(Au bar de Joe, des personnes sont en train de regarder un match de basket. Un des joueurs marque et des personnes applaudissent.)
JOE: Ouais !!
Meredith Voix Off: Un bon match de basket peut tous nous mettre en transe. On joue pour la gloire, pour se défouler, pour dépasser ses limites. Il y a aussi des jeux plus solitaires.
(Meredith tricote et Derek est à une table derrière elle et la regarde tricoter.)
MVO: Des jeux auxquels on joue … tout seul.
(Derek s’approche de Meredith. Il lui parle et Meredith ne le regarde même pas et continue à tricoter.)
DEREK : Ce que tu fais là, c’est assez... assez bizarre.
MEREDITH : Je suis seulement en train de tricoter un pull.
JOE : Tu tricotes dans un bar. Ça ne se fait pas. Tu effraies tout le monde.
DEREK : Allez, prends un verre.
MEREDITH : Ah ! Non, ça je peux pas. Je suis célibataire.
JOE : Tu veux dire sobre. (À Derek) Elle veut dire sobre.
MEREDITH : Non. Célibataire. Et je compte bien rester célibataire. Et la boisson s’accorde très mal avec le célibat, parce que ça me rend euphorique. Et qu’après, je n’arrive pas à me contrôler. C’est comme ça que une chose entraînant une autre, je suis nue avec un mec. Peu importe, je suis célibataire et tricoter, c’est bon pour avoir de la dextérité, alors je me fais un pull.
DEREK : Toi, célibataire ? Ça, j’y crois pas.
MEREDITH : Les hommes, c’est fini.
(Addison arrive.)
ADDISON : Oh ! Les hommes, c’est fini ? Sérieusement ? Vous ? Non, je demande ça parce qu’on est ami, c’est tout.
MEREDITH : Chaque fois qu’un homme m’attire, je découvre qu’il est marié.
DEREK : Ouh ! Ça, c’est vache.
MEREDITH : Désolée. Ou que c’est Mark.
ADDISON : D’accord. Je vais voir ailleurs.
(Addison s’en va.)
MEREDITH : Désolée. Ou je peux même faire des choses horribles, comme avec George.
DEREK : Amuse-toi bien !
(Derek s’en va.)
MEREDITH : Je te remercie, toi aussi.
MVO : Les jeux de société, les jeux de réflexion, nous servent à passer le temps, à rendre la vie plus intéressante, à échapper à la réalité des choses.
(Dans la chambre de Denny, Izzie tricote également.)
IZZIE : Ce n’est plus le même George. C’est un George brisé. D’abord, il se coupe les cheveux, ensuite il traîne avec cette Callie. Non mais c’est un nom, ça ? Mais qui s’appelle Callie ? Enfin qui est cette fille ? C’est moi, sa meilleure amie. Et là, il me parle même plus.
(Denny est assis dans son lit d’hôpital et joue au scrabble avec Izzie, mais Izzie pense à autre chose.)
DENNY : Un mot qui compte triple. 69 points. Je suis en train de vous ridiculiser. Il faut bien regarder le jeu. Qu’est-ce que vous faites ?
IZZIE : Je fais un pull. En réalité, c’est Meredith, mon ami, celle qui a brisé le cœur de George, qui tricote un pull. Mais, c’est pas elle qui tricote le pull, parce qu’elle n’y connaît rien en tricot. Mais je veux qu’elle croît qu’elle tricote un pull parce qu’on a décidé, elle et moi, de faire vœu de célibat et de remplacer le sexe par le tricot. Alors je fais dans mon coin des morceaux de son pull pour les échanger avec les siens, afin qu’elle est réellement l’impression que c’est elle qui a tricoté. Parce que si quelqu'un doit être célibataire, c’est Meredith, parce que c’est elle qui a brisé le cœur de George.
DENNY : Vous avez fait vœu de célibat, c’est ça ?
IZZIE : Oui.
DENNY : Comment je peux vous faire l’amour, si vous avez fait vœu de célibat ?
IZZIE : Dire ça, c’est inapproprié et surtout à son médecin.
DENNY : Vous savez ce qui est inapproprié ? Promettre un tas de faveurs sexuelles à un patient pour qu’il s’accroche à la vie et faire marche arrière.
IZZIE : Denny Duquette. Je ne vous ai jamais rien promis du tout.
DENNY (en souriant) : Dans ma tête. Et dans ma tête vous avez tenu votre promesse.
IZZIE : D’accord.
DENNY : Et pour tout dire. Vous n’étiez pas très douée.
(Denny rigole et Izzie arrête de tricoter.)
IZZIE : D’accord. Vous savez, j’ai été très gentille. Je vous ai laissé gagné parce que vous êtes monsieur le malade qui a besoin d’un nouvel organe. Mais après une telle remarque, je vais vous écraser. Ouais. Et maintenant, vous allez calmer la bête, Denny.
MVO : Certains d’entre nous aiment jouer. Quelque soit le jeu.
(Dans l'appartement de Cristina et Burke, Cristina a le compteur de point dans les mains. George est debout alors que les autres sont assis.)
GEORGE : Bon alors, 100 ans de solitude.
CALLIE : …
MVO : Et certains d’entre nous aiment jouer un petit peu trop.
GEORGE : D’accord. Euh ! Directeur de la Fema incompétente.
BURKE : Euh …
GEORGE : Alors, euh. Prénom Charlie.
CALLIE : Brown, Charlie Brown, Michael Brown.
(George saute et Callie se lève et ils font une sorte de danse à deux.)
GEORGE : Ouais, ouais.
CRISTINA : Stop, stop.
CALLIE/GEORGE : Un, un, un, un, un…
GEORGE : Ouais. Bravo.
BURKE : Impressionnant O’Malley (avec un verre de vin en main).
GEORGE: Merci.
BURKE : Prénom, Charlie.
CALLIE : On pense de la même manière (tout en regardant George avec des yeux amoureux).
GEORGE : Ouais.
CRISTINA : Il y a vraiment pas de quoi être fière.
CALLIE : Est-ce qu’on a le droit de l’ouvrir à l’avance ?
GEORGE : Et !
CRISTINA : Chacun sa stratégie.
BURKE : C’est un jeu, rien de plus.
CRISTINA : Je le sais.
BURKE : T’as l’air de prendre ça au sérieux. C’est que t’amuser.
CRISTINA : Je m’amuse comme une folle. Allons-y.
BURKE : Ouais. D’accord.
CRISTINA : Vas-y.
GEORGE : T’es prête ? Allez (en commençant à appuyer sur le bouton du chronomètre.)
(Cristina retourne son papier et sourie.)
CRISTINA : Blonde dans Mi Chan Tour. (Voyant qu’il ne réagit, elle répète pour être sure qu’il a entendu.) Blonde dans Mi Chan Tour. Vogue. Oh ! C’est pas vrai. D’accord, elle est blonde, elle est blonde et ambitieuse, elle est ambitieuse et elle fait des tournées. Elle voguing. Et… Attends, regarde-moi. Elle est … (à George qui rigole) La Ferme. Les seins dans des cônes. Blonde dans Mi Chan, c’est le nom de la tournée. Et le voguing, le voguing. Sean Penn, Sean Penn !!
(George et Callie sont morts de rire.)
GEORGE: 0 point pour Madonna.
BURKE : Oh ! Madonna ! Ouais.
(Dans la galerie, Cristina fait les cents pas et se retourne vers Izzie et Meredith, qui tricote toujours.)
CRISTINA : Tout le monde connaît Madonna.
IZZIE : T’es une mauvaise joueuse.
CRISTINA : Je ne suis pas une mauvaise joueuse. D’accord peut-être et après. Le but du jeu c’est justement qu’il y ait un vainqueur en fin de partie. Tu veux que le deuxième meilleur chirurgien t'opère ? Non, tu veux le meilleur, la deuxième place, c’est médiocre. Et s’installer dans la médiocrité, c’est un signe de dégoût de soi tout à fait flagrant. Et un maque d’éthique professionnelle. (Elle s’assied.) Il faut que je sorte George de mon appartement.
MEREDITH : Tu pourrais coucher avec lui et là te mettre à pleurer tout de suite. C’est douloureux, humiliant et extrêmement cruel, mais apparemment, ça marche.
IZZIE : Pose ton tricot Meredith. (A Cristina) Si tu le mets dehors, il sera obligé de revenir chez nous.
CRISTINA : C’est le toutou de Burke. Son animal de compagnie, alors je peux pas le virer. Je dois arriver à convaincre Burke de le mettre dehors.
(Dans un bloc, Burke est en train d’opérer un patient.)
BURKE : Il y a plein de métastase, ici. Comment on procède ?
ALEX : On enlève les métastases bronchiques en étant symptomatique et palliatif.
BURKE : Tu as appris tes leçons, Karev.
ALEX : J’ai étudié des nuits entières.
BURKE : Regarde. Les métastases ont envahis la paroi thoracique.
ALEX : Elle est foutue.
BURKE : Tu ne trouves pas ça un peu exagéré ?
ALEX : Elle ne peut pas m’entendre.
BURKE : Tu n’en sais rien. Ton comportement envers les malades fait parti du boulot. Etudier des nuits entières ne suffit pas. Essaie de t’en souvenir.
(Dans le hall de l’hôpital, une secrétaire donne un dossier à Addison et Derek se dirige vers le bloc.)
ADDISON : (A la secrétaire.) Merci.
DEREK : Bonjour.
ADDISON : Salut ! Tu vas au bloc ou tu en viens ?
DEREK : J’y vais. Je cours depuis ce matin, Doc est malade.
ADDISON : C’est vrai, quel sont les symptômes ?
DEREK : Polydipsie, fatigue et vomissements.
ADDISON : Des signes de fièvre ou de déshydratation ?
DEREK : Euh ! C‘est pas clair. Je pensais le mettre sous perf avec antibiotiques et soluté
(Derek appuie sur le bouton de l’ascenseur.)
ADDISON : Sérieusement ?
DEREK : Non Addison, c’est un chien. Je l’ai emmené chez le véto, ils vont lui faire des analyses et le garder en observation et Meredith passera le voir.
(Le bipeur de Addison sonne.)
ADDISON : Je dois y aller, j’ai une patiente transférée de Mercy ouest. Tu m’attendras pour rentrer à la maison ?
DEREK : Ouais.
(Dans une salle de cours, Cristina écrit.)
PROFESSEUR : Aujourd’hui, nous allons voir … (À Cristina qui lève la main.) Oui ?
CRISTINA : Cristina Yang, première année de chirurgie. Je me demandais si on allait pouvoir traité les excroissances intra et extracorporelles dans le séminaire d’aujourd’hui ?
PROFESSEUR : On va s’entraîner à toutes les formes de chirurgie, la paroscopique. Nous commencerons par les instruments de basse.
(Le chef s’installe derrière Cristina et sort son stylo. Il sourit à Cristina.)
CHEF : Docteur Yang.
CRISTINA : Chef. (Elle le regarde du coin de l’œil, très bizarrement.) Vous suivez ce cours ?
CHEF : Oh ! Je veux rester dans la course, c’est amusant.
CRISTINA : Amusant, ouais.
PROFESSEUR : Alors qui veut être volontaire pour notre première… (Il s’arrête, voyant la main de Cristina se levait.) Docteur Yang.
(Dans la chambre de Molly, George arrive avec le récapitulatif de Molly. Molly est avec sa mère.)
GEORGE : Alors, Molly Thompson, 22 ans, 32 semaines de grossesse, transférée de Mercy ouest après une échographie qui montrait une hernidya-phragmatique congénitale du bébé.
ADDISON : Bonjour Molly. Je suis le docteur Shepherd
MOLLY : Il paraît que vous êtes la meilleure.
LA MERE : C’est pas pour vous mettre la pression ou quoi que se soit mais c’est mon bébé qui attend mon petit-fils, alors j’espère bien que vous l’êtes, que vous êtes la meilleure.
MOLLY : Maman ! Tu as l’air de menacer le docteur. Ne fais pas ce genre de choses, ça n’aide pas.
LA MERE : Désolée. Mon mari m’a dit de ne pas être aussi protectrice parce que Molly est adulte et qu’elle mène sa propre vie, mais j’ai du mal.
ADDISON : Ça ne fait rien. Je suis coriace et je suis la meilleure.
MOLLY : Vous allez vite arranger ça, n’est-ce pas ?
ADDISON : On va insérer une toute petite sonde dans votre utérus et on pourra atteindre les voies aériennes du bébé. Ce qui stimulera la croissance de ces poumons. Ça ne sera agréable ni pour lui, ni pour vous, mais j’ai souvent d’excellent résultat avec cette technique.
(Addison et George sortent de la chambre.)
ADDISON : Emmenez-la tout de suite passer une IRM et donnez-moi les résultats dès que vous les aurez.
(Elle lui donne le récapitulatif.)
GEORGE : Oui, madame.
(Il se dirige vers l’accueil et croise un homme. L’homme se retourne vers lui et George le regarde.)
GEORGE : Euh ! Est-ce que je peux vous aider, monsieur ?
HOMME : Oh ! Euh ! Est-ce que le… docteur… Meredith Grey travaille aujourd’hui ?
GEORGE : Oui.
HOMME : Elle est là ? Elle est dans l’hôpital en ce moment ?
GEORGE : Ecoutez, si vous voulez, je peux la faire appeler pour vous.
HOMME : Non. Non. Merci.
GEORGE : Oh ! Excusez-moi monsieur, vous vous appelez comment ?
HOMME : Thatcher.
GEORGE : Ah ! Votre nom…
THATCHER : Grey, oui.
GEORGE : Oh ! Vous êtes le père de Meredith.
THATCHER : Oui.
GEORGE : Vous ne voulez pas que je la fasse appeler pour vous ?
THATCHER : Non. Excusez-moi. C’est compliqué.
FEMME : Chéri. Par ici.
THATCHER : Oh ! Tu es là Susan.
SUSAN : Vous lui avez dit, j’imagine que je l’ai un peu protégé. C’est plus fort que moi.
THATCHER : Oh ! Et bien ! Ça ne m’étonne pas. Euh …
GEORGE : Pardon. Je suis le docteur O’Malley. C’est moi le médecin de…
THATCHER : Euh ! On va… Excusez-nous. On va voir notre fille.
(Thatcher et Susan rentre dans la chambre. George ferme la porte et regarde par la fenêtre de celle-ci.)
(Dans le couloir, Bailey regarde le tableau où il est marqué chaque patient, dans chaque salle, avec chacun de ses médecins. Derek la trouve enfin.)
DEREK : Ah ! Docteur Bailey ! Il vous reste un interne ?
BAILEY : Je suis disponible.
DEREK : Non, non, non. J’ai dit un interne.
BAILEY : Shepherd, regardez le tableau.
(Il se retourne vers le tableau, en se demandant ce qu’il doit regarder.)
DEREK : D’accord. Qu’est-ce que je regarde ?
BAILEY : Mon nom n’est marqué nulle part. Il n’y était déjà pas hier et il n’y sera pas demain.
DEREK (d'un ton ironique): Vous avez contrarié le chef ?
BAILEY : Oui, j’ai contrarié le chef en ayant un bébé, un être humain, en donnant simplement la vie. Je suis chirurgien et on ne fait pas ça. Donc il m’empêche de bosser.
DEREK : Il essaie d’alléger vos journées.
BAILEY : Pas du tout. Je change les couches sans broncher, je nettoie le vomi rapidement, je chante des berceuses, je suis une vraie maman. Et ce n’est pas pour ça qu’il faut m’empêcher de bosser.
DEREK : Vous devenez hystérique.
BAILEY : Il faut que j’aille au bloc, et que j’y aille vite, alors on dit que pour aujourd’hui c’est moi votre interne. (Voyant que Derek hésite.) Sinon, je ne vais sans doute pas tarder à devenir hystérique.
DEREK : D’accord. Venez.
(Elle le suit.)
(Dans la salle d'attente, Meredith entre.)
IZZIE : Cristina m’a dit que l’ortho était avec George chez eux hier. Elle y a passé la soirée. Elle l’a même pas invité après. Elle a laissé entendre qu’elle voulait le faire et ensuite qu’elle ne pouvait pas. C’est bizarre, non ?
MEREDITH : George m’a bien fait comprendre que je ne suis plus dans sa vie.
IZZIE : L’ortho cache quelque chose, tu crois pas ? Elle a des petits secrets, je parie.
CALLIE : Stevens ? Prenez ça. (Elle lui lance un objet et Izzie l’attrape.) George a dit que vous n’étiez pas doué en ortho. Grey, prenez le stéothome et le maillet. Venez avec moi.
(Elles la suivent.)
(Dans la chambre, Madame Carver est allongée sur son lit, regarde et écoute les médecins.)
ALEX : Madame Carver, nous avons malheureusement découvert que le cancer avait envahi la paroi thoracique. Nous avons enlevé une petite tumeur qui obstruait les voies aériennes, ce qui vous aidera à mieux respirer mais, ce n’est pas guéri.
CARVER : Alors, ça y est, c’est la fin ? Je suis en train de mourir, hein ? C’est ce que vous essayer de dire.
BURKE : Beatrice …
BEARICE : Je veux retourner au bloc, et une fois que j’y serai, faites le nécessaire, coupez tout ce qui gène. Donnez-moi le plus de temps que vous pourrez, d’accord ?
BURKE : Malheureusement, une nouvelle intervention …
BEATRICE : Excusez-moi.
(Une fille apparaît et critique la cafétéria.)
FILLE : Maman, pas question que j’avale ces trucs de la cafétéria. Il va falloir qu’on commande des plats chinois, parce que je meurs de faim. La nourriture, ici, est atroce.
(Elle s’assied sur le lit de sa mère et met en marche la télévision.)
BEATRICE : Attends. Je vais demander un plateau repas à l’infirmière et tu mangeras ici.
FILLE : Dis, maman. T’as plusieurs médecins ou je rêve ?
BEATRICE : Ils allaient partir, en fait.
(Ils s’en vont.)
(Dans la salle de cours, Les personnes présentes doivent manier des outils afin de mettre une petite boule ronde dans un trou.)
PROFESSEUR : Dans 5 à 10 ans, la chirurgie, telle que nous la réalisons, sera pratiquement obsolète. (Voyant que Cristina a réussi à mettre la petite boule dans le trou.) Très bien docteur Yang.
CRISTINA : Merci, monsieur.
(Le chef, quant à lui, essaie de la mettre mais la fait tomber.)
POFESSEUR : Ne serrez pas si fort, chef. Relâchez un peu. Voilà.
(Cristina et le chef se regardent.)
CHEF : Qu’est-ce qui y'a, je ne copiais pas.
CRISTINA : Bien sur que non, chef. (Ils continuent et Cristina met la dernière boule.) J’ai terminé, terminé. J’ai fini la première. J’ai terminé.
(Dans la salle d’ortho, Callie est debout sur la table et tient la jambe du patient dans ses mains. Meredith et Izzie sont à ses côtés.)
IZZIE : Alors, docteur Torres ?
CALLIE : (La coupant.) Tenez-le bien, Grey.
IZZIE : Vous avez toujours voulu vous spécialiser en orthopédie ?
CALLIE : Et vous, vous avez toujours voulu être mannequin ?
IZZIE : Ah ! Je vois.
CALLIE : Grey, au boulot. Tenez-le bien.
IZZIE : Est-ce que votre mari est aussi médecin ?
CALLIE : Qu’est-ce qui vous intéresse exactement docteur Stevens ? Mes goûts, ma petite histoire ou bien mes mystérieux secrets ?
IZZIE : Je suis la meilleure amie de George.
CALLIE : Oh ! Je vois. Je trouve ça assez drôle, parce qu’autant que je sache, en tant que meilleure amie, vous n’avez pas été une bonne entremetteuse dans le passé.
(Elle tire sur la jambe du patient.)
(Izzie descend les escaliers, elle croise George, continue à descendre et, finalement, revient en arrière, et s’approche de lui.)
IZZIE : Salut !
GEORGE : Oh ! Salut !
IZZIE : Tes cheveux ont repoussés, c’est une bonne chose. Faudrait les recouper. Je pourrais le faire si tu vivais toujours avec nous. On pourrait se voir et discuter de plein de choses et de ta copine, Callie. C’est, c’est une fille très… hum… comment dire, tu sais, si tu l’aimes bien, je l’aimerais bien… Enfin de compte.
GEORGE : Je ne peux pas lui échapper.
IZZIE : Quoi ?
GEORGE : Tout ce que je veux, c’est l’oublier, tout ce que je veux, c’est... c’est lui échapper et y a rien à faire.
IZZIE : Tu veux échapper à Callie ? (Elle sourit.) C’est génial. Elle a l’air tellement fêlée et je commençais vraiment à m’inquiéter pour toi. (Voyant sa tête.) Ah ! Ce n’est pas Callie. Désolée. Oups ! Euh… C’est qui ? Ah ! Meredith, encore.
GEORGE : Je vais te dire un truc. Dès que tu entendras ce que je m’apprête à te dire, ça deviendra officiellement ton problème, pas le mien.
IZZIE : D’accord.
GEORGE : Meredith a une sœur.
(Dans le bloc, Derek s’essuie les mains et s’approche du patient.)
DEREK : Qu’est-ce que ça donne ?
PERSONNE : Je rabats le lambeau cutané. Le patient est endormi.
DEREK : Très bien. Beau travail.
(Bailey met sa blouse bleue et regarde le patient.)
BAILEY : C’est un enfant.
DEREK : Oui.
BAILEY : Je ne penserais pas que se serait un enfant, avec une tumeur de cette taille. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
DEREK : On le réveille.
BAILEY : On fait une neurochirurgie sans anesthésie générale ?
DEREK : (A Bailey.) Oui. (Au médecin.) Merci. Andrew ? (Au médecin.) Un peu plus. Andrew. Tu m’entends ? (Le voyant bouger ses paupières.) Tu peux compter pour moi ?
ANDREW : 1
DEREK : Bien. Continue.
ANDREW : 2 3
(Derek et Bailey l’opèrent.)
DEREK : La tumeur est située près de l’aire du langage. Faut faire attention à ne pas l’endommager. Andrew ? J’ai besoin que tu parles, tu veux bien ? Tu peux me parler.
ANDREW : Je… J’essaierais.
DEREK : Très bien. Tu es en quelle classe ?
ANDREW : En 5ème.
DEREK : Tu aimes le sport ?
ANDREW : Non, pas trop.
DEREK : Tu n’aimes pas le baseball ?
ANDREW : Le baseball est un sport ?
DEREK : Bon, d’accord. Euh ! Si on parlait des filles. Tu as une petite copine ?
ANDREW : Non.
BAILEY : Euh ! Tu n’as probablement pas le temps d’avoir une petite copine, n’est-ce pas ? Tu es sûrement très occupé.
ANDREW : Oui, m’dame.
BAILEY : Qu’est-ce qui te prends tout ton temps ?
ANDREW : C’est le concours d’orthographe que je prépare. Le concours national. J’ai gagné la finale régionale, y a un mois.
BAILEY : Ah ! Dans ce cas, tu vas pouvoir nous épeler quelques mots, tu veux bien ? D’accord ?
ANDREW : Ouais.
BAILEY : Euh ! Alors… Euh !
DEREK : Vous savez trouver les mots, d’habitude, docteur Bailey.
BAILEY : Donnez m’en un, ne vous gênez pas. Euh ! Voyons. J’ai trouvé. Acetaminophen
ANDREW : Acetaminophen. Origine du mot ?
BAILEY : Aucune idée.
(Derek rigole.)
(Dans les couloirs, George et Addison se croisent.)
ADDISON : Vous avez les résultats de l’IRM de Molly ?
GEORGE : Non, pas encore. Je suis désolé.
ADDISON : Mais qu’est-ce que vous avez fait jusqu’ici ?
GEORGE : J’ai …
ADDISON : O’Malley, ce n’est pas sérieux. Quand je vous attribue un malade, c’est pour que vous vous donniez à fond et qu’il est toute votre attention. Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous retirer ce dossier.
GEORGE : Molly Thompson, son nom de jeune fille, c’est Grey. Son père, c’est Thatcher Grey et Thatcher Grey est aussi le père de Meredith, ce qui veut dire que Molly et Meredith sont sœurs, mais je ne crois pas que Meredith sache que Molly existe et j’en ai rien à faire, rien du tout, sauf que je m’occupe de ce dossier. (Tout bas.) Et j’ai l’impression que Dieu a une dent contre moi.
ADDISON : D’accord.
GEORGE : D’accord et merci.
(Ils s’en vont chacun de leur côté.)
(Dans la chambre de madame Carver, Alex et Burke arrivent et Beatrice essaie d’enlever tous les fils qui sont sur elle.)
BEATRICE : Enlevez-moi tout ça maintenant, je vais quitter l’hôpital.
BURKE : C’est impossible Beatrice. Vous venez de subir une grave opération.
BEATRICE : Demain, c’est l’anniversaire de ma fille. Apparemment, c’est le dernier qu’on pourra fêter ensemble, je ne veux pas le passer ici.
BURKE : Oui, je comprends mais si on enlève la sonde, votre poumon va s’affaisser. Vous voulez passer l’anniversaire de votre fille comme ça ?
BEATRICE : Je m’en remettrai vite, et depuis l’opération, j’arrive à respirer.
BURKE : C’est parce qu’on a enlevé une partie de la tumeur pour libérer les voies aériennes, ça veut pas dire que vous allez bien. Si vous partez, vous risquez de faire une infection et une hémorragie.
ALEX : Votre fille ne sait même pas que vous avez un cancer. Vous voulez prendre le risque de tomber dans la rue en sortant de l’hôpital ?
(Beatrice arrête de s’agiter et est perturbée par ce qu’a dit Alex. Ils sortent de la pièce et vont s’expliquer dans une autre salle.)
BURKE : Karev. Je ne comprends pas. Dis-moi, essayer de faire peur à un patient, c’est la solution ?
ALEX : Ça a marché, non ? Elle ment à sa fille.
BURKE : Elle est effrayée, en état de choc. Et ce n’est ni ton rôle, ni ton devoir de prendre un ton pareil avec un patient, ça, jamais. On est bien d’accord ?
ALEX : Oui, monsieur.
(Alex s’en va, furieux.)
(A la cafétéria, Cristina, Izzie et George mangent.)
IZZIE : Alors, son père et sa sœur ont l’air de quoi ?
CRISTINA : De quoi ? Ils sont un petit peu comme les gens de sa famille qu’elle ne connaît pas.
GEORGE : Ils sont gentils.
IZZIE : Vous imaginez, une sœur, toute une famille, dont vous ne savez rien. Ça va la rendre folle, non ?
GEORGE : Ce n’est pas mon problème, maintenant.
IZZIE : Mais…
CRISTINA : Attention, faites gaffe.
(Une personne toussote et vient prendre place entre Izzie et Cristina.)
GEORGE : Bonjour chef.
CHEF : Bonjour. Je crois que j’étais un peu rouillé dans mes implantations de perler mes sutures à distances. Le docteur Yang m’a devancé toute la journée.
IZZIE : Oh ! Je n’arrive pas à croire une telle chose.
CHEF : Si, c’est pourtant la vérité. Oh ! Bien sur, rapidité et précision ne sont pas les compétences les plus importantes en chirurgie, docteur Yang. Les bases sont la clé. Il vous faut de solides fondations pour pouvoir acquérir le reste. (Personne ne mange et ils le regardent.) Euh ! Très bien. Je vous verrai au labo tout à l’heure.
CRISTINA : Monsieur.
CHEF : Bonne appétit.
IZZIE : Bonne fin de journée.
(Il s’en va.)
CRISTINA : C’est super. J’ai battu le chef aujourd’hui.
(Elle rigole et prend le journal. Meredith arrive, s’installe et George se lève.)
IZZIE : George.
GEORGE : Ce n’est pas mon problème. Ce n’est pas mon problème.
(Il s’en va.)
CRISTINA : Oh ! Mais c’est…
MEREDITH : Ça fait rien. Je peux accepter d’être rejetée. J’ai mon tricot.
IZZIE : (Tout bas à Cristina) Allez vas-y toi.
CRISTINA : Meredith.
MEREDITH : Mais le plus étrange, c’est qu’à l’instant, j’ai cru voir mon père.
IZZIE : Oh ! Bah ! C’est génial. Je t’assure, c’est génial.
CRISTINA : T’as également vu ta sœur ?
(Meredith se retourne vers elle, ne comprenant pas ce qui se passe et Izzie la regarde avec des reproches pour la façon dont elle l’a annoncé.)
(Dans le bloc, Derek est toujours en pleine opération.)
ANDREW : L’année dernière, c’était à Pruetshéture et l’année précédente, à Chébboudigga. Il s’est évanoui, quand il a repris connaissance, il a épelé « alopécie ». Ce mec est une légende.
DEREK : Bon, à mon tour. Fibromyalgie.
BAILEY : Fibromyalgie.
DEREK : Qu’est-ce qui ne va pas avec fibromyalgie ?
BAILEY : Andrew a remporté la finale régionale, il va à Washington, il se sent sûrement insulté avec fibromyalgie.
ANDREW : Fibromyalgie.
DEREK : Respiration.
ANDREW : F I B R O M Y A L G I E. Fibromyalgie. Elle a raison, c’est vrai, c’était très facile.
DEREK : D’accord, tu veux des mots plus compliqués. Aucun problème. Omphalocèle.
ANDREW : Omphalocèle.
DEREK : Hum, hum ! Respiration.
ANDREW : Omphalocèllllll… E O F
BAILEY : Andrew ? Qu’est-ce qui se passe ?
DEREK : Prenez notes. On a touché l’aire du langage. Il faut reculer.
BAILEY : Andrew ? Andrew ? Attends, Andrew, Andrew. Épelle-le encore pour moi.
DEREK : Donnez-moi la sonde.
BAILEY : Le docteur Shepherd va arranger ça. Tu ne dois pas avoir peur. Je veux que tu attendes un petit peu. Attend un petit peu.
DEREK : Notez ça aussi. C’est bon allez-y.
BAILEY : D’accord. Allez, vas-y Andrew. Epelle omphalocèle, encore une fois, s'il te plaît.
ANDREW : Omphalocèle.
DEREK : Prenez notes, je vous prie.
ANDREW : O M P H A L O C E L E. Omphalocèle.
DEREK: Oui !
BAILEY: C’est très bien, parfait !
ANDREW : Docteur Bailey, est-ce que vous pleurez ?
BAILEY : Oh ! J’ai quelque chose dans l’œil.
DEREK : Tu te débrouilles bien, Andrew. On a presque fini.
BAILEY : Arrêtez de me regarder comme ça. Ce sont mes hormones. Je suis toujours chirurgien, un chirurgien avec un excès d’ostrogène. C’est tout. Andrew, est-ce que tu peux épeler ostrogène ?
ANDREW : O S T R O G E NE.
DEREK : J’ai un autre mot pour toi. Baratin.
ANDREW : Baratin.
(Dans la salle de cours, Le chef et Cristina mettent leurs gants et se regardent méchamment.)
PROFESSEUR : Pour ce dernier cours, vous allez devoir faire appel à tout ce que vous avez appris. Et l’appliquer concrètement à une opération. Vous pouvez commencer.
(Cristina fait une bulle avec son chewing-gum.)
(Meredith arrive devant la porte de la chambre et regarde Molly.)
ADDISON : Je vais faire l’intervention avec un petit fibroscope, ce qui sera un petit peu invasif. Et, ainsi, vous pourrez passer votre convalescence à la maison.
MOLLY : D’accord. Merci beaucoup.
(Addison voit Meredith et lui fait signe d’entrer.)
ADDISON : Molly ? Voici le docteur… voici Meredith. C’est elle qui va continuer à vous préparer en surveillant vos constantes. D’accord ?
MOLLY : D’accord.
MEREDITH : Bonjour.
MOLLY : Bonjour.
MEREDITH : Excusez-moi, il faut que
…
MOLLY : Oh ! Oui, allez-y.
MEREDITH : Merci.
MOLLY : Tous ces examens, je commence à être habituée.
MEREDITH : C’est une très jolie bague.
MOLLY : Oh ! Merci. Elle était à ma grand-mère et à ma mère après. Vous trouvez que je suis trop jeune pour être mariée ?
MEREDITH : Non.
MOLLY : Tout le monde me trouve trop jeune. D’ailleurs, si je voyais une fille comme moi, je me trouverais trop jeune.
MEREDITH : Quel âge avez-vous ?
MOLLY : 22 ans. Eric en a 23. Il est dans l’armée et il devait partir avec sa compagnie. Je n’aurai pas pu supporter, je l’aime tellement. Alors, j’ai voulu qu’il m’épouse.
MEREDITH : Et vos parents, ils approuvent ce choix ?
MOLLY : Oh ! Mes parents sont fantastiques. Vous savez comment sont les pères. Le mien est très protecteur. Mais le jour de mon mariage, pendant la cérémonie, il pleurait. Et, je n’avais encore jamais vu mon père pleurer. Mais, je crois que ça devait être bizarre pour lui parce que… Je suis sa fille. Je suis la plus jeune et ma sœur, n’est pas du tout prête à se marier. Mais c’était des larmes de joie. Il semblait fier de moi. Vous voyez. Oh ! Excusez-moi, je suis nerveuse alors je parle sans arrêt.
MEREDITH : Non, ça fait rien. Donc, vous avez une sœur ?
MOLLY: Ouais. Lexie. Elle fait des études de médecine à Harvard. C’est le cerveau de la famille. Faut voir comment mon père est avec elle, il en est vraiment très fier.
MEREDITH : Euh ! Voilà. C’est tout pour l’instant.
MOLLY : Meredith ? Vous croyez que mon bébé sera en bonne santé ?
MEREDITH : Oh ! Et bien, je l’espère.
MOLLY : Moi aussi.
MEREDITH : D’accord.
(Meredith se retourne et s’en va. Elle rentre dans une autre salle où Izzie et Callie sont déjà et claque la porte derrière elle.)
MEREDITH : Je veux tordre des bras.
CALLIE : Quoi ?
MEREDITH : Tordre un peu des bras, démettre des épaules, j’ai besoin de me défouler.
CALLIE : Euh ! Détruisez le plâtre qui est sur la table si vous voulez.
(Elle prend une sorte de marteau et tape dessus comme pas possible.)
CALLIE : Cette fille est dingue !!
IZZIE : Non, non, ça va. Elle va bien. (En entendant les bruits furieux de Meredith.) Alors, George est vraiment votre genre ?
CALLIE : Vous ne le voyez pas. Aucune de vous ne le voit tel qu’il est. C’est que George à vos yeux. C’est juste O’Malley, votre colocataire.
IZZIE : Vous savez, c’est une chose…
CALLIE : Et moi, je pense à lui, constamment. George O’Malley est gentil, délicat, intelligent et fort. Et en plus, je pense à lui constamment, alors fichez-lui un petit peu la paix. (Voyant que Meredith arrête de taper.) N’oubliez pas de tout nettoyer, quand votre crise sera passée.
IZZIE : On est mal. Elle est dingue de George, apparemment.
(Dans la salle de cours, Cristina refait une bulle avec son chewing-gum. Cristina est déterminée à gagner. Elle se concentre bien sur l’opération. Elle regarde le chef, qui a les yeux fermés, mais qui le fait tout de même.)
CHEF : Terminé. Terminé. J’ai fini.
PROFESSEUR : C’est parfait, chef Webber. Parfait, félicitations.
CHEF : Les gens m’appellent docteur Webber. (Il s’approche de Cristina et lui dit tout bas.) C’est pour ça que c’est moi le chef, Yang. (En dansant.) C’est pour ça que je suis le chef. C’est pour ça que je suis le chef, le chef.
(La fille de Madame Carver rentre dans sa chambre.)
FILLE : Alors, ma mère va sortir quand ?
BEATRICE : Je regrette, ma chérie. Ce ne sera pas avant plusieurs jours. J’ai eu tante Sue, elle va t’héberger.
FILLE : Je vais passer mon anniversaire avec tante Sue. C’est magnifique !
BEATRICE : Je te promets que l’année prochaine, on fera quelque chose de spécial pour ton anniversaire. Tout ce que tu voudras. Je te le promets.
FILLE : Ouais, bien sur.
ALEX : Toute ces cachotteries et ces mensonges, vous trouvez ça bien ?
BEATRICE : Je vous demande pardon ?
ALEX : Vous allez mourir dans peu de temps et vous le savez. Pas la peine d’essayer de faire illusion.
BEATRICE : Vous n’êtes pas une mère, docteur. Vous ne savez pas ce que c’est de tenir votre bébé dans vos bras, de mettre votre tête près de la sienne, en sachant que votre seul travail au monde, c’est de le protéger.
ALEX : Vous croyez la protéger ?
BEATRICE : Je la protège, oui.
ALEX : Appelez ça comme vous voulez. Mais vous laisserez derrière vous une gamine qui risque probablement de vous détester toute sa vie.
BURKE : hum, hum.
(Alex sort.)
BURKE : Docteur Karev…
ALEX : C’est à moi de parler, cette fois.
BURKE : Excusez-moi ?
ALEX : Je dis la vérité. C’est ce que je fais toujours. Ça ne fait pas de moi, un mauvais médecin. Tous les gens qui bossent à l’hôpital mentent sans arrêt. On va dire à un patient qui meurt, qu’il y a encore de l’espoir alors qu’il n’y en a plus. Je suis un pourri, peut-être bien, peut-être même un gros naze, peut-être même une vermine comme tout le monde le dit, mais je leur dis la vérité. C’est au moins une chose que j’ai vraiment pour moi. Et cette chose là, vous ne me l’enlèverez pas. C’est sur et certain. Monsieur.
(Meredith marche dans les couloirs et croise la mère de Molly, mais ne fait pas attention car elle ne l’a jamais vu.)
MERE : Un jour, je suis tombé sur une photo, prise il y a très longtemps.)
(Meredith arrête de marcher.)
MERE : Vous lui ressemblez, à votre mère. Vous ressemblez beaucoup à mes filles, surtout à Molly. Vous parliez avec elle.
MEREDITH : Je ne lui ai rien dit. Je ne lui ai parlé de rien.
MERE : Elle sait que vous existez. Enfin, elle sait que son père a été marié avant, et qu’il avait une autre fille, qu’il a une autre fille.
MEREDITH : Non, c’est ça, avait.
MERE : Votre père pense beaucoup à vous. Croyez-moi, c’est vrai. Seulement, votre mère... à cause de votre mère, il a beaucoup souffert.
MEREDITH : Excusez-moi. Je dois voir un patient.
(Meredith se retourne et s’en va.)
(Dans un autre couloir, Le père de Meredith, Thatcher, regarde le tableau. Le chef le rejoint.)
THATCHER : J’ai passé des années à étudier ce tableau, en tenant mon joli bébé. A essayer de deviner quand ma femme sortirait de chirurgie. Une appendicite, ça ne prend pas moins d’une heure. Dès qu’il y avait le mot « cardio », inutile d’essayer de la revoir de toute la journée.
CHEF : Thatcher, est-ce que tu es au courant de ce qui arrive à Elis ?
THATCHER : Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas du tout le droit de me parler d’Ellis
CHEF : Je sui désolé, mais j’essayais surtout de te parler de Meredith. Ellis a un Alzheimer précoce. Ça c’est aggravé. Et c’est dur pour Meredith, comme tu peux l’imaginer. J’ai pensé qu’il fallait que tu le saches.
(Le chef s’en va et Thatcher ne sait plus quoi penser et tout tourne dans sa tête.)
[Dans la chambre de Andrew, le jeune garçon est allongé, avec sa mère à côté, ainsi que le docteur Bailey.)
BAILEY : Salut, Andrew. C’est le docteur Bailey.
(Elle vérifie que ses yeux voient.)
BAILEY : Tu te souviens de moi ? Un des médecins qui était au bloc avec toi.
ANDREW : Non, je suis désolé.
BAILEY : C’est pas grave. T’inquiète pas. Généralement, les gens qui sont réveillés durant l’opération, ne se souviennent de rien après. Peu importe, ton opération s’est très bien passée. On a retiré toute cette tumeur de ta tête et tout ira très bien.
ANDREW : Merci.
BAILEY : De rien. J’ai un fils, Andrew. Quand, je vais rentrer chez moi, ce soir, je lui dirai que j’ai passé la journée avec le garçon le plus doué de Seattle ; le champion d’orthographe.
(Andrew et Bailey sourient. Baile prend le dossier de Andrew et s’en va.)
[Dans les couloirs, Meredith marche et voit son père, elle se cache derrière une porte. George l’a vu et se demande ce qui se passe et il croise alors le père de Meredith.)
THATCHER : Oh ! Tiens. Docteur O’Malley.
GEORGE : Monsieur Grey.
THATCHER : Je vous cherchais, justement. Tout à l’heure, quand j’ai posé des questions sur Meredith, vous la connaissez, vous êtes son ami.
GEORGE : J’ai été son colocataire.
THATCHER : Oh ! Je vois. Alors, vous la connaissez bien ?
GEORGE : Je la connais assez bien.
THATCHER : Euh ! Elle est passée me voir, il y a à peu près 15 jours et…
GEORGE : A peu près 15 jours ?
THATCHER : Oui. Je n’ai pas su quoi lui dire. Elle ressemble tellement, tellement à sa mère. Ellis était froide et moi j’étais un peu lâche parce que je suis parti. Sa mère ne m’aurait jamais laissé la voir. Maintenant, je ne sais pas comment la connaître.
GEORGE : Bien, Meredith est loin d’être une personne froide. Elle sourit, pas très souvent. Mais quand elle sourit, c’est pas si simple, elle a beaucoup souffert, mais, son sourire, c’est un réconfort énorme. Elle est gentille. Elle est peut-être un peu égoïste des fois, oui, ça croyez-moi, elle a des défauts mais elle est très gentille. Elle s’intéresse vraiment aux autres. Et, elle s’intéresse même de près à ces patients. Elle sera certainement un brillant chirurgien. Et chaque fois, c’est elle que tout le monde essaie de battre. Je crois qu’elle tient ça de sa mère. Mais, en ce qui concerne le reste, je crois que pour tout le reste, elle tient de vous. Oui.
THATCHER : Vous savez où elle est ?
GEORGE : Je crois qu’elle est déjà partie. Mais je pourrais lui dire que vous êtes passé, si vous voulez.
THATCHER : Euh ! Oui, d’accord. C’est gentil, je veux bien. Au revoir.
GEORGE : Au revoir.
(Thatcher s’en va et George part en sens inverse. Meredith, qui a tout entendu, sait ce que pense George d’elle.)
MEREDITH : Je te remercie George.
(George fait semblant de ne pas avoir entendu.)
(Au-dessus d’un bloc, Meredith tricote à nouveau et Derek arrive.)
MEREDITH : Salut.
DEREK : Tu tricotes toujours ?
MEREDITH : Oh ! Oui. Je commence à être très douée.
(Elle le regarde en souriant, quelques instants et se remet au tricot.)
DEREK : J’ai fait une craniotomie sur un enfant réveillé.
MEREDITH : J’ai parlé à une sœur dont j’ignorais l’existence, et j’ai vu mon père, ce qui est finalement… Je sais pas vraiment.
DEREK : Tu vas bien ?
MEREDITH : (Elle rigole.) J’ai mon tricot.
(Dans la chambre de Carver, Beatrice est allongée et sa fille est assise à côté.)
BEATRICE : Les études, c’est important. Et l’année prochaine, tu vas devoir travailler très dure. Il faut que tu sois à un bon niveau, si tu veux aller dans une fac correcte.
FILLE : Maman, c’est vraiment morbide.
BEATRICE : Et ta tante Sue est loin d’être très exigeante sur la propreté et l’hygiène. Alors, ce sera à toi de lui rappeler régulièrement de racheter de la crème démêlante ou de changer tes draps. Mais avec le quotidien, elle devrait s’en sortir.
FILLE : Je tiens pas trop à avoir cette conversation.
BEATRICE : Oh ! Ça peut avoir l’air bizarre, mais n’oublie surtout pas de mettre une culotte sous un collant. Je sais que pas mal de filles n’aiment pas ça, mais je t’assure, sans culotte, c’est très vulgaire et c’est comme ça qu’on attrape des mycoses.
FILLE : Maman, c’est très choquant de dire ce genre de choses.
BEATRICE : Et épouse un homme bien. Un homme qui est gentil avec sa mère, et si jamais il vit avec sa mère, court dans la direction opposée, vite.
FILLE : Maman, je vais pas aller me marier. Je comprend pas.
BEATRICE : Un jour, tu te marieras et ce jour-là, boit seulement un verre de champagne. Et ensuite, boit de l’eau pendant le reste de la soirée. Parce qu’une mariée qui est saoule, c’est ce qui a de pire.
FILLE : Maman, j’ai pas l’intention de… Pourquoi est-ce que tu me dis tout ça ?
BEATRICE : Je suis malade depuis longtemps et les médecins ne croient pas que j’ai la moindre chance d’aller mieux.
FILLE : (En pleurant) non.
BEATRICE : Amélia, écoute-moi. Regarde-moi. Amélia. C’est important. Ecoute bien, c’est vraiment important. Un beau jour, tu vas avoir un bébé et tu vas être transformée par cet être sans défense, sous ta responsabilité. Et tu vas penser que tu ne fais jamais ce qu’il faut pour lui et c’est normal. Tu vas te demander constamment comment le nourrir et où l’envoyer à l’école et s’il faudrait qu’il fasse du violon, ou du piano. Mais tu sais, je vais te dire un secret. Aucune importance. Que ton enfant soit un grand pianiste ou un génie en maths, ça n’a aucune importance. Parce qu’à la fin de la journée, ce qui est important, c’est que ton enfant se sente bien. Donc, toi, tu vas être triste, pendant quelques temps, et c’est normal, c’est normal. Mais ne sois pas triste indéfiniment. D’accord ? Tu me promets de ne pas être triste trop longtemps ? Tu me le promets ?
AMELIA : Je te le promets.
BEATRICE : Merci. Comme ça, je me sens beaucoup mieux.
(Elles se serrent dans les bras. Alex, qui était là depuis quelques minutes, posent le dossier discrètement et s’en va.)
MVO : La vie n’est pas un sport qu’on se contente de regarder. Gagner, perdre ou faire match nul, la partie est en cours.
(Dans la chambre de Molly, Thatcher va voir sa femme, Susan, et sa fille, Molly.)
MVO : Qu’on le veuille ou non.
(Dans la chambre de Denny, Izzie montre le pull qu’elle tricotait au début de la journée à Denny.)
IZZIE : Voilà.
DENNY : Vous m’avez fait un pull ? Là aujourd’hui ? Vous m’avez fait un pull en une seule journée ?
IZZIE : Oui. Et bien, j’avais un peu de temps libre, alors.
DENNY : Ça alors. Ce vœu de célibat, ce n’est pas rien.
IZZIE : Ecoutez. Acceptez votre cadeau et dites merci.
DENNY : Alors je peux dire adieu à tous traitements de faveur. Le pull remplace le sexe.
DENNY : Sentez-le. Allez-y sentez-le.
(Il le sent.)
DENNY : Ce pull sent Izzie.
(Elle sourit.)
IZZIE : Oui. Je l’ai porté pendant trois heures comme ça, vous serez le plus près de mon corps. On fait un jeu ou vous êtes fatigué ?
DENNY : J’aimerais bien jouer.
IZZIE : D’accord.
(Denny regarde avec fascination Izzie. Elle sort un jeu.)
DENNY : Faites-moi voir un bout de sein.
(Elle sourit à cette demande.)
(Dans les couloirs, à la sortie d’ascenseur, le chef sort de l’ascenseur, Cristina le voit et accoure vers lui.)
CRISTINA : Monsieur ?
CHEF : Très beau travail, Yang. Espérons que tous les internes de votre promotion seront aussi bons avec le fibroscope que vous.
CRISTINA : Merci, monsieur. Mais, vous n’avez pas regardé. Vous aviez toujours les yeux fermés. Je vous ai observé et vous n’avez pas utilisé le… Vous n’avez jamais utilisé l’écran pour vous aider et vous guider.
CHEF : Je suis de la vieille école. Et j’ai de la mémoire. Vous voulez gagner ? Revenez aux principes de base.
(Chez Cristina et Burke, George et Burke sont en train de jouer aux échecs.)
BURKE : A moi de jouer ?
(George lui fait non de la tête, tout en réfléchissant. Cristina entre dans la pièce, nue, et George se cache les yeux. Cristina ouvre le réfrigérateur.)
BURKE : Cristina ? Mais qu’est-ce que tu fais ?
CRISTINA : Oh ! Euh ! J’essaie d’être bien dans mon appartement.
GEORGE : J’ai rien vu. Je le jure. J’ai rien vu, rien du tout.
(Burke se lève.)
BURKE : Sort !
(George se lève à son tour et s’en va en courant mais se prend le tapis et tombe. Il se relève.)
CRISTINA : Les bases !!!
(Cristina rentre dans sa chambre et claque la porte. Burke se demande ce qu’il se passe.)
MVO : Alors allez-y. Discutez avec l’arbitre. Changez les règles. Trichez un peu. Faites une pause et soignez vos plaies.
(Dans la rue, à côté de l’hôpital, George compose un numéro et en attendant que celui-ci réponde, regarde sa montre. Mais un autre portable sonne également dans l’hôpital. Il va voir. Il trouve la pièce avec le téléphone qui sonne à l’intérieur. Il entre.)
MVO : Alors jouer.
(Callie joue à une console, dans cette même pièce. Elle entend son portable, met son jeu sur pause, enlève les écouteurs de ses oreilles et décroche.)
CALLIE : Allo ?
(Elle voit George et il la voit.)
MVO : Jouer.
GEORGE : Salut. Vous vivez ici ?
CALLIE : Ouais. Je suis pas… Je suis pas cinglée. C’est juste que je passe tellement de temps ici, à l’hôpital. C’est plus pratique. Alors… Je suis pas cinglée.
(Elle prend des affaires, pas rangées. George prend des ciseaux et les tend vers Callie.)
GEORGE : Vous savez couper les cheveux ?
(Callie sourit et lui met une serviette sur les épaules.)
MVO : Jouer le jeu. Jouer vite.
(Callie commence à lui couper les cheveux.)
MVO : Jouer librement.
(George attrape le bras de Callie, fait pencher sa tête sur le côté et l’embrasse.)
[Chez le vétérinaire]
MVO : Jouer comme s’il n’y avait pas de lendemain.
(Meredith tricote en attendant le vétérinaire.)
HOMME : Merci.
(Il s’en va avec son chien.)
SECRETAIRE : Clinique vétérinaire. Oui, certainement. Oui, merci.
(Meredith soupire en regardant son tricot. La secrétaire raccroche et regarde Meredith.)
SECRETAIRE : Alors, vous y arrivez ?
MEREDITH : Pas vraiment.
SECRETAIRE : Les hommes, terminé ?
MEREDITH : Non. Oui.
(Elle sourit.)
MEREDITH : Vous savez, j’ai pas l’intention de déranger le véto. Je voulais seulement être ici avec Doc. Je veux passer un peu de temps avec mon chien.
(Un homme descend avec un chien, Doc. Meredith est éblouie par cet homme et en arrête même son tricot. Le vétérinaire donne le dossier à la secrétaire.)
SECRETAIRE : Merci, docteur.
VETERINAIRE : Bonsoir. Je suis Finn Dandridge, le vétérinaire de Doc. Et vous êtes le docteur Grey, l’autre maître de Doc. On se rencontre enfin.
(Lui aussi a l’air ébloui par Meredith et la regarde amoureusement.)
FINN : Très heureux.
MVO : D’accord. L’important n’est pas de gagner ou de perdre. L’important, c’est la manière de jouer.
(Meredith se remet au tricot. Finn continue à la regarder.)
MVO : Vous ne croyez pas ?