[INT SGH]
VOIX OFF (Meredith) : En chirurgie, il y a une ligne rouge sur le sol qui délimite l’endroit où l’hôpital ne peut être accessible qu’à certaines personnes qui en ont le droit. Passer au-delà de cette ligne défendue n’est pas toléré.
(Plan sur le piquet de grève devant l’hôpital. Les grévistes scandent un slogan : « Des heures sup’ payées! Un salaire décent! )
GEORGES, devant la limite du piquet de grève : Je peux pas ! Non je peux pas ! Je peux pas briser le piquet de grève !
IZZIE : Attends, j’aime pas ça non plus ! Mais, qu’est-ce qu’on a d’autres comme choix ? D’après ton serment, t’es là pour guérir les gens !
GEORGES : Mon père est routier, ma mère est instit’. S’ils me voient à la télé briser le piquet de grève, ils survivront rien que pour cracher sur ma tombe.
VOIX OFF : En général, les lignes ne sont pas là pour rien !
CRISTINA, arrivant à son tour : Tu sais qui est passé déjà ? Des infirmiers non-grévistes sont entrés.
VOIX OFF : Prudence, sécurité, précision.
IZZIE : Non mais, les infirmières devraient savoir qu’on est tous de leur côté non ? Tu crois pas ?
CRISTINA : On est médecin, à l’intérieur on a des malades qui nous attendent pour qu’on les opère.
IZZIE : D’accord. Alors, vas-y, toi d’abord.
CRISTINA, franchissant la ligne pour aller travailler : Et puis merde ! (Elle se fait huer et jeter des choses sur elle) Je fais mon travail. Je fais mon travail !
IZZIE : Ils ont lancé de la nourriture sur elle ! Je ne suis pas d’accord ! Bon bah moi j’y vais !
OLIVIA, qui fait la grève : Changez-vous-même les bassins Stevens !
IZZIE : Ouais et bravo pour la syphilis Olivia ! (une fois arrivée au bout) Georges, alors tu viens ?
GEORGES, qui n’a pas bougé : Non, je suis bien ici !
VOIX OFF : Quand on choisit de franchir la ligne, on le fait à ses risques et périls.
[EXT SGH]
(Plan sur la maison de repos où Meredith rend visite à sa mère)
MEREDITH : Bonjour.
DAME DE L’ACCUEIL : Bonjour Meredith.
MEREDITH : Comment est-elle aujourd’hui ?
DAME DE L’ACCUEIL : Très bien. Elle est heureuse chaque fois que le Dr Webber est là.
(On entend les rires d’Ellis Grey et de Richard. Ils sont assis tous les deux dans un fauteuil. Meredith les observe de loin.)
ELLIS : je ne vais pas céder d’un pouce dans mon bloc ! Pas en face de ces machos opportunistes !
RICHARD : C’est la dernière fois que Winston t’as traité de minette dans ton dos !
ELLIS, touchant le bras de Richard : Un jour, je dirigerai le service de chir’ ! La première femme à le faire.
RICHARD, tenant la main d’Ellis : Je n’en doute pas Ellis ! Je n’en doute pas une seconde !
VOIX OFF : Alors, pourquoi plus la ligne est grande, plus forte est la tentation de la traversée !
[INT SGH]
(Plan sur le piquet de grève.)
(Plan sur le bureau des infirmière où Patricia essaie de gérer les nouveaux intérimaires)
PATRICIA, à une infirmière : Je ne le dirai jamais assez, les dossiers doivent avoir des numéros de chambre. Je sais que vous êtes intérimaires mais ça ne justifie pas le manque de rigueur !
BURKE, parlant en même temps que Derek : Ils ont rapporté le dossier de demande sur la rééducation ?
DEREK, parlant en même temps que Burke : Je ne peux pas travailler sans…
PATRICIA : Vous savez pourquoi je ne suis plus infirmière ? C’est parce que les médecins ne donnent pas de coups de main ! (Elle s’éloigne)
(Richard Webber passe dans le couloir. Derek et Burke l’interpelle.)
BURKE, en s’éloignant : Il faut qu’on trouve un compromis !
DEREK : C’est la catastrophe ! Il nous faut de vraies infirmières !
RICHARD : Il nous faut 40 infirmières de plus pour soulager les heures sup’ contre lesquelles elles font la grève ! 2 millions de dollars que nous n’avons pas !
DEREK : Vous avez regardé dans le canapé ? Je trouve souvent de la monnaie sous les coussins. (Webber lui lance un regard noir.) D’accord, d’accord. Je me tais, j’ai compris.
(Plan sur le bureau des infirmières où se trouve Cristina, Izzie et Alex.)
CRISTINA : Izzie, Izzie c’est lui ? Il a publié deux ouvrages et il est très célèbre.
IZZIE : Ah non, non pas lui ! Ce type-là c’est un fou, il te laisse jamais parler au bloc .
CRISTINA : Il est irréprochable !
ALEX : Je crois que c’est plutôt lui. Comment il s’appelle déjà ?
CRISTINA : Ah oui. Mr Beau Parleur. Il te laissera opérer tout seul si tu lui plait.
IZZIE : Oh.
MEREDITH, qui vient juste d’arriver : Vous faites quoi ?
ALEX : On essaie de savoir qui va remplacer Bailey pendant son congé.
SYDNEY HERON, enjouée : Yang? Stevens? Grey? O’malley? Karev? Ah, vous voilà! Je vous ai tous cherché dans les vestiaires mais vous n’étiez pas là! Et je me suis dit peut-être que mes internes sont en train de me chercher aussi ! Et bah oui ! Vous êtes tous là ! Ah, ça alors, vous avez l’air d’un sacré groupe. C’est formidable ! Mon horoscope m’annonçait une journée délicate et je m’inquiétais mais… Mais non, en fait ! Vous avez l’air d’un très bon groupe ! C’est super on va pouvoir passer du bon temps ensemble ! (Elle prend Cristina dans ses bras) Bonjour ! Bonjour, bonjour ! Oh ! Bonjour !
CRISTINA : Euh… Euh… oh….
SYDNEY : Oh, désolée. Je vous ai fait mal ?
CRISTINA : Non, mais je déteste qu’on me touche !
SYDNEY : Je suis Sydney Heron, quatre ans d’assistanat et ma philosophie autant que vous la connaissiez c’est guérir avec amour !
(Les internes ne la prennent pas vraiment au sérieux et font tous plus ou moins la grimace.)
SYDNEY : D’accord ? Bien, c’est merveilleux. Alex, Izzie, Meredith, Cristina et en fait euh il nous manque plus que…
CRISTINA : O’malley !
SYDNEY : O’malley.
CRISTINA : Oui. Il tremble de peur derrière le piquet de grève, quelle mauviette!
SYDNEY : Une mauviette qui sait défendre ses convictions. Hum, bien. Alors, les urgences ont besoin de quelqu’un pour une consultation. Qui veut ? Est-ce que quelqu’un veut y aller ?
MEREDITH : On peut choisir ?
CRISTINA : Oh, moi je veux bien !
ALEX, suivant Cristina : Moi aussi !
MEREDITH, partant à son tour : J’ai des patients à surveiller.
SYDNEY : Eh bien, il ne reste plus que vous et moi Izzie MacGuie !
IZZIE : Euh, écoutez c’est Stevens, Izzie Steven.
SYDNEY : Euh bah oui je le savais, je faisais juste des vers !
IZZIE : Oh ! Des vers. Oui. Oui c’est excellent.
ADDISON, qui interrompt cette conversation : Dr Stevens ?
IZZIE : Oui ?
ADDISON : Vous êtes libre pour une consultation ?
IZZIE : Oui, tout à fait. Absolument.
(Izzie par en suivant Addison et laisse Sydney planter là, toute seule)
(Plan sur les urgences où se trouvent Cristina et Alex)
ALEX : Donc, vous avez besoin d’une consult’ dermato ?
INFIRMIER : Ca se propage plutôt vite. Je voulais m’assurer qu’il n’y avait rien de chirurgical.
CRISTINA : Mme Solomon ?
(Cristina ouvre le rideau et sur le brancard, un couple est en train de se peloter)
CRISTINA : Oh !
CLAIRE SOLOMON : Oh oui ! Désolée.
WADE SOLOMON : C’est notre lune de miel !
CLAIRE : Oui.
ALEX : Charmant !
CRISTINA : Euh… Vous pouvez …. Vous séparez s’il vous plait ?
CLAIRE : Oui.
CRISTINA : Très bien.
(Plan sur Meredith marchant dans un couloir. Elle entend une patiente gémir)
GRACE BICKAM, gémissant : Lenny ! C’est toi ? Lenny !
(Meredith regard autour d’elle, ne voyant personne, elle rentre dans la chambre)
MEREDITH : Vous vous sentez-bien Madame ? (Elle regarde sur son bracelet) Grace Bickam. Madame Bickam vous savez qui est votre médecin ? Je ne vois pas votre feuille. Je vais vous demander de vous calmer Madame. (Mme Bickam gémit sans cesse le nom de Lenny). C’est votre mari ? Je suis sûr qu’il va revenir dans un moment. Vous avez du mal à respirer, je vais vous faire faire des examens. S’il vous plait, une infirmière vite !
(Plan sur le piquet de grève. Georges n’a pas bougé. Olivia vient lui parler)
OLIVIA : Humpf. Tu peux y aller Georges. On jettera rien sur toi.
GEORGES : Nan, c’est pas ça qui me gêne.
OLIVIA : Alors, pourquoi t’es resté ici ?
GEORGES : A la grève des profs en 2003, ma mère a fait le piquet 48 jours. Alors, …je peux pas y aller.
OLIVIA : Eh bien alors rentre chez toi.
GEORGES : Je peux pas non plus. Je peux pas. SI je rentre, j’en ai fini de mon internat, je perds ma place à l’hôpital. Je suis médecin. Non. Non. Je suis syndiqué.
OLIVIA, tout sourire : Qu’est-ce que ça veut dire ?
GEORGES, déterminé : Donne-moi ta pancarte !
(Georges franchi le piquet de grève, sa pancarte à la main, et se fait applaudir e acclamer par tous les grévistes.)
[Générique]
(Plan sur la chambre de Mme Bickam)
MEREDITH : S’il vous plait, j’ai besoin d’une infirmière !
(Angela, une infirmière intérimaire arrive)
MEREDITH : Elle est en hypotension, elle ne respire plus.
ANGELA : Oh là ! Elle meurt ?
MEREDITH : Vous êtes infirmière ?
ANGELA : Bah, en fait euh, je suis élève.
MEREDITH : Il faut intuber. Donnez-lui une sonde de 7,5. C’est dans le couloir.
(Angela va chercher ce qu’il faut dans le couloir puis revient. Elle tend un objet à Meredith.)
MEREDITH : Merci. (Angela lui tend une sonde) Non, pas celle-là. Celle où il y a marqué 7,5.
(Meredith pratique l’intubation puis, ausculte Mme Bickam pour voir si elle respire mieux)
MEREDITH : C’est bien.
ANGELA, soulagée : Formidable !
(Plan sur Addison et Izzie qui sont avec une jeune patiente enceinte, Cheyenne, et sa maman. Addison prélève du liquide amniotique du ventre de Cheyenne.)
CHEYENNE : Il y en a trop ?
ADDISON : Il y a beaucoup de liquide amniotique, c’est vrai Cheyenne mais, votre bébé est en bonne santé.
MAMAN DE CHEYENNE : Ca veut dire qu’on peut partir ? Je vous remercie de nous avoir reçus, c’est gentil mais, la route est longue pour rentrer. Et, je ne veux pas manquer un autre jour de boulot.
ADDISON : Malheureusement, la grosseur sur le cou du bébé est responsable de la production liquidienne. Ca comprime sa colonne vertébrale et ses voies aériennes.
CHEYENNE, effrayée : Oh, maman !
MAMAN DE CHEYENNE : Tout va bien ! Écoute-moi !
ADDISON : On va pratiquer une intervention dite d’extraction. En fait, on fait une césarienne mais, en sortant le bébé à moitié.
CHEYENNE : En sortant le bébé à moitié ?
ADDISON : C’est exact. Nous sortons la tête et les bras mais, on ne coupe pas le cordon ombilical.
CHEYENNE : Pourquoi ?
IZZIE : La tumeur empêchera l’air d’atteindre les poumons du bébé. Alors, pour le maintenir en vie pendant l’opération, on a besoin du cordon. C’est extraordinaire quand on y pense, vous maintiendrez votre bébé en vie grâce au cordon !
ADDISON : Et après l’opération, si tout va bien, on coupera le cordon ombilical et alors, vous serez la maman d’une belle petite fille. Quand pensez-vous ?
MAMAN DE CHEYENNE : Ca va coûter beaucoup d’argent ?
ADDISON : Eh bien, votre médecin à la clinique est l’un de mes anciens étudiants. Vos dépenses sont couvertes. Je peux donc emmener tout ça au labo.
(Addison sort de la pièce.)
IZZIE : En chirurgie, l’hôpital peut effacer une ardoise. Le Dr Sheperd en profite.
MAMAN DE CHEYENNE : Alors, ce n’est pas de la charité ?
IZZIE : Pas du tout. Vous travaillez à quelle heure ?
MAMAN DE CHEYENNE : De 6h à 6h.
IZZIE : Travail de nuit ? A « Chez Alice » ?
MAMAN DE CHEYENNE : Oui.
IZZIE : C’est à 4h de route. Vous devriez y aller. Je veillerai sur elle.
CHEYENNE : Vas-y.
(Plan sur Meredith qui déambule dans les couloirs. On entend une voix à l’interphone qui dit « les infirmiers intérimaires sont attendus en salle de conférences. Les intérimaires en salle de conférence ». Meredith rejoint le chef Weebber qui est en train d’observer le tableau des chirurgies. )
MEREDITH : Chef.
RICHARD : Meredith.
MEREDITH : J’ai vu ma mère ce matin.
RICHARD, enlevant ses lunettes : Ah oui ? Comment va-t-elle ?
MEREDITH : Très bien.
RICHARD : Ça me fait plaisir. Dis-lui que je pense à elle.
(Plan sur Cristina et Alex. Ils sont aux urgences en train de soigner Claire Solomon.)
CLAIRE : Pourquoi vous…. ?
CRISTINA : Oh je trace un trait qui délimite les bords de l’infection. On vérifiera dans quelques heures. Si ça ne s’étend pas vous aurez des antibiotiques.
WADE SOLOMON : Et si ça s’étend plus loin ?
ALEX : Ca veut dire que l’infection est trop importante et on fera une biopsie musculaire.
CLAIRE : Vous allez prendre un morceau du muscle ?
CRISTINA : Hum.
CLAIRE : Normalement, on doit courir 10km demain.
CRISTINA : Avec cette jambe ? J’en doute.
ALEX : Quand avez-vous remarqué les premières rougeurs ?
WADE : Quand on escaladait le Mon Rainier hier.
SYDNEY, arrivant à l’instant : Wahou ! Vous êtes monté par le glacier Emmons ?
CLAIRE : Je vous en prie ! Ça peut se faire en 4x4. On a fait le liberty Ridge.
SYDNEY : Ah c’est génial ! Ca c’est costaud! Bonjour. Sydney Heron. Je supervise ces deux là.
CLAIRE : Bonjour. Moi c’est Claire. Et voici Wade. C’est notre lune de miel.
SYDNEY : Oh c’est merveilleux ! Oh quelle jolie pierre !
CRISTINA : Euh, vous vous êtes blessés pendant votre balade ? Vous êtes tombés ? Votre jambe s’est cognée contre quelque chose ?
CLAIRE : Non.
WADE : Bah euh… Elle euh… Elle s’est coupée le pied sur des coquilles d’huitres sur la plage il y a quelque jours en faisant de la planche à voile à Puget Sound.
SYDNEY : Bah dis donc, il va vous falloir une lune de miel pour vous remettre de votre lune de miel !
CLAIRE : Oh !
SYDNEY : Oui c’est vrai !
ALEX, rigolant avec Sydney : Oui.
CLAIRE : Ca va aller ma jambe ?
ALEX : Oh oui, c’est surement une petite infection.
CRISTINA : Pas du tout. Regardez.
(L’infection s’est étendue bien au-delà du trait que Cristina avait tracé sur la jambe de Claire.)
(Plan sur Meredith. Derek arrive à sa rencontre.)
DEREK : Salut.
MEREDITH : Salut.
DEREK : Ton chien va bien.
MEREDITH : C’est ton chien maintenant.
DEREK : Hum.
MEREDITH : Il me manque.
ADDISON, arrivant à son tour : Vous lui manquez aussi.
DEREK, surpris : Ah !
ADDISON : Venez donc le voir. Le chien, je veux dire.
MEREDITH, s’en allant : Bon, j’y vais. Je vous laisse.
ADDISON : Bien. Hum... Je cherche un chirurgien pour avis sur une tumeur vertébrale sur fœtus. Tu connais quelqu’un de bien ?
DEREK : Hum.
(Plan sur le piquet de grève. Les grévistes sont toujours en train de scander leur slogan.)
OLIVIA : Non, pas à Georges.
DEBBIE : Ah non, sûrement pas !
OLIVIA : Je suis très inquiète !
GEORGES : Ah génial ! On me montre du doigt ! Je soutiens leur lutte et je suis montré du doigt !
OLIVIA : Georges ?
GEORGES : Quoi ?
OLIVIA : On a besoin d’un service.
DEBBIE: Ava Jenkins en pédiatrie, chambre 41-14, c’est le moment de lui changer ses pansements. Ça lui fait peur mais, quand on lui chante une petite chanson, elle arrête de se mettre dans tous ses états.
TYLER : Mme O’Brien, à la 24-12, est souvent prise de panique surtout si on ne vient pas la voir au moins une fois par heure.
OLIVIA : Il y a aussi le monsieur qui a la…
GEORGES : Attendez ! Attendez ! Vous voulez que je franchisse le piquet de grève ?
OLIVIA, TYLER ET DEBBIE : Oui !
GEORGES : Mais pourquoi ?
OLIVIA : Parce que ce sont aussi nos patients Georges ! Et que nous, on doit rester là !
(Plan sur le bloc opératoire où Sydney, Alex et Cristina sont en train d’opérer la jambe de Claire Solomon)
SYDNEY : Ça intéresse quelqu’un d’explorer la plaie ?
ALEX et CRISTINA : Moi !
ALEX : Moi aussi, j’aimerai essayer de soigner avec amour !
SYDNEY, tendant les ciseaux à Alex : J’aime votre façon de penser Alex. A vous l’honneur ! Cristina, c’est toujours bon d’apprendre à partager. (A Alex)Très bien. Ici. Glissez-vous dedans.
ALEX : Aucune résistance.
CRISTINA, à Alex : Laisse-moi voir. Laisse-moi voir !
INFIRMIERE, tendant le téléphone à Sydney : Dr Heron ?
SYDNEY, au téléphone : Oui ?
CRISTINA : Un muscle sain oppose plus de résistance.
SYDNEY, venant de raccrocher le téléphone : Oh mon dieu ! Pauvre fille ! Bien, écoutez-moi, ce bloc est fermé. Que tout le personnel non essentiel quitte les lieux.
CRISTINA : C’était l’anapath ? Est-ce que …. ?
SYDNEY : Une facilite nécrosante.
CRISTINA, stupéfaite : La bactérie qui ronge les chairs ?
SYDNEY : Absolument.
(Plan sur Meredith qui rentre dans la chambre de Mme Bickam. Patricia est elle aussi présente dans la chambre)
MEREDITH : Oh, enfin! Quelqu’un est là ! Comment va-t-elle ?
PATRICIA : Vous l’avez intubé.
MEREDITH : Oui.
PATRICIA : Vous l’avez intubé ?
MEREDITH : Il le fallait, elle ne pouvait plus respirer. Sa saturation était autour de 80 et elle était toute seule. Quoi ?
PATRICIA : Une des intérimaires à trouver un document important dans son dossier au second étage et….
(Les trois amies de Mme Bickam surprennent cette conversation en entrant dans la chambre)
AGNES : Vous avez intubé Grace ?!
AMIE 2 : Elle a intubé Grace ?
AMIE 3 : Quoi ? Elle a intubé Grace !
PATRICIA : Mme Bickam était porteuse d’une BCPO terminale. Elle était en soin paliatif.
MEREDITH : On avait arrêté les soins ?
PATRICIA : C’est exact. Ne pas réanimer.
(Une des amies de Mme Bickam frappe Meredith avec son sac à main)
AMIE 2 : Petite imbécile ! Vous deviez la laisser mourir.
AMIE 3 : Pas de machine elle avait dit.
AGNES : C’est vrai je m’en souviens parce que sa fille Alice était là avec sa petite amie. Elle est lesbienne, sa fille, très gentille d’ailleurs.
AMIE 2 : Agnès arrête, ne saute pas du coq à l’âne, viens au fait.
MEREDITH : Excusez-moi. Qui êtes-vous exactement ? Les sœurs de Mme Bickam ?
LES 3 AMIES, en cœur : Oh non !!
AGNES : Oh non ! Sa sœur Rose est décédée en 83.
AMIE 2 : Qu’elle repose en paix.
AGNES : De la grippe ! Ou du chrome.
AMIE 3 : Il n’y a que les bébés qui meurent du chrome. Rose est décédée à cause d’un rhume de poitrine.
AGNES : Une pneumonie !
AMIE 3 : Oui c’est ça, une pneumonie. Il y avait aussi son autre sœur Ariette.
AMIE 2 : Qu’elle repose en paix.
AGNES : Elle s’est fait incinérée.
AMIE 2 : Grace voulez mourir. Elle nous a fait promettre à toutes….
MEREDITH : C’est une question importante dont il faut absolument que je parle avec son mari.
AMIE 3 : Lenny n’a jamais beaucoup parlé de son vivant alors là maintenant c’est un petit peu tard !
MEREDITH : Lenny est décédé ?
AMIE 2 : Qu’il repose en paix.
MEREDITH : Mais Mme Bickam a dit qu’elle l’avait vu.
AGNES : Parce qu’elle essayé de le rejoindre en quittant cette vie !
AMIE 2 : Elle a failli mourir deux fois le mois dernier et elle l’a vu à chaque fois ! Si vous voulez mon avis, elle avait perdu la raison.
AMIE 3 : Mais non, pas du tout ! Je suis sûre qu’il l’attendait de l’autre côté.
AGNES : Oh et elle ne peut pas y aller tout ça à cause de vous !
(Les deux autres amies approuvent et Meredith grimace)
(Plan sur Georges qui marche dans les couloirs, un petit carnet à la main. Il croise le Dr Webber.)
RICHARD : O’malley, je voudrais que vous alliez faire quelques….
GEORGES : Je suis pas là.
RICHARD : Pardon ?
GEORGES : Je suis là mais, je suis pas là….
RICHARD : Vous seriez nulle part dans environ 30 secondes si vous….
GEORGES : Monsieur, je n’oublie pas le respect que je vous dois mais,…mais, je ne briserai pas le piquet de grève.
RICHARD : Et vous êtes pourtant là, juste en face de moi !
GEORGES : Euh oui, parce que les infirmières m’ont confiés leurs patients alors,… Alors je suis venu mais, après je vais les rejoindre dehors.
RICHARD : Vous êtes un médecin !
GEORGES : Mais, je suis aussi syndiqué Monsieur. (Dr Webber lui fais les gros yeux.) Avec tout le respect que je vous dois.
RICHARD : Bien.
(Richard tourne les talons et part)
GEORGES, rattrapant le Dr Webber : Oh, monsieur ! Pendant que je vous ait, il faut que je vous dise que Mme O’Brien à la 24-12 est allergique au chocolat mais, dès qu’elle peut, elle enlève de son dossier l’étiquette qui le signale.
RICHARD, ironique : Magnifique !
GEORGES : Et… Et le monsieur dont vous vous occupez, Mr Roberts à la 21-19, il doit prendre des diurétiques en fait, il adore les stocker sous son matelas.
RICHARD, agacé : Ce sera tout ?
(Georges hoche la tête pour dire oui, puis, le Dr Webber part)
GEORGES : 40 à 50 heures obligatoires supplémentaires, c’est beaucoup ?
RICHARD, se retournant de nouveau : O’malley !!
GEORGES, se mettant à courir dans l’autre direction : Oui, oui Monsieur ! Je suis désolée ! Sans vouloir vous offenser Monsieur !
(Plan sur Sydney, Alex et Cristina qui sont venus voir le mari de Claire, Wade pour lui expliquer la situation)
WADE : Quoi ? Attendez ! Qui ronge les chairs ? Vous rigolez ? C’est une plaisanterie, elle voulait me faire blague ?
CRISTINA : Non, c’est très sérieux. Nous allons amputer la jambe.
SYDNEY, sur un ton de reproche : Cristina !
WADE : mais, c’est notre lune de miel….
SYDNEY : Je suis désolée
CRISTINA, étonnée : Mais, c’est impossible….
SYDNEY : Wade, c’est angoissant, je sais mais, l’amputation n’est pas la seule option. Nous pouvons….
CRISTINA, stupéfaite interrompt le Dr Heron : Non, c’est la seule raisonnable. Excusez-moi. SI nous ne traitons pas tout de suite l’infection, elle risque de mourir !
WADE : Mais, il y a une autre option ?
ALEX : Nous pouvons juste couper les endroits infectés. Ce ne sera pas beau mais, nous pouvons peut-être sauver la jambe.
SYDNEY : Un bon point pour le Dr Karev.
WADE : Il faut que je la voie !
CRISTINA, agacée par la situation : Il n’y a pas le temps !
ALEX, pédagogue, prend le temps d’expliquer la procédure : Il faudrait elle se réveille et qu’on la remette sous anesthésie. Vous devez prendre une décision maintenant.
WADE : Vous savez, elle court le marathon, c’est notre lune de miel, elle aime l’aventure, elle… C’est vrai, elle est comme ça.
SYDNEY : Très bien. Nous ferons tout ce qu’il faut pour sauver la jambe.
ALEX : Vous pouvez compter sur nous.
(Sydney, Alex et Cristina repartent en salle d’opération. Cristina prend Alex à part)
CRISTINA, à Alex : Tu penses vraiment que c’est une bonne idée ?
ALEX : Oui, je pense vraiment que c’est une chirurgie à tenter.
(Alex part à son tour en salle d’opération laissant Cristina en plan)
(Plan sur la chambre de Cheyenne dans laquelle se trouve Addison, Derek et Izzie)
DEREK : Cheyenne, le diagnostic est excellent. Alors, ce que nous voulons essayer de faire, c’est d’enlever la tumeur le plus possible pendant l’opération.
CHEYENNE : Alors, mon bébé ira bien ?
DEREK : Oui.
ADDISON : Et à la fin de la semaine, vous pourrez le ramener chez vous.
CHEYENNE : Si tôt ?
ADDISON : Absolument ! Elle sera tout à vous !
CHEYENNE : Oh… Parfait.
DEREK : Bien. Si votre maman à des questions, le Dr Stevens m’appellera. D’accord ? A plus tard.
ADDISON, suivant Derek : Au revoir.
(Izzie reste seule avec Cheyenne)
IZZIE, prenant un livre sur la tablette : Oh ! Shakespeare !
CHEYENNE : Je le lis à mon bébé. C’est pour mes cours de littérature. C’était….Le bébé devait arriver un peu plus tard alors, évidemment maintenant….
IZZIE : Plus d’école.
CHEYENNE : c’est bizarre. Quand on est obligé d’aller à l’école, on déteste ça.
IZZIE : Jusqu’à ce qu’on en soit empêché. Tu as déjà fait des plans ?
CHEYENNE : Des plans ?
IZZIE : Pour acheter un couffin ou pour une crèche ou pour une nourrice ?
CHEYENNE : Pas encore.
IZZIE : Tu vas vivre avec ta maman ?
CHEYENNE : Je devais faire des économies pour m’acheter un mobil home à moi mais, je sais pas, j’ai cru que j’aurai plus le temps que ça. Neuf mois ça passe vite.
IZZIE : Oui. Oui c’est vrai…. A toute à l’heure.
CHEYENNE : Au revoir.
(Izzie sort de la chambre)
(Plan sur la salle d’opération où Sydney, Cristina et Alex sont en train de pratiquer la chirurgie sur la jambe de Claire)
CRISTINA : Sydney ? Vous avez déjà vus beaucoup de facilite nécrosante ?
SYDNEY : Non, et vous ?
CRISTINA : SI l’infection se propage dans le sang, elle mourra.
ALEX : Si elle se réveille sans sa jambe, elle aura peut-être envie de mourir.
SYDNEY : Le Dr Karev a raison ! Elle est jeune, en bonne santé et elle vient de se marier.
CRISTINA : Le traitement que vous préconisez est fondé sur son physique ? Si c’était une femme de 80ans, vous l’auriez amputé tout de suite ?
SYDNEY : Elle n’a pas 80ans ! Où est votre compassion ?
CRISTINA : Ma compassion ? Essayer d’éviter la mort à un patient, c’est de la compassion !
SYDNEY : Je dois dire que vous me décevez ! Pourquoi vous n’êtes pas comme Alex ?
CRISTINA : Je vous demande pardon ?
SYDNEY : Bah oui, lui il est compatissant, chaleureux, il se bat avec moi pour sauver la jambe de Claire.
ALEX : Et on va réussir !
SYDNEY : Oui !
ALEX : Hum !
CRISTINA : Excusez-moi, je vais aux toilettes.
(Plan sur Cristina dans un couloir. Elle ne va pas aux toilettes mais va voir le Dr Burke)
CRISTINA : Burke ?
BURKE : T’es pas en chirurgie ?
CRISTINA : J’étais. Facilite nécrosante.
BURKE : Sans blague. Mais qu’est-ce que tu fais là ?
CRISTINA : Bah, la nouvelle résidente, c’est la nouvelle Bailey sauf qu’elle est exactement l’opposé de Bailey ! Et pour moi, elle est dangereuse, épouvantablement dangereuse !
BURKE : Cristina !
CRISTINA : Je crois qu’elle est en train de tuer notre patiente !
(Plan sur Burke accompagné de Cristina qui rentre dans le bloc opératoire où se déroule la chirurgie du Dr Heron)
BURKE : Dr Heron, c’est bien ça ?
SYDNEY : C’est exact. Et vous êtes ?
BURKE : Preston Burke.
SYDNEY : Dr Burke ? Non, sans blague? Je vous admire tellement.
BURKE : Merci. Je…J’ai su que vous aviez un cas de facilite nécrosante. C’est un cas qu’on ne rencontre pas très souvent.
SYDNEY : Ah oui d’ailleurs, un chirurgien cardiaque n’en a pas trop l’occasion.
BURKE : Oui. Eh bien, j’étais curieux de connaître le protocole que vous préconisez.
SYDNEY : Vous étiez curieux ou Cristina était inquiète ?
BURKE : Euh… J’espère que vous excuserez mon intrusion. Ce n’est pas contre vous, seulement nous n’avons encore jamais travaillé avec vous et le Dr Yang voulait être sûre que …
SYDNEY : Le Dr Yang voulait s’assurer que la gentille petite écervelée n’était pas en train de tuer une patiente, c’est ça ? Avec tout le respect que je vous dois Dr Burke, je suis très bonne dans ma spécialité. Ma patiente est une marathonienne de 25ans et j’ai dit à son mari que j’allais sauver sa jambe. Mon plan est de rester ici le temps qu’il faudra pour racler jusqu’à la dernière cellule de chair nécrosée. Quand j’aurai fini, si ça s’étend encore alors, on amputera. Et si nous le faisons, et bien votre jeune interne pressée pourra tenir la scie. Contrairement au Dr Karev, la gentillesse et la compassion ne sont pas sur la liste de ses priorités mais, si elle manipule une scie, cela me vaudra peut-être un peu de respect. Alors, Dr Yang, vous êtes prête à nous rejoindre ?
(Plan sur la salle d’attente où les trois amies de Mme Bickam sont en train de discuter avec le Dr Webber. Meredith se tient un peu à l’écart.)
AMIE 3 : C’est vous qui êtes à la tête de tout l’hôpital ?
RICHARD : Seulement des chirurgiens.
AMIE 3 : Eh bien, il devrait vous nommez à la tête de tous les services.
AMIE 2 : Elle lui fait de l’œil tu vois ? elle lui fait de l’œil !
AGNES : Dr Webber, voyez-vous, Grace veut retrouver son Lenny. Il lui manque terriblement.
MEREDITH : Vous vous rendez compte que si je lui retire le tube, Grace mourra.
AGNES : On est vieille mon petit, pas stupide.
AMIE 2 : Débranchez-la, c’est ce qu’elle veut.
RICHARD : Mesdames, je sais que vous êtes inquiètes pour votre amie mais, il nous faut contacter quelqu’un de la famille ou un avocat qui l’a représente.
AMIE 3 : Appelez Alice, appelez Alice !
AGNES : C’est la fille de Grace !
AMIE 2 : Elle est lesbienne.
AMIE 3 : Ca n’a pas d’importance ça ! Elle peut donner son pouvoir à un avocat.
RICHARD : Euh, c’est bien mais, il faut la signature d’Alice.
AMIE 2 : Bah ça, elle vit dans l’Oregon.
AGNES : Elle peut le faxer.
RICHARD : Je suis désolée, il nous faut sa signature originale.
AMIE 3 : On est vraiment obligé d’en passer par là ?
AMIE 2 : C’est reparti ! Elle lui fait de l’œil ! Ca va marcher….
RICHARD : Excusez-moi mesdames.
(Richard et Meredith s’éloignent)
MEREDIHT : Vous savez parler à l’oreille des vieilles dames. Elles sont toutes émoustillées dès que vous êtes là.
RICHARD : Meredith, tu comprends que si sa fille confirme demain qu’on peut signer la décharge,…
MEREDITH : Je serai obligée de tuer ma patiente, je sais.
RICHARD : Comment ça va ? Je peux faire quelque chose pour toi ?
MEREDITH : Oh non, ça va monsieur, je m’en sors. Je n’ai pas besoin d’aide venant de vous, merci.
(Plan sur Izzie, qui observe Cheyenne, depuis le pas de la porte, avant de rentrer chez elle)
CHEYENNE, faisant la lecture à son bébé : Bon voyage mon seigneur. Un jour peut-être, dans un monde meilleur, je connaitrais l’amour qui est en votre cœur.
[EXT SGH]
(Plan sur les infirmiers, infirmières qui boivent un verre chez Joe)
OLIVIA : Au Dr O’malley !
TOUS ENSEMBLE : Au Dr O’malley !!
(Plan sur Cristina, au bar, qui discute avec Meredith et Izzie)
CRISTINA : Je ne suis pas gentille ! Elle a dit que je manquais de compassion devant mon petit-copain ! Elle s’est permis de dire ça !
MEREDITH : Il va falloir que je tue une femme demain. Je vais devoir enlever le tube qui l’a maintient en vie.
CRISTINA : Izzie ?
JOE, à Izzie : Qu’est-ce que t’as ? Tu penses à autre chose ?
IZZIE : Euh…
MEREDITH : Il faut que je tue une femme demain.
CRISTINA : Mais, arrête de te prendre la tête avec ça ! C’est vrai, si c’est ce qu’elle veut, c’est ce qu’elle veut ! Il n’y a rien de pas gentil ou qui manque de compassion là-dedans ! Moi je suis une personne très compatissante. (A Alex qui vient chercher un autre verre) Je suis plus compatissante que toi, Alex !
ALEX : Oh la ferme Yang, tu veux !
GEORGES : Hey Joe, on peut avoir une autre tournée s’il te plait ?
ALEX : Ouais, offre un verre de ma part à l’infirmière O’malley.
GEORGES : Rho ! Qu’est-ce que t’as dit ? (Il se tourne vers les infirmiers/Infirmières grévistes) Hey, Karev vient de m’appeler « infirmière ». (De nouveau à Alex) Alors, c’est la pire insulte qui t’es venu à l’esprit ? Oh attends, c’était peut-être pas une insulte ? C’était censé être drôle ?
(Une infirmière en pensant renverse volontairement son verre sur Cristina)
INFIRMIERE : Oh, zut alors !
CRISTINA : Mais, tu te fous de moi ! Oh, je vais te casser la figure ! Fais gaffe !
INFIRMIERE : Vas-y ma poule !
CRISTINA : Ah ouais ! C’est ça vas-y ma poule ! D’accord, viens voir un peu ! Oh la la ! C’est ça ton équipe ! Et qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Espèce de femmelette !
INFIRMIERE : Oh ! Qui femmelette ? Tu vas voir ce qu’elle va te faire la femmelette ! J’ai pas peur de toi !
JOE, intervenant pour ne pas qu’elles se battent : Hey ! Hey !
CRISTINA : Je vais la fiche par terre en deux en trois mouvements !
JOE : Ne vous battez pas ! Si vous restez sur le carreau, y’aura plus personne pour remettre vos en place !
CRISTINA : Ben voyons ! Je te signale que moi je fais un boulot !
JOE : Alors arrêtez s’il vous plait !
INFIRMIERE : Et nous alors, on fait quoi ? On travaille cent fois plus que vous !
JOE : HEY !
MEREDITH, attrapant Cristina par le bras pour partir : Oh, on s’en va !
CRISTINA : Oui ! Pour aller sauver des vies !
INFIRMIERE : Bon vent !
GEORGES : Excusez-moi. Pardon. Excusez-moi. Elle me dépose. Excusez-moi.
[INT SGH]
(Plan sur Izzie qui est retournée à l’hôpital pour discuter avec Cheyenne)
IZZIE : T’es réveillée ?
CHEYENNE : Oui, le bébé fais des bons de cabri dans mon ventre, ça me donne envie de faire pipi.
IZZIE : Hum !
CHEYENNE : Vous faites beaucoup d’heures de travail !
IZZIE : Oui, mais je suis de repos là maintenant. Je suis venu te parler. J’ai grandi à « Chez Alice » moi aussi.
CHEYENNE, surprise : C’est vrai ?
IZZIE : Ouais c’est vrai. A Forest Park.
CHEYENNE : Le terrain à caravane (d’une seule vois avec Izzie) derrière l’église.
IZZIE : Au numéro 6 !
CHEYENNE : Ma copine Shelley habite là ba.
IZZIE : Ouais, ma mère y vit encore.
CHEYENNE : C’est drôle !
IZZIE : Ouais.
(Elles rigolent ensemble).
IZZIE : Je peux te dire un secret ? (Cheyenne hoche la tête en signe d’approbation et Izzie sort une photo de sa poche) C’est ma fille.
(Pause)
IZZIE : Sur la photo elle a 6ans mais, elle en a 11 aujourd’hui. Elle vivait à Santa Barbara mais, ils ont déménagé et je ne sais pas où. Mais, je sais qu’elle s’appelle Hannah et elle adore les petits cochons.
CHEYENNE : Les petits cochons ?
IZZIE : Ouais, elle en collectionne plein ! Des figurines, des porte-clés, des peluches. C’est probablement parce que sa maman lui a lu les « Trois petits cochons ».
CHEYENNE : Je croyais que c’était vous sa maman ?
IZZIE, les larmes aux yeux : Je suis sa mère mais, je ne suis pas sa maman. Ecoute, je sais que là d’où on vient, ce genre de chose on n’en parle pas beaucoup. Mais, je voulais que tu sache qu’il existe plus d’une façon d’être une bonne mère. A 16ans, je ne pouvais pas lui offrir tout ce que je voulais pour elle.
CHEYENNE : J’aime mon bébé.
IZZIE : Bien sûr que tu l’aimes. Mais, tu lui lis du Shakespeare. Quand tu auras fait tes 12 heures au restoroute, comme nos mères, tu ne rentreras pas chez toi pour lui lire du Shakespeare.
[EXT SGH]
(Plan sur Cristina qui rentre dans l’appartement où elle vit avec Burke. Burke à sa trompette à la main)
CRISTINA : Oh ! Je t’entendais à trois pâtés de maison d’ici.
BURKE : Désolé.
CRISTINA : Oh, ne le soit pas ! J’aime ça. Simplement, je ne sais pas si les voisins apprécient, ce qui est par la même occasion, pas une chose dont se soucierait une personne qui manque de compassion !
BURKE : Et la jambe de ta patiente ?
CRISTINA : Drôlement amoché mais, encore attaché au corps. On l’a surveillé toute la nuit. Qu’est-ce qu’il y a ?
BURKE : Jamais dans ma carrière je n’ai mis en doute la décision d’un collègue en train d’opérer. Je n’avais pas réaliser le problème que pouvait poser la relation entre interne et titulaire jusqu’à aujourd’hui.
[INT SGH]
(Plan sur le piquet de grève. On entend les grévistes scandé le même slogan que la veille : « Un salaire décent ! Des heures sup’ payées ! »)
(Plan sur Georges, dans un couloir, qui rapporte à Meredith les instructions que lui ont transmis les infirmiers/infirmières)
GEORGES : Et ne croit pas la 25-19 quand elle te dis qu’elle est allé aux toilettes. Elle veux juste rentrer chez elle. Elle dit qu’elle est allée aux toilettes et elle revient deux jours plus tard.
MEREDITH : Compris.
BURKE, qui les croisent dans le couloir : Hey, j’ai besoin de sutures à la 26-02.
GEORGES : Je ne peux rien pour vous !
BURKE : Quoi ?
GEORGES : Les heures sup’ payées ! Un salaire décent ! Sans vous offenser monsieur.
BURKE : Han, c’est rien.
(Georges continue de marcher dans le couloir et croise Izzie au bureau principal)
IZZIE : Alors, comment ça se passe ?
GEORGES : Est-ce que tu sais, tu te rends comptes que les médecins ne disent pratiquement jamais « merci » aux aides-soignantes ? Que les chirurgiens ne savent même pas comment elles s’appellent ? Je devrais pas être là moi.
(Deux dames arrivent à ce même bureau et s’adressent à Meredith)
ALICE : Excusez-moi, je cherche Richard Webber.
MEREDITH : Je peux vous aider ?
ALICE : Je m’appelle Alice Bickam. Je suis venue pour ma mère, Grace.
MEREDITH : Bien sûr. Euh…. Venez avec moi s’il vous plait.
(Meredith part suivit des deux dames. La maman de Cheyenne arrive à son tour au bureau et s’adresse à Izzie)
MAMAN DE CHEYENNE : Vous deviez veiller sur elle !
IZZIE : Pardon ?
MAMAN DE CHEYENNE : Vous m’aviez dit d’aller travailler et que vous veilleriez sur elle !
IZZIE : Mme Woods, euh… pouvez-vous me suivre s’il vous plait ?
MAMAN DE CHEYENNE : C’est une enfant vous savez ! Elle a assez peur comme ça sans que vous lui mettiez des idées dans la tête. Comment avez-vous pu lui conseiller d’abandonner son bébé ?
IZZIE : Je n’ai rien dit, je ne lui ai rien conseillé, rien mis dans la tête. Je…je lui ai parlé c’est tout.
(Georges observe Izzie de loin)
MAMAN DE CHEYENNE : Vous n’êtes pas psy, pas sa mère ! C’est MON enfant ! Et vous avez outrepassé vos droits.
IZZIE :Je suis désolée.
MAMAN DE CHEYENNE : Vous n’êtes pas désolée, vous êtes supérieures ! Parce que vous êtes médecin, vous vous permettez de nous juger ! vous dites à ma fille comment elle doit vivre sa vie !
IZZIE : Cheyenne a des capacités ! C’est une jeune fille intelligente, qui sait réfléchir et qui mérite plus. Elle mérite plus qu’une vie dans une caravane et un boulot de nuit dans un routier. C’est ça que vous voulez pour elle ? C’est vraiment ça ? Et franchement, en oubliant le fait que je suis supérieure et que je me permet de vous juger en vous disant ce qui est le mieux pour votre famille, en faisant abstraction de tout ça, serait-il possible que je puisse avoir raison ?
(Plan sur la chambre de Claire. Elle est allongée dans son lit. Son mari est assis auprès d’elle. Sydney, Alex et Cristina sont eux aussi présents.)
SYDNEY : Rétablissement exceptionnel Claire !
CLAIRE : C’est vrai ? Vous croyez que ça va aller ?
SYDNEY : Je pense qu’on a enlevé presque toute la nécrose. Après quelques séances dans le caisson hyperbare vous serez tiré d’affaires.
CLAIRE : Merci de m’avoir sauvé la jambe !
SYDNEY : Mais je vous en prie ! Le Dr Karev vous expliquera le fonctionnement du caisson hyperbare. Docteur ?
ALEX : Merci Dr Heron. Le caisson hyperbare remonte la pression à l’intérieur du caisson ce qui aide à tuer les bactéries.
(Le Dr Heron sort de la chambre et passe devant Cristina)
SYDNEY : J’accepte vos excuses quand vous voulez !
(Plan sur la chambre de Grace Bickam. Sa fille et sa compagne ainsi que ses trois amies sont auprès d’elle. Meredith et le Dr Webber sont également présents. Alice tend le document qu’elle devait signer à Richard)
RICHARD : Merci.
MEREDITH : Alors, je vais lui donner un sédatif qui rendra les choses moins pénibles et ensuite, j’enlèverai le tube. Très bien.
COMPAGNE D’ALICE : Tu es prête ?
ALICE : Oh….Oui.
(Meredith s’apprête à donner le sédatif)
ALICE : Attendez ! (elle se penche vers sa maman et l’embrasse sur le front). Au revoir maman. Oh…. Vous voulez… ?
AGNES : Oh non, nous lui avons déjà fait nos adieux. Nous voulions simplement être là quand elle s’en ira.
ALICE : Je suis prête.
RICHARD, mettant une main sur l’épaule de Meredith : Je peux le faire.
MEREDIT, les larmes aux yeux : J’ai tout installé, je peux tout enlever.
(Meredith injecte le sédatif, éteins les machines)
COMPAGNE D’ALICE : Combien de temps ça va prendre ?
MEREDITH : Un certain temps peut-être.
(Meredith enlève l’intubation)
(Plan sur Cristina et Burke)
CRISTINA : Elle veut que je lui présente des excuses !
BURKE : Tu as été trop loin.
CRISTINA : Je ne vais pas m’excuser.
BURKE : Tu m’as fait aller trop loin.
CRISTINA : Comme si j’avais une influence sur toi !
BURKE : Ce n’est pas ta faute. C’est la mienne. Je suis ton professeur, je dois me comporter comme tel. Mais, c’est ton petit-ami que tu es venu voir et j’ai réagi comme ton petit-ami.
CRISTINA : Je ne suis pas habituée à avoir tord.
BURKE : Je sais. Mais, tu es une interne, comprendre un résident ce n’est pas ton boulot.
(Plan sur Richard et Meredith, devant la chambre de Mme Bickam.)
MEREDITH : Combien de temps ça a pris ?
RICHARD : Deux heures et dix-sept minutes.
MEREDITH : Je vous ai vu au long séjour avec ma mère.
RICHARD : Oh.
MEREDITH : Ils m’ont dit que vous y alliez deux ou trois fois par semaine.
RICHARD : A chaque fois que je peux.
MEREDITH : Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?
RICHARD : J’en sais rien. Tu veux m’empêcher d’y retourner ?
MEREDITH : Je vais retourner auprès de Grace. (Elle commence à rentrer dans la chambre puis fais demi-tour) Vous croyez qu’elle se sent seule ma mère ?
RICHARD : Je le crois.
(Plan sur l’intérieur de la chambre de Mme Bickam où tout le monde est là)
(Plan sur le bloc opératoire où Addison et Derek opère Cheyenne et son bébé. On entend les premiers pleurs du bébé.)
(Plan sur la chambre de Mme Bickam. Grace rend son dernier souffle)
AMIE 2 : Qu’elle repose en paix.
MEREDITH : Heure du décés : 12h42.
(Meredith sort de la chambre en pleur et se précipite dans un placard. Derek la voit et la rejoins)
MEREDITH, pleurant à chaudes larmes : Je peux pas ! Non, non ! Je veux pas ! Je veux pas ! Je veux pas…. Je veux pas… Je veux pas que ma mère meure toute seule !
DEREK : Chut ! Doucement, doucement, doucement ! Chut ! Doucement, respire doucement ! Prends une grande inspiration ! Et oui voilà ! (il lui tend un sac en papier) Doucement, doucement, doucement ! Respire ! Respire lentement.
(Meredith pose sa tête sur l’épaule de Derek. Elle parvient à se calmer)
MEREDITH : Ca va, ca y est.
DEREK : Ca va aller ?
MEREDITH : Merci
DEREK : Je t’en prie.
(Meredith se lève et sort, laissant Derek dans le placard)
(Plan sur Izzie qui s’occupe du bébé de Cheyenne. Cheyenne est là aussi)
CHEYENNE : Vous n’avez jamais regrettée de l’avoir fait ?
IZZIE : Non. Vraiment jamais.
CHEYENNE : Si je décide de l’abandonner, si quelqu’un l’adopte, je pourrais lui donner un prénom ?
IZZIE : Tu peux lui en donner un pour toi.
CHEYENNE : Vous l’avez appelé comment ?
IZZIE : Sarah.
CHEYENNE : C’est un joli prénom.
IZZIE : Ouais.
(Plan sur Meredith qui s’avance vers Richard)
MEREDITH : Vous devriez continuer à la voir je crois.
RICHARD : Tu es sûre ?
MEREDITH : Oui. Quand vous êtes près d’elle, elle est heureuse. Elle revit.
(Plan sur Burke qui accompagne Cristina pour qu’elle fasse des excuses à Sydney)
CRISTINA : Oh, elle est avec Alex ! Je ne peux pas faire ça devant Alex.
BURKE : Bien sûr que si et tu vas y aller !
CRISTINA : Oh mais, attends, pourquoi tu vas pas t’excuser toi ?
BURKE : Je suis un titulaire, je ne m’excuse pas auprès des résidents. Toi au contraire, tu es une interne.
CRISTINA, s’avance vers Sydney : Sydney, je voulais euh… Euh…je voulais vous présenter…vous présenter mes excuses, je suis allée trop loin, je suis vraiment désolée, voilà.
SYDNEY : Vous voyez c’est la compassion qui est si chère à mon cœur. Très bien ! Excuses acceptées ! Alors, on s’embrasse ?
CRISTINA : Oh… euh…
ALEX : Vas-y ! Aller !
CRISTINA, s’éloignant : Oh oui….
SYDNEY : Venez !
(Plan sur Richard et Patricia qui regardent un reportage à la télévision sur la grève)
RICHARD : On a besoin d’elles Patricia !
PATRICIA : Oui ! On a besoin d’elles !
RICAHRD : Alors ? Où est ce que je vais trouver l’argent qui manque ? Ce n’est pas comme si j’allais décourvrir la fortune nécessaire sous les coussins de mon canapé.
PATRICIA : Mais, il me semble me rappeler avoir vu une demande acceptée pour un robot d’une valeur de plusieurs millions.
RICHARD : Il y avait une liste d’attente de deux ans pour ce robot qui peut nous rapporter gros.
PATRICIA : Avec tout le travail que ce robot peut nous rapporter on aura besoin d ‘infirmières !
(Plan sur le piquet de grève duquel s’élève des cris de joie.)
VOIX OFF : On ne peut pas s’en empêcher ! On voit une ligne, il faut qu’on la franchisse. C’est peut-être pour le frisson de passer du connu à l’inconnu.
RICHARD, serrant des mains aux grévistes : Félicitations ! Félicitations !
VOIX OFF : Une sorte de défi personnel.
[EXT SGH]
(Plan sur la caravane de Derek. Derek et Addison sont allongés l’un contre l’autre)
VOIX OFF : Le seul problème, c’est qu’une fois qu’on a franchi la ligne, c’est pratiquement impossible de revenir en arrière.
(Plan sur Georges, allongé dans son lit en train de jouer à la console de jeux. Izzie arrive et s’allonge à sa gauche)
GEORGES : Ca va ?
IZZIE : Ouais. Ouais, ça va.
(Meredith rentre à son tour et se couche à droite de Georges)
GEORGES : Ca va ?
MEREDITH : Oui.
GEORGES: Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui?
IZZIE ET MEREDITH : Rien.
GEORGES : D’accord.
IZZIE : On sait peu de choses les uns sur les autres Georges.
MEREDITH : Ouais.
GEORGES : C’est vrai.
VOIX OFF: Mais, si on réussit malgré tout à revenir en arrière, on se sent à l’abri de tout!
(Meredith éteins la lumière)
GEORGES : Qui veut faire l’amour ?
(Izzie et Meredith rient)
MEREDITH : Georges !
GEORGES: Quoi?