[MAISON DE MEREDITH.]
MEREDITH VOIX-OFF: J'ai une tante qui, quand elle vous sert quelque chose, dit toujours “tu me dis stop”.
(Meredith est allongée sur le sol de sa salle de bain.)
Meredith: C'est pas nous. C'est les hommes. Les hommes qui laissent stupidement leur pénis les diriger. Ils disent jamais qu'ils ont une femme, ils donnent absolument aucun signe qu'ils sont sur le point de rompre avec toi.
(Tout d'un coup, Cristina ouvre la porte de la douche. Elle est assise dans la baignoire, avec ses vêtements.)
Cristina: C'est pas le fait que Burke ait rompu avec moi, c'est la façon dont il a rompu avec moi. C'était comme un truc professionnel, comme un truc professionnel. Il joue les patrons avec moi !
Meredith: C'est ton patron, tu sais.
Cristina: Le pire c'est que ça me fait quelque chose.
Meredith: Je vais encore vomir.
(Elle se traîne vers la cuvette des toilettes et Cristina referme la porte de la douche.)
MVO: Ma tante dirait “Dites stop”, et bien sûr on ne le fait jamais.
(Meredith semble vouloir encore vomir.)
Meredith: Non. Attends. Fausse alerte.
(Elle s'éloigne de la cuvette des toilettes et Cristina réouvre la porte de la douche. Meredith s'assoit contre le mur.)
Cristina: Le problème, c'est les œstrogènes.
Meredith: Non, le problème c'est l'alcool.
Cristina: J'ai toujours pensé qu'au boulot, et là, il se pointe et me met enceinte.
Meredith: Guidé avec son stupide pénis.
Cristina: Maintenant, je suis submergée d'hormones. Je suis foutue, il m'a démolie. Il a fait de moi cette vilaine, stupide baleine enceinte. Et qui ça intéresse ? Les œstrogènes !
(Elle referme une nouvelle fois la porte de la douche..)
Meredith: Pénis, je te dis. Pénis, Izzie !
(La porte de la salle de bain s'ouvre et Izzie et George entrent. George va se brosser les dents et Izzie tient une bouteille d'eau. La porte de la douche s'ouvre à nouveau.)
Cristina: Les œstrogènes, George !
George: D'accord. (À Izzie.) Qu'est-ce que j'ai raté ?
(Izzie verse de l'eau dans le verre que tient Cristina.)
Izzie: Un mélodrame à vomir. Elles sont dans cet état parce qu'elle a largué Derek, et elle, parce qu'elle couchait avec Burke !
George: Je le savais.
MVO: On ne dit jamais “stop” parce qu'il y a toujours la possibilité d'avoir plus.
George: Tu as vraiment rompu avec Shepherd ?
(Il commence à se brosser les dents.)
Meredith: Je sens un vide en moi.
Izzie: Deux heures à vomir, voilà ce que ça donne.
(Izzie et George brossent maintenant tous les deux leurs dents en regardant Meredith.)
MVO: Plus d'alcool, plus d'amour, plus de tout. Plus, c'est toujours mieux.
Meredith (Plus pour elle-même.): Non, je sens un vide énorme à l'intérieur.
Cristina: T'as du bol. Moi, je suis vraiment énervée.
(Elle referme la porte de la douche.)
[PARKING DU SEATTLE GRACE HOSPITAL.]
(Meredith claque la porte de sa voiture. George, Cristina et Izzie sortent tranquillement de la voiture, juste après elle. Derek l'attend derrière un abri. Elle passe devant lui mais il la suit.)
Meredith: Stop.
Derek: Quoi ?
Meredith: T'es là, à me guetter. Arrête, s'il te plaît.
Derek: On n'a pas communiqué, hier soir ?
Meredith: Si.
Derek: Et alors, tu n'as pas entendu ce que j'ai dit ?
Meredith: Que ta femme s'est tapée ton meilleur ami.
Derek: Et ce qui est vraiment important, c'est qu'elle a cessé d'exister pour moi, dès cette minute.
Meredith: T'as une amnésie conjugale ? Derek: Non. Oh, je t'en prie, je me suis mis à nu, hier soir.
Meredith: C'est loin d'être suffisant.
Derek: Mais qu'est-ce qui serait mieux que ça ?
(Ils sont maintenant devant les portes d'entrée de l'hôpital. Meredith s'arrête et se retourne pour lui faire face.)
Meredith: T'as attendu deux mois avant de me dire que tu étais marié, et j'ai découvert ça seulement le jour où elle a débarqué, toute souriante et magnifique. Il a fallu que ce soit elle qui me dise que tu l'avais plaquée. (Cristina passe devant eux mais Izzie et George regardent de loin.) Je suis un évier qui n'a plus de bouchon, et tout ce que tu peux me dire va tout droit à l'égout. Alors ce sera toujours insuffisant.
(Elle s'éloigne et Derek a l'air triste. Izzie et George passent devant Derek.)
George: Elle aurait peut-être pu trouver une meilleur métaphore.
Izzie: Lâche la, elle a la gueule de bois.
(Meredith marche rapidement dans le hall d'entrée. George et Izzie sont quelques pas derrière. Burke se promène dans la salle d'attente de l'entrée et voit Derek arriver.)
Burke: Dr. Shepherd.
Derek (Regardant toujours Meredith.): Dr. Burke.
Burke: Euh, on a un donneur qui arrive cette après-midi de Wilkeson General. On va faire le prélèvement d'organes.
Derek: Je ne vois pas en quoi ça me concerne...
(Quelques mètres plus loin, Meredith, George, Izzie et Cristina regardent, en attendant l'ascenseur.)
Burke: Dans le bloc 1, à 4 heures.
Derek: J'ai le bloc 1, à 4 heures.
Burke: Votre intervention n'est pas urgente...
Derek (Il le coupe.): Vous pouvez pas me dégager !
Burke: ...vous passez en premier, demain. En tant que chef...
Derek: Par intérim. Burke: ... j'en ai la possibilité.
Derek: Vous pouvez bien en déplacer un autre. Burke: On a besoin du bloc 1.
Derek: Pourquoi ils ne font pas le prélèvement à Wilkeson ?
Burke: Ils sont perdus au milieu de nulle part. Nous, on a l'aéroport à côté, l'équipement et le personnel. Votre opération est reportée à demain.
(Derek le regarde fixement puis s'en va. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et ils montent dedans.)
Cristina (À Meredith.): La mienne est plus grosse que la tienne.
(Alex arrive rapidement dans l'ascenseur.)
Alex: Déshabillez-vous, je vais mesurer.
Cristina: Oh la ferme, Alex.
(Burke entend sa voix et la regarde dans l'ascenseur. Elle est mal à l'aise quand les portes se referment.)
(Bailey est avec ses internes, devant une ambulance à l'entrée des urgences. Les portes de l'ambulance s'ouvrent et un homme sur une civière est emmené par deux ambulanciers.)
Ambulancier #1: Homme de 45 ans. Collision frontale. Glasgow à 3. Embarrure. Lésions internes multiples. Vasoplégie au début du déchocage. On a dû médiquer par la sonde gastrique. Activité cardiaque inefficace.
Bailey: Depuis combien de temps ?
Ambulancier #1: On le réanime depuis plus de 20 minutes. Les pompiers ont mis 20 minutes à le sortir de la voiture. Il est pratiquement mort.
Bailey: Non, il n'est pas mort tant qu'on déclare qu'il n'est pas mort. Continuez.
(L'ambulancier emmène le patient à l'intérieur.)
Bailey: O’Malley, emmène-le dans la salle, et sauve-le.
George: Mais il est mort.
(Une autre ambulance approche des urgences. Alex, Cristina et Izzie se frayent un chemin vers elle.)
Bailey: T'as pas entendu ce que j'ai dit ? Il n'est pas mort tant qu'on déclare pas qu'il est mort. Tu sais quoi faire, alors fais-le. Euh Grey, t'es avec lui. Allez, bouge.
(Elle pousse Meredith vers l'entrée. Meredith avance, tandis que George reste planté là.)
Ambulancier #2 (De l'autre ambulance.): On a trois autres victimes qui vont arriver. Allez, bougez-vous !
(George suit Meredith tout doucement..)
George (À lui-même): Mais... il est mort.
(Il soupire.)
(Salle de trauma. L'homme de l'accident est allongé sur un chariot d'hôpital. Le moniteur de fréquence ne montre aucune activité cardiaque. Olivia est là, debout à côté de George. Meredith et d'autres médecins sont là aussi. Olivia donne à George les palettes pour choquer le coeur.)
George: Olivia.(Aux autres docteurs.) Il est en T.V.
Meredith: Perf posée.
George: Bon, chargez à 200.
Olivia: 200.
George: On dégage.
(Il choque le corps mais rien ne se passe.)
Meredith: Une ampoule d'adré et on recommence. Chargez à 300.
George: T'es sérieuse ?
Olivia: Je crois que c'est ce que le Dr. Bailey veut que tu fasses, George. (Il lui donne un coup d'oeil.) Dr. O’Malley.
Meredith: C'est bien ce qu'elle veut, Dr. O’Malley.
George: Oh bah d'accord, alors allons-y. Chargez à 300.
Olivia: 300.
George: On dégage.
(Retour à l'entrée des urgences avec une nouvelle ambulance et une autre victime du même accident mais d'une voiture différente. Izzie, Cristina, Alex et Bailey sont devant le patient. Deux ambulanciers sont avec eux.)
Ambulancier #3: Homme de 46 ans. Conducteur sans ceinture d'un véhicule qui a traversé les voies.
(Une autre ambulance s'arrête de “gémir”. Ils commencent à emmener le patient à l'intérieur.)
Ambulancier #3: Systolique à 8. Tachycardie à 138. On lui a passé deux litres de Ringer, débit à fond. Sensibilité abdominale marquée.
Bailey: Des antécédents médicaux ?
Ambulancier #3: Sa femme dit qu'il a le foie malade. Il attend une transplantation.
Bailey: Défense abdominale. Laissez-le. On va appeler Burke et Domner. Il faut le préparer pour le bloc, qui veut s'en charger ?
Izzie (Lève son bras très fort.): Moi !
Alex: Moi.
Cristina (Lève son bras également très fort.): Moi, moi.
Bailey: Ah, trop tard. Stevens, il est à toi.
Izzie: Ouais.
(Izzie avec l'aide de l'ambulancier, emmène le patient plus loin.)
Bailey: Karev, prends le garçon.
(Une autre civière est emmenée par des ambulanciers et d'autres docteurs. Alex les rejoint.)
Bailey: Yang, tu prends la mère.
(Une troisième civière qui transporte la mère est emmenée par des ambulanciers. Cristina les rejoint.)
Bailey (Crie.): Je veux voir leurs radios dans 20 minutes, c'est clair !
(Un autre docteur près de là, avec un dossier dans la main, appelle Bailey.)
Docteur: On a encore un patient pour vous.
Bailey: Où ? Là-bas ? (Elle regarde vers la mine.) Ah, d'accord.
(Elle arrive et le docteur lui donne le dossier du patient.
Bailey: Très bien, qu'est-ce que c'est ?
Docteur: C'est ce gars, là.
(Il pointe son doigt vers un gars allongé sur un lit, en robe d'hôpital. Son nom est M. Hubble.)
Bailey: Il a été blessé dans l'accident ?
Docteur: Non. Occlusion intestinale. Il veut pas nous dire ce qu'il a avalé, mais les radios montrent des petits sacs.
(Le docteur s'en va.)
Bailey(Soupire.): Ils peuvent pas trouver de meilleur moyen pour faire passer de la drogue ?
(Bailey arrive dans la salle de trauma où se trouve George, Meredith, Olivia et les médecins. George est en train d'enfoncer une grande aiguille dans l'abdomen du patient.)
Bailey: Grey ! (Elle voit ce que George est en train de faire.) Oh, évacuation péricardique. Bien. C'est efficace ?
George: Mm mmh.
Bailey: Bon, vous allez le...
(Elle fait signe aux autres docteurs qu'ils peuvent partir.)
George: Je le prononce ?
(Olivia bouge et attrape un respirateur manuel et le raccroche au patient puis commence à pomper.)
Bailey: Qu'est-ce que tu fais ensuite, O'Malley ?
George: Je prononce le décès.
Bailey: Pour le sauver.
George: Euh... une fenêtre péricardique ?
Bailey: Excellent. Vas-y. (Elle fait signe à Meredith.) Grey, tu laisses ça, et tu vas t'occuper d'une occlusion intestinale.
(Elle sort.)
Meredith: Chouette !
George: En tout cas, ton patient, il est encore en vie.
(Meredith s'en va. George et Olivia sont seuls dans la salle maintenant.)
Olivia: Et maintenant, docteur ?
(George semble moins heureux quant à la situation.)
(Richard est couché sur son lit d'hôpital, encore avec les bandages de sa neurochirurgie. Derek essaye de vérifier ses yeux avec la petite lampe de poche mais n'y arrive pas. Richard n'arrête pas de le repousser.)
Richard: Arrêtez. Ça va. D'accord. Ça suffit !
Derek: Allez, restez tranquille.
Richard: Derek, je vous en prie. Stop, arrêtez !
Derek: Restez tranquille, Richard. Je ne vois rien.
Richard: Comment je peux rester tranquille avec le machin dans les yeux ?
(Richard arrête enfin de se tordre et Derek peut vérifier ses yeux.)
(Richard soupire et Derek éloigne la petit lampe de poche des yeux de Richard. Il marche jusqu'à la fin du lit. Une petite femme noire légèrement enrobée arrive dans la chambre. C'est Adèle, la femme de Richard.)
Adèle: Qu'est-ce qui vous fait croire qu'il veut sortir ? (Richard semble horrifiée qu'elle soit là.) Derek, vous ne savez pas que cet hôpital s'effondrerait entièrement si Richard ne soutenait pas les murs ?
Richard: Adèle. Tu devrais être en voyage.
Adèle: Vous avez de gros problèmes Monsieur mon mari. (Elle s'approche de lui et lui donne un baiser sur la joue.) Tu as subi une neurochirurgie sans rien me dire ?
Richard (L'air timide.): Tu sais, c'était juste une petite opération.
Adèle: Une neurochirurgie !
Richard: Je voulais pas te gâcher tes vacances.
Adèle: Tu sais pas ce que c'est que des vacances. Comment tu ferais pour les gâcher ?
Richard: Quoiqu'il en soit... (Il s'arrête et la regarde.) Comment t'as fait pour… (Il s'arrête et lance un regard très furieux à Derek.) Vous avez appelé ma femme ?
(Derek lève les yeux du dossier qu'il était en train de compléter, avec un air de surprise.)
Derek: Et vous, la mienne. (Richard se tait.) Je vous laisse sortir aujourd'hui uniquement si quelqu'un est avec vous à la maison.
Richard: Bien.
(Addison s'approche de la porte en tenant une tasse de café.)
Addison: J'ai cru voir une femme magnifique passait devant moi.
Adèle: Addison ! Oh, quelle surprise ! (Elle s'approche et elles se prennent dans les bras.) J'ai dit à Richard que j'étais sûre que toi et Derek vous alliez vous réconcilier.
Addison: Euh, à vrai dire si je suis ici, c'est pour le travail.
Derek: Addison et moi, c'est terminé, Adèle.
Addison: On n'est pas divorcés.
Derek: Pratiquement divorcés.
Adèle: Vous avez eu une conciliation ?
Derek: On a eu un adultère, ça suffit.
Adèle: Hmm.
Addison: Je vous verrai plus tard, d'accord ?
(Adèle hoche la tête et Addison s'en va. Adèle s'approche de Derek.)
Adèle: Vous devriez lui laisser une chance, Derek.
Derek: Content de vous avoir vue. (Il lui donne un bisou sur la joue.) Veillez bien sur lui.
(Il s'en va. Adèle se tourne vers Richard qui semble tout gêné.)
(Retour sur le garçon de l'accident Scott Seibert, qui semble avoir 15-16 ans. Il est allongé prêt à passer ses radios, et il porte une minerve. Alex est debout avec lui et un docteur des urgences se tient là aussi.)
Scott: Ma mère va bien, n'est-ce pas ?
Alex: Ouais, ouais, je crois.
Scott: Ils se sont disputés au petit-déjeuner. (Alex hoche la tête.) Papa... c'est l'enfer quand il est dans cet état. Il a grillé trois feux avant qu'on arrive sur la voie rapide.
(La caméra sort de la chambre et va dans une salle de trauma adjacente, où la mère de Scott, Lea Seibert est allongée sur un lit d'hôpital avec Cristina qui l'examine.)
Mme Seibert: Bob, mon mari, il conduit vraiment très bien.
(La scène passe successivement de Mme Seibert à Scott quand ils parlent. Ils parlent tous les deux au plafond plutôt qu'à une personne directement.)
Scott: Un mec dans un pick-up nous a coupé la route.
Mme Seibert: Il est prudent. Je crois qu'il a vu quelque chose au milieu de la route et...
Scott: Alors, ça l'a rendu dingue.
Mme Seibert: …et il a essayé de l'éviter.
Scott: Il s'est mis à poursuivre le gars…
Mme Seibert: L'accident. Je sais pas ce qui s'est passé.
Scott: ...il roulait à fond pour l'avoir...
Mme Seibert: Cétait une si belle matinée. À un moment, tout va à merveille, et l'instant d'après...
Scott: …je criais après lui.
Mme Seibert: Le gars dans l'autre voiture, j'ai bien vu sa tête.
Scott: Et on s'est retrouvés à l'envers de l'autre côté de la voie rapide.
Mme Seibert (À Cristina, d'un ton implorant.): Les chirurgiens savent que Bob est malade du foie ?
Cristina: Oui.
Mme Seibert: Comment va Scotty?
Cristina: Votre fils est à côté en train de passer des radios.
(Retour sur Scott et Alex.)
Scott: Mon père, il est...
Alex: Il est au bloc. C'est plutôt sérieux.
Scott (Se tait pendant un petit moment.): Ah oui ? Eh ben... alors ce salopard a ce qu'il mérite, tout compte fait.
(Alex le regarde fixement.)
(Nouvelle scène dans un bloc opératoire, où M. Seibert, le conducteur de l'accident se fait opérer par le Dr. Burke et le Dr. Domner avec beaucoup d'autres docteurs debout, qui aident ou regardent. Izzie est une des internes qui regarde.)
Dr. Domner (À Burke): Pourquoi les gens s'imaginent qu'ils n'ont pas besoin de ceinture ?
Dr. Burke: J'ai fini de ce côté.
Dr. Domner: Le colon a dégusté, mais c'est jouable. Il y a du boulot, mais pour le foie, je vois pas ce qu'on peut faire.
(Burke le regarde fixement très durement.)
Dr. Burke (À Izzie.): Que voyez-vous, Dr. Stevens?
Izzie: Une profonde entaille qui saigne.
Dr. Burke: Quoi d'autre ?
Izzie: C'est un duret et anémique, cirrhotique. Il paraît qu'il attend une transplantation.
Dr. Burke: Il a de la famille ici, Stevens?
Izzie(Hoche la tête.): Sa femme et son fils.
(Retour dans la salle de trauma où Cristina est encore en train d'examiner Mme Seibert.)
Cristina: Je vais vous aider à vous retourner. Doucement.
(Elle roule Mme Seibert sur un côté et relève sa robe d'hôpital pour voir son dos. On peut y voir un très gros bleu.)
Cristina: C'est un vilain bleu. Comment vous avez eu ça ?
Mme Seibert (Silencieuse pendant un moment.): Sûrement pendant l'accident, le choc était violent.
Cristina: Je ne crois pas que ça provienne de la collision. Ça date d'au moins une semaine.
(Mme Seibert reste silencieuse et ne répond pas. Cristina lève les yeux et se pose des questions à ce sujet.)
(Bailey rentre dans la salle de trauma où George et Olivia essaient toujours de ranimer le conducteur déjà mort de l'autre voiture de l'accident. George fait une fenêtre péricardique tandis qu'Olivia continue avec le respirateur manuel.)
Bailey: Alors, où en êtes-vous ?
George: J'arrive à voir son coeur. Son coeur, qui a cessé de battre.
Bailey: Bon, ouvre le péricarde puis évacue. Si son coeur ne se relance pas, tu refermes et tu prononces le décès. (George semble contrarié.) Quoi ? Oh, tu crois qu'on profane le corps de cet homme ?
George: Bah, on fait certainement plus que...
Bailey: …plus que quoi ? (George paraît résigné.) S'ils sont en train d'y rester à la minute où ils franchissent ces portes, tu trimes et tu t'acharnes. Pourquoi ?
George: Pour l'expérience.
Bailey: Non, quoi d'autre ? Il y a plus important. (George n'a aucune réponse.) Réfléchis à ça. Tu vas trouver.
(Bailey s'en va de la salle.)
(Retour sur M. Hubble qui semble un peu abasourdi alors que Meredith et un autre médecin l'emmènent dans le couloir. Ils s'arrêtent devant l'ascenseur.)
Meredith: M. Hubble, ça simplifierait les choses pour nous et pour vous-même, si vous nous disiez ce que vous avez ingurgité. On va le savoir de toute façon en voyant vos radios.
M. Hubble: Vous avez le plus beau des visages. Aux traits fins et réguliers. Comme de la porcelaine.
Meredith: M. Hubble, ce que vous avez ingéré pourrait vous tuer. Êtes-vous sûr de en pas vouloir me dire ce qui est bloqué dans vos intestins ?
(Il la regarde puis regarde l'autre médecin et à nouveau Meredith.)
M. Hubble: Euh, non, ça pourrait vous offenser.
Meredith: C'est de la drogue ?
M. Hubble: C'est pas de la drogue.
Meredith: M. Hubble.
M. Hubble: C'est promis. C'est pas de la drogue.
(Les portes de l'ascenseur s'ouvrent.)
Meredith: Très bien. Je suis contente que ce ne soit pas de la drogue.
(Ils poussent le chariot dans l'ascenseur.)
(Meredith reçoit les radios de M. Hubble au bureau de la radiologie.)
Radiologiste: C'est de la drogue. On dirait qu'il a une dizaine de ballons dans les boyaux. (Meredith met les radios à la lumière pour mieux voir par elle-même.) Moi je dirais, cocaïne.
(Bailey, Cristina et Alex sont dans la salle d'observation des radios. Bailey allume la lumière sur l'écran pour éclairer les radios du patient d'Alex.)
Alex: Scott Seibert. 18 ans. Ni fracture, ni hémorragie interne. Il a eu beaucoup de chance.
Bailey: Tes recommendations ?
Alex: On le garde une nuit en observation.
(Cristina affiche les radios de sa patiente sur l'écran.)
Bailey: Oh, c'est horrible !
Cristina: Léa Seibert. 43 ans. Multiples fractures anciennes de la clavicule, de l'humérus, de la troisième et quatrième côte.
Bailey: Soit c'est une adepte du rodéo, soit c'est une femme battue.
Alex: Le fils dit que l'accident est dû à la conduite dangereuse. Son père s'est énervé quand un mec lui a coupé la route.
Cristina: Oh, c'est pas l'histoire que j'ai eue. (Elle affiche une autre radio.) Elle a un très gros hématome en regard de son rein droit. Sensible à la palpation. Elle dit qu'elle a fait une chute la semaine dernière, et ça saigne.
Bailey: Hématome périrénal Qu'est-ce qu'on fait ?
Cristina: Ça se résorbera tout seul. On va juste surveiller. Elle doit se reposer... et voir un psy.
(Meredith arrive avec les radios de M. Hubble.)
Meredith: C'est de la drogue.
Bailey: Stupide. (Elle prend les radios et les met sur l'écran.) Stupide, stupide. Une des boulettes éclate, et il crève en 5 minutes. Bon, qu'est-ce qu'on fait ?
Meredith: Vider l'intestin.
Bailey: En quoi ça consiste ? Yang ?
Cristina: Vider l'intestin, ça consiste dans un premier temps, à le sortir entièrement de la cavité abdominale, ensuite à chercher les boulettes et à les extraire.
Bailey: Grey, réserve un bloc. Yang, Karev, vous en êtes. J'ai besoin de tous les bras disponibles.
(Bailey, Meredith et Cristina commencent à s'en aller mais Alex continue de regarder fixement les radios. Il s'approche d'un peu plus près.)
Alex: Vous êtes sûres que c'est des boulettes ?
(Elles s'arrêtent à la porte et Bailey fait demi tour.)
Bailey: Tu as une raison de penser que ce ne sont pas des boulettes ?
(Alex pointe son doigt sur l'écran alors que Meredith et Cristina font demi tour aussi.)
Alex: Bah, celle-là a un visage.
(Bailey obscurcit légèrement la lumière. Les boulettes prennent peu à peu des structures de visages.)
Meredith: Celle-là aussi.
(Ils semblent tous stupéfaits.)
Cristina: Elles en ont toutes.
Bailey: Ça, c'est pas croyable. Ce sont des poupées.
Cristina: Des poupées?
Bailey: Il a avalé dix têtes de poupées, cette espèce de dingue !
(La caméra fait un gros plan sur un des visages de poupées.)
(Cristina a une expression de dégoût.)
[DIFFÉRENTES VUES DE SEATTLE EN PLEIN JOUR.]
[SEATTLE GRACE HOSPITAL, BUREAU DES INFIRMIÈRES.]
(Cristina est assise sur une chaise au bureau des infirmières. Alex est debout, il regarde un dossier pendant que Meredith en range un autre.)
Cristina: Ma mère m'achetait une poupée comme ça tous les ans. Ma tante aussi. La Surfeuse, la Disco, la Roller.
Meredith: J'ai toujours voulu avoir la Roller.
Cristina: Je les disséquais. Je leur enlevais les jambes, je leur rasais la tête.
(La caméra montre M. Hubble assis sur un lit d'hôpital au service pré-opératoire et revient sur les trois internes.)
Alex: Quand t'étais petite, t'avais déjà l'esprit tordu.
Cristina: Non, c'est des trucs sexistes, idiots et avilissants qui (Bailey arrive et Alex le remarque.) créent des images irréalistes et (Alex fait un signe de “bye” à Cristina et s'en va.) alimentent le délire porno dans l'esprit des mecs.
Bailey: Tu t'es levée du mauvais pied ce matin,Yang? (Cristina se retourne, puis s'assied et commence à taper sur l'ordinateur portable en face d'elle.) C'est des jouets. Grey, appelle pour un avis psy. Et vois s'il a de la famille.
Meredith: Je réserve toujours le bloc ?
Bailey: Un intestin en occlusion, ça nécrose en peu de temps. Vois avec le Dr. Burke si on peut récupérer un bloc. Ces poupées seront libérées aujourd'hui.
(Retour au bloc opératoire où le Dr. Domner est toujours en train d'opérer M. Seibert avec Burke à ses côtés. Izzie est toujours là à observer l'intervention.)
Infirmière de Bloc #1: Nouveau culot de B nég.
Dr. Domner: Il consomme beaucoup de sang.
Infirmière de Bloc #1: Je note.
Dr. Burke: Des nouvelles des dons d'organes ?
Izzie: Il est en liste d'attente mais ils n'ont pas de foie pour lui.
Dr. Domner: La liste ne sert plus à rien. Même en y passant la journée, le foie restera hémorragique. Il ne supportera pas l'intervention.
Izzie: Et le donneur que Wilkeson nous envoie ?
Dr. Burke: Son foie est déjà attribué. Le seul espoir de M. Seibert, c'est un donneur de la famille.
Dr. Domner: On devrait peut-être arrêter. C'est pas la peine d'encombrer un bloc si on peut pas empêcher l'inévitable.
Dr. Burke: Il vous faut combien de temps pour terminer, Dr. Domner ?
Dr. Domner: Environ cinq ou six heures.
Dr. Burke: Alors c'est le temps qu'on a pour lui trouver un foie.
Dr. Domner: C'est vous le chef.
(Retour sur George et Olivia dans la salle de trauma. Ils essaient toujours de réanimer l'homme qui est mort dans l'accident. Il y a un silence gênant entre eux alors qu'ill essaient de le réanimer. George utilise un pistolet comme instrument pour faire des points de suture pour fermer la poitrine du patient.)
George: Est-ce que la famille est arrivée ?
Olivia: On essaie toujours de la joindre.
George: Tant mieux. Enfin, tant mieux qu'on l'ait pas... encore trouvée, c'est juste que j'ai pas à aller leur parler.
Olivia (Elle l'interrompt.): C'est toujours dur.
George: Oh oui.
Olivia: Désolée pour Alex.
(George serre le pistolet très fort.)
George: Ça fait rien. Ça va, je t'assure. C'est pas la peine d'en parler.
Olivia: Faut que tu saches que j'ai couché avec lui avant qu'on soit ensemble. Pas pendant.
(George serre le pistolet vraiment très fort.) Parce que, parce que quand j'ai commencé à coucher avec toi...
George (Il l'interrompt.): Oui, je comprends.
Olivia: Je voulais que les choses soient claires.
George: D'accord. C'est clair. (Encore une fois, il serre fort le pistolet.) C'est parfaitement clair.
Olivia (L'interrompant.): Bien.
George (Hochant la tête.): Ouais.
Olivia: Et, à propos de la syphilis...
George (Rapidement.): C'est vraiment pas nécessaire d'en parler.
Olivia: Je savais pas que je l'avais. Mais je suis infirmière, j'aurais dû m'en rendre compte, c'est vrai, c'était douloureux et ça me démangeait.
(George serre le pistolet fort à nouveau.)
George: D'accord. (Il recule et heurte le plateau à côté de lui.) J'ai compris, oui j'ai compris. Ce sont des choses qui arrivent.
(Il bouge jusqu'à la porte loin d'Olivia.)
Olivia: Oui, oui, ça c'est sûr. Des choses qu'on aimerait changer.
George (Hochant la tête.): Oh oui. (Son bipeur sonne et se dépêche de l'attraper et de le lire.) C'est le chef. Je dois y aller.
Olivia: Bien sûr.
(George s'en va, vraiment pressé de partir.)
Olivia (L'appelant.): George ?
(Il revient dans la salle.)
George: Oui ? Olivia: Tu dois le déclarer.
George: Le déclarer ?
Olivia: Mort.
George: Oh, ah oui. (Il attrape son bipeur pour vérifier l'heure.) Heure du décès, 13h08. (Il part.)
(Alex et un autre docteur emmènent Scott ,allongé sur un lit d'hôpital, dans le couloir. Scott qui semble très contrarié, frappe stupidement sur un des côtés du lit avec son poing. Ils le poussent dans l'ascenseur.)
Alex: Ça ira.
(L'autre docteur s'en va et les portes de l'ascenseur se ferment.)
Alex: Un gars a été amené ce matin avec dix têtes de poupées dans l'abdomen. Faut vraiment être taré. C'est vrai, quand on y pense, ces trucs sont pas super faciles à avaler. Il y a encore les cheveux dessus, c'est pas terrible comme spaghettis. Ce mec va carrément chier des poupées.
(Scott sourit presque mais est trop contrarié. Alex soupire.)
Alex: Tu sais, quand t'es petit, tu peux te cacher. Ignorer les cris, les disputes, peut-être même faire comme si t'étais ailleurs. Mais quand t'es plus vieux, plus grand, tu penses que tu devrais intervenir. D'empêcher de la frapper. De la protéger. (Scott continue de frapper un des côtés du lit.) Et quand tu peux pas, tu sais pas contre qui être le plus en colère. Ton père ou toi-même. En général, c'est contre toi.
Scott (S'arrêtant de frapper.): Elle vous l'a dit ?
Alex: Elle a pas eu besoin. Ça se voit sur les radios. Il te frappe pas, toi hein ?
Scott: No, seulement elle. Alors qu'est-ce que vous faites pour la colère ?
(Les portes de l'ascenseur s'ouvrent.)
Alex: Moi ? Je pense au mec qui mange des têtes de poupées. Lui, il a des problèmes.
(Alex sort Scott de l'ascenseur et le tire dans le couloir. Izzie se précipite vers eux.)
Izzie: Ah, justement, je vous cherchais.
Scott: C'est mon père.
(Retour dans la chambre de Mme Seibert. Un groupe de docteurs est là, dont le Dr. Burke et Cristina. Mme Seibert semble contrariée.)
Mme Seibert: Bob adore la bière. Il a commencé à souffrir du foie il y a deux ans. Il a arrêté de boire et on l'a mis sur la liste d'attente mais avec son groupe sanguin...
Dr. Burke: B négatif.
Mme Seibert (Hochant la tête.): Il y en a pas tellement de disponibles. Ils ont suggéré de chercher un donneur dans la famille.
Dr. Burke: Il y en aurait un ?
Mme Seibert: Mon fils. Ils disent que Scotty est compatible. Il a 18 ans...
Cristina (Interrompant.): Les membres de la famille ne doivent pas faire ça par obligation. C'est trop risqué.
(Burke regarde Cristina.)
Mme Seibert: Scotty a eu un entretien psy. Vous savez, ils vous disent de réfléchir, ça se fait pas comme ça. (Cristina hoche la tête.) Il a pas encore pris sa décision. (Cristina remarque que Burke la regarde fixement.) Mais on a déjà fixé une date pour l'opération. (Elle pleure légèrement.) Je veux pas le pousser, je veux surtout pas l'obliger...
Cristina: Il faut pas, non.
Mme Seibert (Pleure.): Oh, je veux pas perdre Bob.
Dr. Burke: On va laisser à votre fils autant de temps qu'on pourra pour prendre sa décision, d'accord ?
(Les autres docteurs hochent la tête.)
Mme Seibert (Sanglote.): Merci… (Elle continue de pleurer. )
(Burke donne un regard dur à Cristina et tout le monde part de la chambre. Cristina s'en va en dernier et est stoppée par Burke dans le couloir.)
Dr. Burke: Bon alors, tu peux m'expliquer ?
Cristina: C'est une femme battue. Ses radios montrent des années de mauvais traitements.
Dr. Burke: Je ne le savais pas...
Cristina (L'interrompant.): Elle a des tas de fractures et aussi un hématome rénale parce qu'elle a pris des coups il y a une semaine. Et puis en plus, c'est sa conduite dangereuse qui a causé l'accident. Et le gars en face y est resté.
Dr. Burke: Et ça veut dire quoi ? On ne tente rien pour lui, on le laisse crever sur la table ?
Cristina: Bah si ça dépendait de moi...
Dr. Burke (L'interrompant.): Pensez en chirugien, Dr. Yang ! On a un patient mourant et un foie qui pourrait le sauver.
Cristina: C'est plus compliqué que ça.
Dr. Burke (D'un ton dur.): Pour les services sociaux, c'est certain. Pour la famille. Pas pour toi. Ça ne dépend pas de toi.
(Il commence à partir.)
Cristina: J'ai compris, c'est parfaitement clair.
(Il entend ça et revient rapidement.)
Dr. Burke: Eh bien je suis contente qu'on se soit enfin compris.
Cristina (Elle secoue la tête): Ça m'étonne pas.
(Elle part dans une autre direction. Burke s'en va également de son côté.)
(Burke marche avec Patricia, l'assistante de Richard dans un des couloirs ouverts de l'hôpital.)
Dr Burke: Le donneur de Wilkeson ?
Patricia: Il devrait être là à 3 heures. L'équipe de prélèvement est en route.
Dr Burke: Il faut aussi que j'appelle le centre de dons d'organes à propos du foie du fils de Seibert.
(Meredith arrive vers eux, venant de la direction opposée.)
Meredith: Dr. Burke. (Ils s'arrêtent.) Le Dr. Bailey a besoin d'un bloc et ils sont tous pris.
Dr Burke: Pour ?
Meredith: Une occlusion intestinale urgente.
(Elle lui tend les radios de M. Hubble. Il les prend et les regarde.)
Dr Burke: Drogue ?
Meredith: Dix têtes de poupées..
Dr Burke: C'est sérieux ?
Meredith: Oui.
(Patricia regarde également les radios.)
Patricia: Je peux voir leurs visages. (Elle imite la voix de la poupée.) “Aidez-moi. Laissez-moi sortir.”
(Burke baisse les radios rapidement.)
Dr Burke (À Patricia.): Annulez l'heure de Warner au bloc 3. Mais ne lui dites pas ce qu'on va prélever. Tenez.
(Il redonne les radios à Meredith.)
Meredith: Merci.
(Lui et Patricia continuent de marcher et Meredith s'en va dans l'autre direction.)
(Burke entre dans le bureau de Richard. Il est surpris de voir Adèle qui met de l'ordre dans des papiers.)
Adèle: S'il ne s'occupe pas de ce qui se passe ici, il veut certaines choses pour s'occuper à la maison, au moins. (Patrica arrive.) J'en ai seulement pour un instant.
(Patricia tend un papier à Burke.)
Patricia: Les feuilles de présence. À signer. (Elle fait coucou à Adèle, qui fait le même geste en retour et s'en va du bureau.)
Adèle: Dans ce travail, on n'est jamais tranquille, hein ? Il y a toujours une opération urgente, un problème administratif à régler. (Burke la regarde alors qu'il signe le papier sur la table ronde.) Être chef en réalité, c'est pareil qu'être interne. Le boulot s'arrête jamais.
(Burke se dirige vers le bureau alors qu'Adèle regroupe un grand carton de choses à emporter. Il s'assoit dans la chaise du bureau.)
Adèle: Quand j'ai appris que Richard avait une tumeur, vous voulez que je vous dise ? J'ai été soulagée. (Burke regarde l'ordinateur, et n'écoute pas vraiment.) Je me suis dit qu'il allait enfin être obligé de prendre sa retraite. (Il lève les yeux sur Adèle, à l'écoute de cette parole, intrigué.) Ah. Ça retient votre attention, hein docteur ? Pour vous, comme pour moi, si ça arrivait, c'est ce qui aurait de mieux. (Elle attrape son sac.) Je pourrait enfin réserver des vacances pour deux. (Elle rit.) Vous êtes parfait pour ce poste, Preston. Détaché, obsédé par le travail. Cet hôpital, ce boulot, il y a que ça qui vous intéresse, hein ?
(Elle s'en va du bureau, laissant Burke réfléchir sur ce qu'elle vient de dre.)
(Scott est allongé sur son lit d'hôpital dans sa chambre. Izzie et Alex sont là avec lui. Un autre médecin est là aussi pour vérifier les mouvements de Scott. Il tend un échantillon à Izzie.)
Scott: Faut que ça soit aujourd'hui ?
Izzie (Au médecin.): Merci. (À Scott.) Il ne pourra pas sortir du bloc avec son foie. Il perd beaucoup de sang.
Scott: Quand on a l'entretien, on nous dit de rien forcer. Un jour, à un moment, on saura prendre la décision. Ça devrait être facile, pas vrai ? C'est mon père.
Alex: C'est une opération lourde. Ça va être un immense changement dans ta vie.
Izzie: Mais le bon côté c'est que le foie est le seul organe qui se régénère. (Alex paraît énervé.) Ils ne vont prendre que la moitié du vôtre, et il aura repris sa taille normale dans 2 mois. Vous ne pourrez peut-être pas courir le marathon dans un mois, mais...
(Alex attrape le bras d'Izzie et l'interrompt.)
Alex: Dr. Stevens, je peux vous voir dehors un moment ?
(Il tire Izzie dehors, dans le couloir.)
Izzie: C'est quoi ton problème ?
Alex: (En colère.) Tu fais de la propagande. Le receveur est ton patient. Tu devrais pas parler au donneur.
Izzie (Sur la défensive.): Le receveur est son père, qu'il va vite perdre s'il ne prend pas une décision...
Alex (En colère.): Et il est conscient de ça, d'accord ? Tu peux me croire, il en est bien conscient. Tu n'as aucune idée de ce qu'il y a dans la tête de ce gamin. Aucune.
(Il revient dans la chambre laissant Izzie perplexe.)
(George emmène Richard sur un fauteuil roulant pour qu'il rentre chez lui. Adèle marche à côté d'eux, tenant le carton qu'elle avait dans le bureau.)
Richard (À George.): Appelez 3 fois par jour.
Adèle: N'appelez pas 3 fois par jour.
Richard: Et si ma femme ne me passe pas l'appel...
Adèle (Elle l'interrompt.): Je vous le passerai pas.
Richard: Recommencez jusqu'à ce qu'elle le fasse.
George: Oui, monsieur.
(Adèle lance un regard à George. Il secoue la tête vers elle sans que Richard s'en aperçoive. Ils passent devant la chambre de M. Hubble où l'interne en psychiatrie Raj est en train de marcher avec le Dr. Bailey et Meredith. Raj et Bailey s'arrêtent pour parler de M. Hubble alors que Meredith va ranger son dossier.)
Raj: Ça pourrait être une pica. Peu probable pour un homme de son âge. C'est un peut-être un complexe d'Oedipe ou un culte pour les poupées qu'il voient en tant que partenaires. (Bailey lui lance un regard bizarre.) Ou alors c'est peut-être que ça lui procure du plaisir.
Dr. Bailey: Oh, j'ai vu des tas de choses étranges un peu partout, mais en quoi ça pourrait lui procurer du plaisir ?
(Meredith revient vers eux.)
Raj: C'est quand elles sortent que ça lui plait.
Dr. Bailey: J'ai aucune envie d'entendre ça.
(Addison arrive.)
Addison: Dr. Grey, pourrais-je vous voir un moment ?
(Meredith regarde Bailey qui vient vers Raj pour signer le dossier qu'il tient dans sa main.)
Dr. Bailey: Me regarde pas, je peux rien pour toi.
(Meredith marche vers Addison et elles marchent dans le couloir ensemble.)
Addison: Je présume qu'il vous a dit pour quelle raison il m'a quittée ?
(Meredith semble énervée et s'arrête devant Addison.)
Meredith: Dr. Shepherd, avec tout le respect que je vous dois, ceci ne me concerne pas.
(Meredith s'en va mais Addison la suit.)
Addison: Vraiment ? Alors vous n'avez pas décidé de le reprendre ? Gentille fille.
Meredith: Et à l'avenir, j'apprécierais qu'on ait, vous et moi, des relations strictement professionnelles.
(Addison s'arrête et Meredith continue de s'en aller. Addison l'interpelle et Meredith se retourne.)
Addison: Meredith... Les gens font parfois des choses désespérées pour attirer un peu l'attention.
(Meredith s'en va.)
Addison (L'interpelle.): Il y a dans chaque histoire, deux versions différentes.
(Cristina, Izzie et George sont dans la cafétéria en plein air de l'hôpital, avec chacun leur plateau de nourriture dans les mains.)
Cristina: Le père est alcoolique, il bat sa femme. Il y a pas même pas à se poser la question.
Izzie: Ouais, mais si tu peux sauver quelqu'un et que tu le fais pas, t'es pas en train de commettre un meurtre ? Cristina: Ouais, comme lui, en défonçant la voiture du machabée de George. C'est lui le meurtrier pour son fils(George s'arrête quand il voit une table vide avec 10 poupées Judy assises en cercle, sans leur tête.)
George: Oh non, ça c'est malsain !
Izzie: Qui pourrait faire ça ?
(Meredith les rejoint avec son plateau et ils se retournent et voient Alex s'asseoir à une table à côté. Il a un air fier pour qu'on devine que c'est lui qui avait arrangé les poupées comme ça.)
Cristina: Oh. (Elle attrape une poupée.) Tiens, regarde la poupée voler. (Elle la jette sur lui mais il arrive à l'esquiver.)
(Olivia arrive avec son plateau alors qu'ils s'assoient à la table des poupées.)
Olivia: Salut George.
George (D'un air dédaigneux.): Salut.
(Cristina, Izzie et Meredith se lancent des regards embarassés et regardent George d'un air interrogateur.)
George: Bah quoi ?
Meredith: George. Elle essaie de recoller les morceaux. Tu devrais aller manger avec elle.
(George attrape une poupée et joue avec elle.)
George: Non. Non, désolé.
Izzie: Elle est mignonne et elle t'aime bien. Alors, laisse pas la syphilis tout gâcher.
George: C'est pas la syphilis.
Cristina: C'est sûr, c'est la syphilis.
George: C'est pas la syphilis !
Izzie: C'est quoi, alors ? (George ne répond pas et regarde vers le bas.) Ah.
Meredith: Quoi ? (George hausse les épaules.) Qu'est-ce que c'est ? Dis-le.
Izzie: Il y a une autre fille.
George: Izzie !
Cristina: Quoi, il y a une autre fille ?!
Izzie: Il lui a pas encore dit qu'il l'aimait bien.
George: Izzie, on se croirait dans la cour de l'école.
Izzie: Il a un faible pour elle.
George: Non, je vous assure.
(Cristina rit alors que Meredith regarde George qui contemple et joue encore avec la poupée.)
George: Non ! C'est un truc très personnel. Un jour, j'aimerais développer ce truc avec cette autre fille. Femme. C'est une vraie femme.
(Meredith arrache la poupée des mains de George et la fait claquer sur la table.)
Meredith: Non ! Qu'est-ce que tu fais ?
George (D'un air d'excuse.): Eh bah, je m'amuse avec les...
Meredith (Elle l'interrompt.): Non George, avec Olivia. (Elle attrape la poupée et la pointe sur George.) Qu'est-ce que tu fais avec Olivia ?
George: Rien.
Meredith: Tu lui laisses croire que tu es absolument disponible. Tu lui laisses croire qu'elle a une chance. (D'une voix plus forte.) Et il n'y a rien de pire au monde que de croire que t'as une chance quand t'en as vraiment aucune.
(Elle jette la poupée.)
Cristina: Meredith a raison. Dis-lui qu'il y a quelqu'un d'autre. Dis-lui pourquoi George. C'est vrai, (Elle hurle.) donne-lui une chance de savoir à quoi s'en tenir, c'est la moindre des choses !
George (Choqué.): Pourquoi tu cries sur moi ?
Cristina (D'une voix forte.): À cause des hormones, George ! Parce que j'ai trop d'oestrogènes !
(Elle prend une bouchée de sa salade, en colère. Meredith regarde George, en colère également. George semble interloqué par toute la situation. Izzie essaie de sourire.)
Izzie: Euh, si on changeait de sujet.
(Burke se tient devant le planning des chirurgies, le regardant d'un air pensif. Derek descend des escaliers derrière lui et s'arrête à côté de lui.)
Dr. Shepherd: C'est le foutoir.
Dr. Burke: Non, pas du tout.
Dr. Shepherd: Je reconnais un foutoir quand je vois un foutoir. Dans le bloc 1, il y a le prélèvement d'organe, Seibert dans le bloc 2, une occlusion intestinale dans le bloc 3...
Dr. Burke: C'est juste un peu encombré.
Dr. Shepherd: Un peu encombré ? Ah non, moi je dirais super encombré. Et chez moi, Burke, super encombré, c'est le foutoir.
(Une infirmière de bloc arrive près de Burke et Shepherd.)
Infirmière de bloc #2: Ils veulent savoir s'il y a du nouveau au sujet du foie de Seibert.
Dr. Burke: Combien de temps pour ce qu'il reste à faire ?
Infirmière de bloc #2: Environ deux heures.
Dr. Burke: Dites-leur que je vais passer les voir.
(L'infirmière de bloc s'en va. Le Dr. Warner et son équipe arrive dans le couloir vers Burke.)
Dr. Warner: Vous m'avez viré pour une occlusion intestinale ?
Dr. Shepherd: Ah, j'arrêterai de payer pour l'homme qui dirige le royaume.
(Il s'en va.)
(Meredith dans le couloir avec d'autres médecins, amène M. Hubble au bloc opératoire pour sa chirurgie.)
Meredith: C'était un acte de désespoir ?
M. Hubble: Pas du tout.
Meredith: Un moyen d'attirer l'attention ?
M. Hubble (Lève ses sourcils.): Non, bien sûr que non.
Meredith: J'essaye juste de comprendre là, M. Hubble. Pourquoi ces 10 têtes de poupées ?
M. Hubble: Parce que 11, ça faisait vraiment un peu trop.
(Bloc opératoire de la chirurgie de M. Hubble. Cristina, George et Alex sont là d'un côté. Bailey, Izzie et Meredith, de l'autre.)
Izzie: Il doit y avoir un rapport avec sa mère. Elle voulait peut-être une fille et elle lui a offert des poupées à chaque anniversaire.
Bailey: J'en sais rien. George: Oh, oh, j'en ai une autre.
(Il sort une des têtes hors de l'intestin.)
Meredith: Ahh !
Dr. Bailey: Yang, prends les clamps. Grey, pousse la tête vers l'incision.
(Meredith commence à serrer la tête de poupée à travers l'intestin.)
Alex: Peut-être que sa mère ressemblait à une poupée et qu'il est “branché” vaudou. Alors, au lieu de planter des aiguilles...
(Ils sortent une petite tête de poupée noire avec une coupe afro, hors de l'intestin.)
Dr. Bailey: Oui. Voilà. (Elle tient la tête de poupée avec un clamp.) Oh, la poupée noire. Avec la coupe afro avant qu'ils lui fassent des cheveux longs. Elle avait des grandes bottes et un blouson en cuir. (Elle met la tête de la poupée dans une large bassine en argent.) Quel dommage ! C'est une pièce de collection.
Alex: Des poupées de collection, ça change tout.
Cristina: Sérieusement, vous pouvez reconnaître ces poupées à leurs têtes ?
Dr. Bailey: Ça te pose un problème, Yang ? J'aime les poupées. J'ai des poupées. Le seul problème que j'aie avec les poupées c'est qu'elles sont dans les intestins de cet homme.
(Burke pénètre dans le bloc.)
Dr. Burke: Bailey, j'ai besoin d'un interne aux urgences pour attendre le donneur d'organe.
Dr. Bailey (Elle regarde George.): O’Malley.
(George part de la table d'opération.)
Dr. Burke: Vous vous en sortez ?
Dr. Bailey: Il reste plus que deux têtes.
Dr. Burke: Alors Karev, Stevens, Yang, sortez. Il nous faut une réponse du fils Seibert.
(Cristina et Burke se regardent. Il part du bloc et les internes commencent à sortir. Bailey ôte une autre tête de poupée.)
Dr. Bailey: Oh oui. La poupée Yéyé. Elle avait un scooter jaune. Tu sais ce qui est bizarre ?
Meredith: On n'a pas déjà eu assez de trucs bizarres ?
Dr. Bailey: Elle te ressemble un peu.
(Meredith ne répond pas. Bailey déposé la tête de poupée dans la bassine en argent.)
(Olivia ouvre les portes de la chambre d'un patient. George est quelques pas derrière elle avec un dossier à la main, et est suivi par une infirmière et deux docteurs qui emmènent un homme sur un lit d'hôpital.)
Infirmière #1: C'est le donneur de Wilkeson.
George: On va la mettre ici (Il désigne l'endroit où est Olivia.) le temps que l'équipe de prélèvement soit là. Merci.
(Ils l'emmènent dans la chambre.)
George: Au moins, cette femme a le coeur qui bat.
(Ils s'en vont tous, sauf George et Olivia. Olivia ferme une des portes de la chambre. Elle et George partagent un regard.)
George: Je crois que Bailey me demanderait de...
(George commence à vérifier le patient et Olivia marche vers l'autre côté du lit et allume le moniteur.)
Olivia: On a enfin réussi à joindre la famille de l'automobiliste. Ils vivent à Portland, ils seront ici dans quelques heures. Tu veux que je te bipe quand ils seront là ?
George: Ouais. Ils sont au courant ?
(Elle marche derrière George.)
Olivia: Seulement qu'on s'occupe toujours de lui.(Elle clique sur un interrupteur.) C'est toujours mieux d'entendre des mauvaises nouvelles de vive voix. (George a une expression sur son visage.) Moi je sais que, à leur place, j'aimerais discuter avec celui qui l'a vu mourir. (Elle parle calmement.) Qu'il m'explique les choses. (D'une voix normale.) Afin de continuer à vivre ma vie.
George (Essaye de l'ignorer.): Ah.
Olivia: George ?
(Il presse le sternum du patient, il a un réflexe, alors tout son corps se soulève du lit.)
George: T'as vu ? T'as vu ça ?
(Il le refait.)
George: Elle est décérébrée. Elle est pas... son tronc cérébral fonctionne.
(L'équipe de transplantation vient dans la chambre et ouvre la porte qu'Olivia a fermée. Le Dr. Orsen, le docteur en charge, vient avec d'autres docteurs.)
Dr. Orsen: Très bien, bon, on s'en occupe maintenant.
George: Non attendez, regardez.
(Il appuie de nouveau sur le patient qui a le même geste de réflexe.)
Dr. Orsen: Ouais, elle est décérébrée. (Aux autres médecins.) D'accord.
George: Mais, mais elle peut pas être déclarée en mort cérébrale alors...
(Ils commencent à emmener le patient.)
Dr. Orsen: C'est un léger réflexe qu'ils n'ont pas relevé. Le cortex est mort, le tronc cérébral va suivre. (L'équipe commencent à pousser le lit du patient dans le couloir.) La mort est imminente, faut juste attendre un peu.
(George semble choqué et confus alors que le Dr. Orsen suit l'équipe.)
George: Oui, mais vous croyez pas...
Dr. Orsen (Interrompant.): Le temps qu'on monte au bloc, elle sera morte, docteur.
(L'équipe s'en va.)
George (À lui-même.): Mais elle est encore en vie, pour l'instant.
(Retour dans la chambre de Scott, où il est allongé dans son lit, d'un air pensif. Alex vient à sa porte avec une chaise roulante et frappe. Scott regarde vers Alex.)
Alex: Ça empeste l'hôpital ici.
(Burke entre dans le bloc opératoire où M. Seibert se fait opérer par le Dr. Domner. Une équipe chirurgicale est là également.)
Dr. Domner: Qu'est-ce qu'on fait avec ce type, Preston ? C'est juste un exercice ? J'ai pas besoin d'entraînement.
Dr. Burke: On a le feu vert du centre de dons d'organes. On essaie d'avoir une réponse du fils.
Dr. Domner: Il consomme du sang à mort. Et je parle au sens propre.
Dr. Burke: Il y en a encore pour combien de temps ?
Dr. Domner: Environ une heure et demie. Mais sans un autre foie, je sais pas s'il tiendra aussi longtemps.
(Burke regarde M. Seibert.)
(Mme Seibert est allongée sur un côté, dans sa chambre. Cristina vérifie son dos.)
Mme Seibert: Il faut que je parle à Scotty. Qu'on ait une discussion. Je dois lui parler.
(Cristina a terminé et Mme Seibert roule sur son dos.)
Cristina (Évite le contact visuel.): Je crois qu'ils veulent qu'il prenne sa décision tout seul.
Mme Seibert: Vous croyez que je suis malade de vouloir sauver mon mari ?
Cristina: Je crois que... vous réagissez de façon émotionnelle. Quand on agit en fonction de ses sentiments, il est parfois difficile d'avoir assez d'objectivité et de considérer tous les faits. Un homme a été tué par votre mari sur la voie rapide aujourd'hui, et il a failli vous tuer, vous et votre fils. Ce sont les faits.
Mme Seibert: Avez-vous déjà été amoureuse, docteur ? (Cristina la regarde.) Moi oui, et vous ?
Cristina: L'amour a ses limites.
(Cristina s'en va alors que Mme Seibert secoue la tête.)
(Dr. Shepherd marche dans le couloir en mangeant quelque chose. George court après lui.) George: Dr. Shepherd ! (Derek s'arrête et se retourne vers lui.)
Dr. Shepherd (En mastiquant.): Dr. O’Malley.
George: J'étais aux soins intensifs avec le donneur d'organe et le Dr. Bailey a dit de faire un examen médical sur les patients même s'ils sont... Dr. Shepherd (Interrompant.): Qu'est-ce que t'as trouvé ? George: Elle est décérébrée. Le donneur, son tronc cérébral fonctionne.
(Dr. Shepherd et George marchent rapidement dans le couloir des blocs. Ils vont voir l'équipe de transplantation, qui est avec le donneur.) Dr Shepherd: Tu t'es pas trompé ? George: Non. Sûr et certain, il est là.
Dr. Shepherd: Excusez-moi, docteur Shepherd, chef de la neurochirurgie. Vous permettez que je jette un oeil ? (Il commence à examiner le patient.) Dr. Orsen (Comme s'il n'arrive pas à croire ce qui se passe.): D'accord, oui, elle a encore des réflexes de posture. On avait l'intention d'attendre qu'elle soit morte. Elle est dans un coma irréversible. (Derek appuie sur le sternum du patient qui a de nouveau un réflexe.)
Dr. Orsen: Hines, le neuro de Wilkeson, a supervisé le protocole. Dr. Shepherd: Il n'a pas vu la décérébration. Et quoi d'autre en plus ? (Il attrape le dossier du donneur et le feuillette.) Elle a une tumeur sur son tronc cérébral, c'est bien ça ? Je ne vois pas d'IRM. On lui a fait un ECG pour confirmer la mort cérébrale ?
(Dr. Orsen hausse les épaules d'un air énervé par tout ce qui se passe.) Dr. Orsen: Oui. D'après Hines.
Dr. Shepherd: Je connais pas le Dr. Hines. (Meredith, qui est debout au bureau des infirmières, lève les yeux et regarde la scène de loin.) Dr. Orsen: On a six patients dans trois États qui attendent des organes de cette femme. Dr. Shepherd: Oui, et ils seront très heureux d'apprendre que les organes qu'ils reçoivent, proviennent d'une personne réellement morte.
(Burke sort de la chirurgie de M. Seibert et remarque la bataille acharnée qui se déroule et décide d'aller voir.)
Dr. Orsen: On ne la touchera pas tant qu'elle est vivante. Croyez-moi, c'est pas dans nos habitudes...
Dr. Burke (Interrompant.): Il y a un problème, messieurs ? Dr. Orsen ? Dr. Shepherd ?
Dr. Shepherd: Oui, on a un donneur, décérébré.
(Cristina arrive au coin, remarque également la situation et regarde.)
Dr. Shepherd: Je veux faire un ECG et une IRM. Dr. Orsen: Une perte de temps qui coûte chère. (Burke feuillette le dossier du donneur.) Dr. Shepherd: J'insiste là-dessus.
(Burke lance un regard étrange à Derek.)
Dr. Burke: Vous insistez ? Dr. Shepherd: J'insiste. (Cristina et Meredith se regardent et Meredith relève les sourcils pour dire que c'est un concours “de celui qui sera le plus fort”.) Dr. Burke: Si mon chef de la neurochirurgie dit qu'il lui faut un ECG et une IRM, (Il tend le dossier à Derek.) il aura un ECG et une IRM.
Dr. Orsen: Vous vous rendez compte qu'on six patients qui attendent ?
Dr. Burke: Ça n'est pas de mon ressort, Dr. Orsen. Qui reçoit les organes, c'est le ressort des dons d'organes. Qui donne les organes, c'est le ressort des familles. J'ai un gars au bloc en attente d'un foie, qui ne mérite peut-être pas d'être sauvé, et là encore, ce n'est pas de mon ressort. Vous savez ce qui est de mon ressort ici ? C'est tout le reste. (Il se tourne vers Derek.) Le patient est à vous, Dr. Shepherd.
Dr. Shepherd: Merci, Dr. Burke.
(Dr. Orsen secoue la tête et s'en va, très en colère. La plupart de l'équipe de transplantation s'en va à son tour. Shepherd et d'autres médecins commencent à emmener le patient dans le couloir.) Dr. Shepherd: Dr. O’Malley, vous voulez assister à son IRM ?
(George suit le Dr. Shepherd. Burke est là debout, et remarque Cristina qui observe. La caméra permute vers Shepherd qui remarque que Meredith observe la scène du bureau des infirmières.)
Dr. Shepherd (À un médecin.): Allez, on traîne pas. On va d'abord faire l'ECG. George, t'es avec moi ?
[CHEMIN DE PROMENADE DU SEATTLE GRACE HOSPITAL PRÈS DU PARKING.] (Izzie se précipite dehors, à la recherche de plusieurs personne et les voit. La caméra va sur Alex qui promène Scott dans un fauteuil roulant plus bas dans le chemin à côté de l'hôpital.)
Scott: Et s'il recommence à la frapper ?
Alex: Tu dois pas t'arrêter à ça. Et quoi que tu fasses, ne prends pas ta décision sous le coup de la colère.
(Izzie court sur le chemin en courant, derrière eux.)
Izzie (Elle les appelle.): Alex !
Scott: Alors qu'est-ce vous avez fait ? Vous avez fait quoi avec la vôtre ? Izzie (Appelle encore plus fort.): Alex !
(Alex qui pousse le fauteuil roulant se retourner alors qu'Izzie court vers eux et s'arrête quelques pas derrière eux.)
Izzie : Hey. Tu devrais pas être dehors. Le Dr. Burke a besoin du...
Alex (Il l'interrompt.): Tu peux nous laisser, s'il te plaît.
(Izzie soupire et va sur le côté. Alex s'accroupit à côté de Scott.)
Alex: Ma colère avait sa propre existence. Je me suis développée, j'ai fait de la lutte et quand il a recommencé à cogner sur ma mère, je l'ai chopé et je lui ai mis la raclée de sa vie. Quand il est sorti de l'hôpital, il s'est tiré. Et il est jamais revenu à la maison. C'était un salopard de première, mais c'était quand même mon père, tu sais ? (Scott hoche la tête.) Et maintenant, maintenant j'aimerais tant, ne jamais l'avoir connu. On aurait pu trouver une solution.
(Scott le regarde et Alex hoche la tête. Il se ourne pour voir Izzie qui est encore là, et se retourne vers Scott et roule les yeux. Il se lève et pousse le fauteuil de Scott vers Izzie.)
Alex: Qu'est-ce qui y a ?
Izzie: Désolée. Je ne voulais pas vous interrompre. C'est...
Alex (Il l'interrompt.): Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut, Burke ?
Izzie: Je suis désolée Scott, mais il faut vous décider maintenant.
(Retour dans la chambre de Mme Seibert où Alex, Izzie, Cristina et Burke attendent la décision de Scott. Mme Seibert est assise toute droite dans son lit, le coeur brisé en attendant la décision de son fils. Scott est assis dans son fauteuil roulant, le regard baissé, frappant en rythme avec un de ses poings sur les bras du fauteuil. Il fait ça pendant un moment.)
Mme Seibert (Au Dr. Burke.): Mais ce serait pour quand ?
Dr. Burke (Marche vers le lit.): Il faudrait conduire Scotty en pré-op immédiatement. Le chirurgien est déjà sur place et il attend. Il ne reste plus beaucoup de temps. Mme Seibert (Implorant.): Scotty ? (Avec des larmes dans la voix.) Scotty ?
(Scott continue de frapper légèrement son poing en rythme sur les bras du fauteuil, et regarde Alex. Il rebaisse les yeux et finalement arrête de frapper son poing. Il prend une grande respiration. Les autres le regardent. Mme Seibert se bat pour ne pas pleurer. Scott lève la tête.)
Scott: Ouais. D'accord. (Mme Seibert a un soupir de soulagement.) Je vais le faire.
Mme Seibert (Chuchote.): Oh merci.
Dr. Burke: On le monte au bloc, appelez le chirurgien...
Scott: Mais uniquement à deux conditions. (Mme Seibert le regarde brutalement et Burke revient dans la chambre. Scott fait rouler son fauteuil près du lit de sa mère.)
Scott: Tu vas dire la vérité à la police, à propos de ce qui s'est passé dans cet accident. (Mme Seibert paraît choquée et regardent les autres comme un appel à l'aide et puis regarde à nouveau son fils, d'un air contrarié, en essayant de ne pas pleurer.) Et, dès qu'on sort de l'hôpital, toi et moi, on déménage. Ça a assez duré.
Burke: D'accord. (Burke sort de la chambre. Cristina, Izzie et Alex le suit doucement un par un.)
(Cristina marche avec le dossier de Mme Seibert vers le bureu des infirmières, qui est à côté de la chambre de la patiente. Burke est là, en trian de parler à l'infirmière de garde.)
Burke (Au téléphone.): Jeune homme de 18 ans. Donneur pour un foie, pas de néoplasies, pas d'infections. Disponible dans dix minutes. Cristina: On sait tous qu'elle va se remettre avec lui.
Dr. Burke: Bah moi, j'en sais rien. Et c'est pas...
Cristina (L'interrompt, doucement.): De votre ressort. Dr. Burke: Euh, Cristina... je me demandais, eh bien, j'avais espéré que... qu'on ait... Je sais qu'on n'a pas...
Cristina (L'interrompt, doucement.): Vous vouliez me dire...
(Elle penche la tête pour qu'il finisse sa phrase.)
Dr. Burke: Est-ce que ça va ?
Cristina: Je peux aller au bloc ?
(Il prend une respiration et hoche légèrement la tête en signe d'acquiescement.)
Cristina: Alors oui, Dr. Burke, ça va bien.
(Elle s'en va. Burke s'en va du bureau des infirmières également.)
Dr. Burke: Karev, allez, on l'emmène.
(George et Derek sont dans la salle de visionnage des IRM alors que la patiente donneuse est allongée dans la machine. Ils regardent les images de son cerveau.)
Dr. Shepherd (Pointant l'écran.): Tu vois la tumeur sur le tronc cérébral ?
George: Ouais. C'est pas joli.
Dr. Shepherd: T'as déjà eu une journée pourrie, O'Malley ? Je veux dire, vraiment, vraiment très pourrie ? George: Oui, j'ai eu un paquet de journées pourries.
Dr. Shepherd: Celle-là vient de s'améliorer. (Il regarde sur le côté et la caméra montre le Dr. Orsen et l'équipe de transplantation, debout à la porte.) Vous pouvez rentrer chez vous, messieurs. Je vais être le seul d'entre nous, à opérer aujourd'hui. Mon amie là, a un cerveau qui fonctionne.
Dr. Orsen (Hochant la tête.): D'accord.
(Il s'en va.)
Membre de l'équipe de transplantation #1: On rentre.
Membre de l'équipe de transplantation #2: Ouais.
(Le reste de l'équipe s'en va.)
George: Vous croyez qu'elle va s'en tirer ?
Dr. Shepherd: Sans cette tumeur, je crois qu'elle a de grandes chances de se remettre.
(Il sourit à George, se lève et marche vers la porte.)
Dr. Shepherd: Veille sur elle.
(George lève les yeux et réalise qu'il est en train de parler de Meredith.)
George: Sur... Meredith ?
Dr. Shepherd: Ouais.
(Derek s'en va. George paraît déconcerté, mais vite, son bipeur sonne. Il le regarde et s'en va.)
(George marche dans le couloir pour se diriger vers la mine. Il arrive vers Olivia.)
Olivia: Oh, euh...
(Elle fait signe vers la salle d'attente à travers la fenêtre où une famille est assise, en train d'attendre.)
George: C'est sa famille, qui est là ? Olivia (Elle hoche la tête.): Ouais.
George: Écoute, je suis peut-être pas remis du truc avec Alex, ou la syphilis, pas encore. Enfin, c'est pas vraiment le problème, non... (Olivia semble quelque peu peinée.) Il y a une fille qui euh... et c'est pas grave qu'il y ait cet autre mec, et en fait, si elle me filait le virus Ebola, ça me serait bien égal. (Olivia sourit brièvement.) Je t'aime bien, Olivia... mais, ce qui y a, c'est que, je t'aime pas suffisamment.
Olivia (Elle hoche la tête en s'efforçant de sourire.): J'ai tenté ma chance, pas vrai ? (George souffle légèrement. Elle parle d'un ton plus sérieux.) Et t'as été honnête. C'est bien.
(Olivia regarde vers le bas, l'air vraiment triste et George prend sa tête dans ses mains et embrasse son front. Il s'éloigne, passe devant elle et commence à aller vers la famille dans la salle d'attente. Olivia se tourne pour faire face à George.)
Olivia: Tu sais quoi dire à sa famille ?
(George s'arrête et revient légèrement vers Olivia. Il regarde à nouveau la famille.)
George: Tu sais pourquoi on s'acharne sur chaque patient, même mourant qui franchit ces portes ?
Olivia: Pour l'expérience ?
George: Pour pouvoir dire à leur famille qu'on a fait tout ce qu'on pouvait pour eux.
(Il entre dans la salle d'attente alors qu'Olivia regarde à travers la fenêtre.)
George: Vous êtes la famille de Ted ?
(Derek est dans un ascenseur vide, en train d'écrire quelque chose dans son téléphone. Addison entre dans l'ascenseur pour rentrer chez elle.)
Derek: Juste quand ça commençait à s'améliorer.
Addison: Tu as dit à Meredith, ce qui s'est passé ?
(Il range son téléphone et va de l'autre côté de l'ascenseur pour appuyer sur le bouton.)
Derek (Il lui lance un regard bizarre.): Exact. Qu'est-ce que tu lui as dit ?
(Les portes de l'ascenseur se ferment.)
Addison: Qu'on peut faire des choses désespérées pour attirer l'attention.
Derek (Incrédule.): Quoi ? C'est ta version de l'histoire ? Je ne t'ai pas prêté assez d'attention ? C'est certainement à ça que tu pensais, quand tu couchais avec mon meilleur ami ?
(Addison appuie sur un bouton d'ascenseur à son tour.)
Addison: Non, je ne pensais pas à grand chose à ce moment là. J'assouvissais un besoin physique, et rien d'autre. On a réussi très vite, toi et moi, on a bossé, on s'est laissés aller. On ne prenait plus la peine de confronter nos opinions. Et Mark était là, et tu me manquais. Et maintenant, je suis désolée. Vraiment désolée. (Derek appuie sur le bouton de son étage à nouveau.) Désolée à un point que tu n'imagines pas. (L'ascenseur sonne.) Mais en tout cas, moi j'essaie de t'en parler..
(Les portes s'ouvrent et Derek se dirige vers la sortie.)
Addison (Implorant.): Derek.
Derek: Je suis un évier qui n'a plus de bouchon, Addie.
(Il s'enfuit rapidement, laissant Addison légèrement confuse par rapport à sa déclaration.)
(Dans l'unité des patients post-op, M. Hubble est assis sur un lit d'hôpital. Meredith est à ses côtés, elle l'examine.)
M. Hubble: Vous les avez toutes enlevées ? Meredith: Oui. C'était pas facile. Ni vraiment plaisant. Comment ça va ?
M. Hubble: C'est bizarre. Je sens un vide en moi, maintenant.
Meredith: Oui. J'ai éprouvé une sensation proche de ça, moi aussi, il y a pas longtemps.
M. Hubble: C'est ce que je vois. Meredith: M. Hubble. Avaler toutes ces têtes, en quoi ça vous a fait du bien ? C'est quoi la satisfaction ?
M. Hubble: Vous voulez vraiment le savoir ?
Meredith: Ce serait un petit peu trop d'informations ?
M. Hubble (Hausse les épaules à moitié.): Peut-être.
Meredith: Hum, parfois il vaut mieux rester dans l'ignorance.
(Elle s'en va.)
MVO: Il y a long à dire sur l'histoire du verre à moitié plein.
(Burke marche dans le couloir, passe devant la chambre de Scott où Alex est assis à ses côtés. Izzie est là, parlant à une infirmière.)
MVO: Sur le fait de savoir quand dire “stop”.
(Burke est dans le couloir en face du planning des chirurgies. Le Dr. Domner passe là et lui donne une petite tape sur l'épaule. Burke sourit, remet ses lunettes et laisse échapper un souffle d'air.)
Dr. Domner: Preston, bravo, bien joué. Preston: Ouais. MVO: Je crois que c'est une ligne assez floue. Une sorte de baromètre des besoins et des envies.
(Burke regarde le tableau alors qu'une infirmière de bloc efface quelques chirurgies, et en écrit de nouvelles.)
(Burke marche devant la porte de la chambre de Mme Seibert. Elle est couverte d'ecchymoses, et la caméra montre deux officiers de police avec un bloc-notes dans les mains.)
MVO: Ça dépend entièrement de chaque individu...
(Burke passe devant un des blocs opératoires. La caméra montre Bailey qui tient un sac en plastique rempli de dix têtes de poupées. Elle secoue la tête d'un air de déplaisir et jette le sac dans la poubelle.)
MVO: Et ça dépend de ce qu'il y a dans le verre.
(Burke, souriant, marche dans le hall. Il s'arrête quand il voit Cristina quelques pas plus loin. Elle s'arrête de marcher et s'apprête à rentrer dans une pièce. Ils se regardent et se fixent du regard pendant un moment.)
MVO: Parfois, on veut juste une petite gorgée.
(Cristina s'arrête et entre dans la salle. Burke se retourne et continue de marcher.)
(Le Dr. Shepherd est en train d'opérer sur la donneuse. George est proche de lui, il observe. La caméra monte dans la galerie d'observation où Burke est là, en train de regarder l'intervention. Il bouge et quitte la pièce. Alors qu'il bouge, on voit Meredith qui est là, à regarder également.)
MVO: D'autres fois, on n'en a jamais assez. Le verre n'a pas de fond. MVO: Et on en veut toujours plus. (La caméra revient sur Derek en train d'opérer et revient sur Meredith qui le regarde.)