[EXTÉRIEUR DANS UN PARC DE SEATTLE.]
(L'épisode s'ouvre sur Meredith et Cristina qui sont en train de courir. Cristina paraît très fatiguée et s'arrête pour reprendre son souffle.)
CRISTINA: Ohh...ahh....
(Meredith court et s'arrête avec elle. Cristina recommence à courir.)
CRISTINA: Oh, je te déteste. Une horrible sadique, diabolique, et j'ai envie de te tuer.
MEREDITH: Les endorphines c'est bon. Elles donnent meilleur moral. Grâce à ça, on devrait se sentir mieux.
CRISTINA: Oui. Et toi, tu te sens mieux ?
(Cristina s'arrête pour reprendre son souffle, alors que Meredith continue de courir autour d'elle en faisant des cercles.)
MEREDITH: Je suis débile.
CRISTINA: Maîtresse illégitime.
MEREDITH: Grosse baleine enceinte.
CRISTINA: Coucher avec nos patrons, c'était une idée de génie.
(Meredith s'arrête également pour reprendre son souffle.)
MEREDITH: Tu sais ce que ça a gâché pour moi ?
CRISTINA (Avec douleur.): Hein ?
MEREDITH: Les ferry-boats. J'adorais les ferry-boats. Et Derek craquait aussi pour les ferries. Maintenant, à chaque fois que je vois un de ces satanés ferries...
CRISTINA (Coupe la parole à Meredith.) : Tu sais ce que ça a gâché pour moi ? Les pontages coronariens. Et les anévrismes aortiques. Oh, j'avais une passion pour les anévrismes aortiques.
(Toutes les deux s'allongent dans l'herbe en essayant de reprendre leur souffle.)
MEREDITH VOIX-OFF (MVO): Les chirurgiens veulent toujours tout contrôler. Avec un bistouri entre les mains, on se sent invincible. On n'a peur de rien, même pas de la douleur.
MEREDITH: T'as déjà pleuré ?
CRISTINA: À ton avis ?
MVO: On fait 3 mètres de haut, on est à l'épreuve des balles.
CRISTINA: Tu crois qu'on se sentirait mieux si on chialait, si on se laissait aller ?
MEREDITH: Probablement. Oui.
MVO: Et après, on quitte le bloc.
CRISTINA (Peu sûre d'elle.) : Tu veux pleurer tout de suite ?
MEREDITH: Non.
CRISTINA: D'accord, alors, on continue notre jogging.
MVO: Et toute cette perfection, tout ce merveileux contrôle de soi, retombent comme un soufflé.
[VESTIAIRE DU SEATTLE GRACE HOSPITAL.]
(Alex et Izzie rient dans le couloir, alors que Meredith, Cristina et George les observent d'un air choqué, du vestiaire.)
CRISTINA: Qu'est-ce qu'elle fait ?
GEORGE (Pas sûr de lui.) : Elle passe du temps avec Alex.
CRISTINA: Pourquoi ?
GEORGE (Perdant sa voix.) : J'en sais rien. Je crois que... je crois qu'ils sont peut-être amis.
(Izzie et Alex continuent de rigoler et de blaguer ensemble.)
GEORGE (Murmurant.): Il faut que je m'en aille, sinon je vais hurler.
(Meredith, Cristina, George et Izzie marchent dans le couloir, en suivant Dr. Bailey et Alex qui sont quelques pas devant eux.)
IZZIE: Vous vous trompez complètement à son sujet. Quand on le connaît mieux, il est adorable.
GEORGE: C'est Alex.
CRISTINA: Tu parles d'un crétin.
ALEX (L'appelle fort.): Hey Grey ! Izzie m'a dit que t'avais des vidéos de ta mère pratiquant des opérations. J'adorerais voir la grande Ellis Grey en action.
IZZIE (L'appelle aussi.) : Ah, j'ai une idée. Tu pourrais passer chez nous ce soir, et on visionnerait tous quelques cassettes. Ça vous tente ?
(Meredith, Cristina et George regardent Izzie d'un air incrédule.)
MEREDITH: Oh oui. Dans la quatrième dimension.
CRISTINA: C'est ça, dans une autre vie, pauvre tache !
(George s'arrête devant Izzie.)
GEORGE: Est-ce que tu craques pour Alex ?
IZZIE: Non.
CRISTINA (Gémissant.): Oh.
IZZIE: Mais non, voyons.
CRISTINA: Oh ! BAILEY: Alors, on sauve des vies ou on fait une réception ? Vous voulez accélérer le mouvement !
(Derek entre dans un ascenseur. Richard entre à son tour dans l'ascenseur à la dernière seconde. Il porte un chapeau qui ferait presque penser à un chapeau de “proxénète”.)
DEREK: Très seyant.
RICHARD: La ferme !
DEREK: Qu'est-ce que vous faites là ?
RICHARD: Je reprends mon travail.
DEREK: Vous n'êtes pas autorisé à opérer.
RICHARD: Arrêtez de me provoquer. Ça fait une semaine que je suis chez moi à regarder ces débilités de talk shows. (Soulignant.) C'est mortel, Derek. Autorisez-moi à opérer ou je vais vous faire mal.
DEREK: Si vous vouliez que je sois aussi gentil, fallait peut-être y penser avec de donner le poste de chef à Burke et d'inviter Satan à venir ici.
(L'ascenseur s'ouvre. Addison entre.)
RICHARD: Satan ?
ADDISON: Bonjour. Richard, j'adore votre chapeau.
DEREK: Parole de Satan.
ADDISON: En fait, je préfère qu'on m'appelle la grande ordonnatrice des basses oeuvres. (Richard rit.) Mais je répondrai au nom de Satan.
DEREK: Qu'est-ce qu'elle fait encore ici ?
RICHARD: Notre titulaire de chir' pédiatrique est en congé maternité. Alors je souhaite qu'Addison reste parmi nous.
ADDISON (À Derek.): D'ailleurs, je serais heureuse d'avoir ton avis sur un cas. Tu veux bien me retrouver en pédiatrie ?
DEREK: Euh oui. D'accord.
(Addison sort de l'ascenseur.)
ADDISON: À plus tard, Richard.
DEREK: Je ne vous autorise pas à opérer.
RICHARD: Parfait, je vais avancer sur ma paperasse.
(Richard sort de l'ascenseur alors que les portes se referment. Derek rit.)
(Chambre de M. Gaston. Le groupe d'internes de Bailey encercle son lit, Burke est là également.)
CRISTINA: M. Gaston doit subir aujourd'hui une exérèse carcinome épidorme. Sa nuit s'est bien passée. Il est resté apyrétique. Il a eu une dose de ceftriaxone ce matin. Ses examens pré-op sont normaux. Ses radios du thorax sont identiques aux précédentes.
M. GASTON: Je dirige plusieurs teintureries. Je n'ai jamais cru que c'était dangereux d'inhaler ces produits chimiques.
BURKE: Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour vous, M. Gaston. (À Cristina.) Est-ce que l'oncologue a vu le patient ?
CRISTINA: Ils attendent le résultat de l'anapathe.
BURKE: Bien. Merci Dr. Yang.
CRISTINA: De rien, Dr. Burke.
(Bailey marche dans le couloir en avant, alors que Cristina et Meredith la suivent.)
MEREDITH: Écoute. Je crois que tu devrais lui parler quand même du bébé, parce que, il pourrait au moins assumer ses responsabilités en payant.
CRISTINA: Non ! C'est inutile. Il n'en saura rien. Point final. Quand ce problème sera réglé, Burke sera loin de mes préoccupations, il n'existera plus à mes yeux.
MEREDITH (D'un air sarcastique.): Ouais, c'est ça.
CRISTINA: Ne dis rien, Meredith. Laisse-moi les sarcasmes. Je te jure, ça ne te va pas du tout.
(Chambre de Kelly Roche. Le groupe de Bailey est regroupé là. Cristina parcourt un bouquin de médecine.)
ALEX: Kelly Roche, 23 ans. Elle est là pour une sympathectomie endothoracique curative d'une eurothophobie fébrile.
IZZIE (Chuchotant à Cristina.): Eurothophobie ?
CRISTINA: Elle rougit.
BAILEY (À Kelly.): Est-ce que vous avez des questions à propos de la procédure ?
KELLY: Euh, le Dr. Sh... (Elle rougit très fort et essaye de le faire disparaître de son visage.)… Le Dr. Shepherd m'a expliqué ça en détail, il a été…d'une grande aide. Il m'a donné certaines brochures à lire (Son rougissement s'aggrave.) Ah, désolée.
ALEX: Ne le soyez pas. La moitié des patients qui débarquent ici, craquent pour Shepherd.
BAILEY (D'un ton désapprouvant.): Dr. Karev.
ALEX: Bah quoi ? C'est vrai, non ?
(Izzie est dans le couloir les bras croisés, elle attend Alex. Au loin, George et Meredith achètent quelque chose à grignoter au distributeur automatique.)
IZZIE: Hey, pourquoi tu fais ça ?
ALEX: Quoi ?
IZZIE: Agir comme un crétin dès qu'on est débordés. Ils te détestent déjà assez.
ALEX (Hausse les épaules.): Et alors ? (Izzie est énervée.) Quoi ?
(Bailey apparaît dans le coin.)
BAILEY: Les urgences nous envoient un cas chirurgical. Une probable diverticulite. Je vous attends.
(Izzie, Alex et George la suivent au pas de course. Meredith attrape son encas du distributeur, et court après eux un peu derrière.)
UNE VOIX FORTE: Ça suffit ! Ne me touchez pas ! Je pourrais en parler au chef et vous seriez virés !
(Meredith s'arrête en reconnaissant la voix. Elle commence à marcher lentement vers les autres. Ellis Grey est sur une civière, elle crie. Cristina lit son dossier, alors que Bailey, Alex, Izzie et George bougent la civière.)
ELLIS GREY: Où est le chef ?!!
CRISTINA: Le nom de la patiente est...
ELLIS GREY: Où est le chef ?!!! Vous êtes tous des amateurs !
CRISTINA: ... se plaint de crampes abdominales avec diarrhée. Elle souffre aussi de...
(Meredith peut maintenant voir que c'est sa mère qui est ici, elle est choquée et recule doucement. Cristina sait que c'est la mère de Meredith et ne sait pas si elle doit continuer. Elle regarde brièvement Meredith.)
ELLIS GREY (Hurlant.): AMATEURS !!!
CRISTINA: Alzheimer.
BAILEY: Quel est le nom de la patiente ?
CRISTINA: Euh…
BAILEY: Yang, donne-moi le nom de la patiente !
ELLIS GREY (À Meredith.): Qu'est-ce que tu fais ici ?
(Meredith se précipite derrière un bureau ou un autre endroit pour se cacher.)
ELLIS GREY (D'une voix encore plus hurlante.): Je te l'ai déjà dit ? Combien de fois je t'ai dit de pas venir me déranger au travail ? Réponds !
(Bailey et les autres fixent Meredith.)
CRISTINA: Ellis Grey.
GEORGE: C'est la mère de Meredith.
ELLIS GREY (Hurlant.): Vous êtes des amateurs ! Vous êtes des amateurs !
(Izzie, Alex, George et Cristina, bloqués par Bailey, parlent tous en même temps dans le couloir juste à l'extérieur du vestiaires. Meredith est à l'intérieur.)
GEORGE: Meredith, ça va aller ?
BAILEY (Elle place sa main sur la bouche de George.): Non. (Elle tend un dossier à Alex.) Alex, tu devrais t'occuper de la sympathectomie, et je te conseille vivement de ne pas la faire rougir pour t'amuser. Ce n'est pas un jeu, compris ? J'ai été assez explicite ? Alors vas-y ! Inutile de rester là.
CRISTINA (D'un ton sincère.): Meredith. Écoute, tu sais, ma grand-mère est morte de la maladie d'Alzheimer.
IZZIE: Mais t'es malade ?! Pourquoi t'as dit ça ? Mais t'es dingue !
CRISTINA: J'essaie de l'aider, c'est tout.
BAILEY: Izzie, les docteurs Shepherd ont besoin qu'un interne monte en réa néo-nat.
IZZIE: Attendez, vous voulez que j'aille avec eux ? Tous les deux ? Ensemble... moi toute seule avec ces deux personnes mariées qui se détestent ?
BAILEY: Tu y vas.
(Izzie s'en va.)
BAILEY: Cristina, tu t'occupes de la thoracotomie.
CRISTINA: Avec Burke ? Est-ce que je pourrais avoir Shepherd à la place ?
BAILEY (Énervée.): Je suis désolée, je croyais que j'étais ta résidente et pas ton guide touristique. Je décide, et toi tu exécutes. C'est un problème ?
CRISTINA (Bégayant.): N-non.
BAILEY (Énervée.): Est-ce qu'il y a une bonne raison pour que tu te sentes mal à l'aise de passer la journée au bloc, à travailler avec le Dr. Burke ?
CRISTINA: Non. Je suis très heureuse de travailler avec le Dr. Burke. Merci beaucoup.
(Cristina s'en va.)
BAILEY: George, charge-toi du Dr. Grey.
GEORGE: Oui. Merci beaucoup. (Il avance et serre Bailey dans ses bras, qui elle, semble raide et confuse.) Elle a besoin d'un ami auprès d'elle et...
(George essaie d'entrer dans le vestiaire, mais Bailey met son bras contre la porte pour le stopper.)
BAILEY: Quoi ?
GEORGE: Ah, vous voulez dire Ellis, la... (Le Dr Bailey va dans les vestiaires. George s'en va sans être sûr de sa direction.) mère.
(Bailey ferme la porte du vestiaire. Meredith sort de sa cachette et va ouvrir son casier.)
BAILEY: Tu es capable de travailler ?
MEREDITH: Oui. Je vais bien.
BAILEY: Tu sais, je comprendrais que tu veuilles rester près de ta mère.
MEREDITH: Non. Ma mère et moi, on est pas très... Ce sera bien mieux si je reprends le travail.
BAILEY: Entendu. Tu fais les corvées.
MEREDITH: Excusez-moi ?
BAILEY: Pendant qu'on s'occupe de ta mère, tu n'auras qu'à remplir les dossiers, monter les échantillons au labo, enfin tu peux... (Meredith lui coupe la parole.)
MEREDITH: Je vous ai dit que j'allais bien.
BAILEY: Oui et je suis vraiment ravie que tu ailles bien. Mais moi je dois anticiper. Il est possible que tu sois un peu distraite, même si tu te sens en pleine possession de tes moyens. Alors fais ce que je te dis.
(Unité des soins intensifs de néo-natalité. Derek regarde le dossier d'un bébé malade alors que Izzie et Addison surveillent le bébé qui est dans une couveuse.)
DEREK: Où est la mère ?
ADDISON: Partie. Elle est restée assez pour que son enfant soit accro, puis elle a fichu le camp. Sympa, hein ?
DEREK (Frustré.): Addison !
ADDISON: Derek, je sais que c'est risqué. J'en suis consciente.
DEREK: Tu m'as dit que tu avais un nouveau-né avec une masse invasive. Tu as oublié de préciser qu'elle était prématurée, en dessous du poids et dépendante aux narcotiques. Il n'y aucune chance que cet enfant survive à une opération de la moëlle épinière.
ADDISON: Tu n'en sais rien.
DEREK: Même si elle survit, c'est peine perdue. Elle a une méningite, des convulsions. Sa courte vie ne sera faite que de souffrances.
ADDISON: Tu n'en sais rien.
DEREK: C'est mon travail de savoir.
ADDISON: Tu n'es pas Dieu, Derek.
DEREK: Excuse-moi ?
ADDISON: Je suis désolée chéri, mais ce n'est pas à toi de décider... (Derek lui coupe la parole.)
DEREK: Attends, tu viens de m'appeler chéri ? (Addison tente de dire quelque chose.) Arrête, ne m'appelle pas chéri !
(Izzie est mal à l'aise par rapport au tournant que prend la conversation.)
ADDISON: Parfait. Vous n'êtes pas Dieu, Dr. Shepherd. Si un patient a une seule chance de survivre, ce qui je crois, est son cas, alors tu as la responsabilité... (Coupée par Derek encore une fois.)
DEREK: Et évite de me parler de responsabilité.
ADDISON: Tu as prêté serment.
DEREK: Oh et évite aussi de parler de serment, d'accord ?
ADDISON: Derek, je me suis mal conduite. N'importe qui peut mal se conduire.
DEREK: Tu as couché avec mon meilleur ami dans mes draps préférés.
ADDISON: Les draps en flanelle ? Tu détestes les draps en flanelle.
DEREK: Non, tu as tort, j'adore ces draps.
ADDISON: Tu adores les draps en impression cachemire, pas ceux... (Coupée par Derek.)
DEREK: Tais-toi s'il te plaît, ne parlons plus de draps.
ADDISON: Parfait.
IZZIE: Je suis désolée, mais je dois tout de suite aller voir le résultat de ses examens.
(Izzie part de la pièce. Addison est contrariée.)
DEREK: Addison, ne fais pas ça.
ADDISON: Regarde-la, elle veut se battre. Elle revient déjà de loin, dis pas le contraire.
DEREK: Tu ne dois pas t'attacher, tu ne dois pas t'impliquer. Ne lui rends pas la vie plus pénible qu'elle ne l'est déjà.
ADDISON: Oh, je t'en prie, Derek, elle n'a personne. Il faut que quelqu'un se batte pour elle.
DEREK: Son état est bien trop critique. Elle doit s'en aller. Laisse-la s'en aller en paix.
(Dr. Shepherd s'en va de la pièce.)
ADDISON (Regardant Derek quitter l'unité de soins intensifs de néo-nat.): Très bien Derek, tu peux partir. C'est ce que tu fais de mieux.
(Burke est dans le bureau du chef en train de ranger ses affaires. Richard met ses affaires de nouveau sur son bureau.)
BURKE: Je suis heureux d'avoir pu vous montrer mes capacités à ce poste, même si ce fut bref.
RICHARD: Arrêtez votre pêche aux compliments, Preston. Vous avez fait un excellent boulot. Mais je suis de retour et je n'ai pas l'intention de repartir dans l'immédiat.
BURKE: Je suis ravi de votre retour, mais je cache ma joie au fond de moi, c'est tout. (Burke ramasse son carton et s'apprête à quitter le bureau.) Et ce chapeau, chef, il fait... un peu proxénète.
(Burke s'en va. Richard enlève son chapeau. Meredith, qui tient le dossier d'un patient frappe à la porte et entre.)
MEREDITH: Ravie de vous revoir, chef.
RICHARD: Heureux d'être enfin de retour, Meredith. Que puis-je faire pour toi ?
MEREDITH: C'est à propos de ma mère.
(Meredith lui tend le dossier. Richard le parcourt, regarde Meredith et s'assoit.)
MEREDITH: Je suis désolée de ne pas vous l'avoir dit plus tôt. Je sais que vous étiez proches, mais elle m'avait fait promettre. Je suis là parce qu'elle semble revivre la grande époque de son internat, ces temps-ci. Et j'ai pensé que si vous pouviez essayer d'aller la voir, la saluer dans la journée, ce serait important à ses yeux.
RICHARD (Prend une seconde pour répondre.): Oh oui, bien sûr. (Regarde Meredith fixement.) Tu as besoin d'un jour de congé ou... ?
MEREDITH: Ah non. Je vais bien.
RICHARD: Oui.
MEREDITH: Je vous laisse. (Commence à reculer et sort du bureau.)
(George examine Ellis Grey. Elle se détourne sans arrêt de lui.)
GEORGE: Si vous pouviez vous tenir tranquille...
(Ellis ignore la poigne de George et attrape son dossier médical.)
ELLIS: Ça suffit, je suis en plein travail Thatch !
GEORGE: Thatch ? Non, moi je suis le Dr. O'Malley. (Ils se débattent avec le dossier, Ellis réussit finalement à l'arracher.) Je voudrais... D'accord. Je voudrais simplement examiner votre...
ELLIS: Chéri, je ne suis pas d'humeur à jouer au docteur. Je suis occupée.
(Meredith arrive et se tient près de la porte.)
MEREDITH: George.
ELLIS: Ça suffit Thatch, je suis sérieuse, c'est non !
MEREDITH: George.
(George part de la chambre pour parler à Meredith.)
MEREDITH: Elle est allergique à la pénicilline.
GEORGE: Oui, oui, c'est écrit sur son dossier.
MEREDITH: Ah. Tu dois te montrer patient.
GEORGE: D'accord. Est-ce que tu... qui est Thatch ?
(Longue pause.)
MEREDITH: Mon père, Thatcher. Pourquoi ? Est-ce qu'elle... est-ce qu'elle a parlé de lui ?
GEORGE: Oui. Elle...
MEREDITH: Elle ne parle jamais de lui.
GEORGE: Tu vas bien ?
MEREDITH: Non, euh oui, oui très bien, rassure-toi.
GEORGE (Murmurant.): Bon.
MEREDITH: Je devrais pas être là.
GEORGE: Oh bien sûr, en tout cas, on s'en occupe, on se débrouille bien alors...
MEREDITH: Super.
GEORGE: T'inquiète pas.
(George revient dans la chambre d'Ellis. Meredith jette brièvement un coup d'oeil avant de s'appuyer contre le mur. Elle voit Derek qui arrive et elle décide d'aller vers lui. Il regarde des dossiers. Meredith arrive et se tient à côté de la porte.)
MEREDITH: Dr. Shepherd.
DEREK: Meredith. Je suis au courant. C'est vrai ?
MEREDITH: Oui. Le secret est dévoilé.
DEREK (Il soupire.): Ahh.
MEREDITH: Dr. Shepherd, je… (Derek lui coupe la parole.)
DEREK: Tu n'as pas à m'appeler Dr. Shepherd.
MEREDITH (Inflexible.): Dr. Shepherd. Je veux travailler sur un cas chirurgical. Je ne peux pas rester sans rien faire toute la journée. (Soupir.) Et vous me devez bien ça. Je ne vous ai jamais demandé quoi que ce soit comme ça, alors...
DEREK: J'ai une sympathectomie endothoracique cet après-midi. Tu es avec moi.
(Derek s'en va.)
(Burke pratique une thoracotomie sur M. Gaston. Cristina entre dans le bloc. Un médecin lui tend une blouse chirurgicale.)
DOCTEUR 1: Ici Dr. Yang.
BURKE: Tu es en retard.
CRISTINA: Je suis désolée.
(Elle rejoint un groupe d'internes qui observent la chirurgie.)
DOCTEUR 2: Aspiration.
BURKE: Je démarre l'exérèse de la tumeur de M. Gaston.
(Cristina semble un peu fatiguée.)
BURKE: Je peux presque la voir.
(Alex examine les glandes de Kelly. Derek entre dans sa chambre.)
DEREK: Alors Kelly.
KELLY: Dr. Shep... (Son visage rougit instantanément, elle commence à s'éventer furieusement. Meredith entre dans la chambre à son tour.) Dr. Shep... Ah c'est pas vrai ! Désolée. J'en ai marre !
DEREK: Kelly ?
KELLY: Oui. (Elle continue de s'éventer.)
DEREK: Kelly. C'est peut-être la dernière fois que ça se produit. (Kelly sourit brièvement.) Que disent les analyses ?
ALEX: La NFS est bonne et ses clichés du thorax sont normaux, eux aussi.
DEREK: Bon. Vous êtes prête à y aller ?
KELLY: Vous plaisantez ? Je suis prête depuis le cours élémentaire.
DEREK: Vous avez lu toute la documentation ?
KELLY: Oui.
DEREK: Vous connaissez les effets secondaires possibles ?
KELLY: Transpiration au niveau du dos, de l'abdomen, des cuisses et des jambes, parfois en réaction au bol alimentaire. Le syndrome Claude-Bernard Horner se voit chez moins d'1% des patients. La chirurgie peut créer une lésion du plexus brachial. Un pneumothorax et un hémothorax, même si c'est peu probable. Mais ça fait partie des effets secondaires de la chirurgie.
DEREK: Vous avez bien appris. (À Alex.) On la conduit en pré-op. Je préviens le bloc.
(Derek s'en va.)
ALEX: Connaissez-vous le sens de ces mots ? (Kelly la regarde.) Une lésion du plexus brachial peut causer une paralysie des bras. Un pneumothorax, c'est un poumon rétracté.
KELLY: Je sais, oui. (Elle rougit encore.)
MEREDITH: Vous êtes certaine de vouloir prendre tous ces risques ? Uniquement parce que vous rougissez un peu ?
KELLY: Alors, c'est ce que vous croyez ? Un petit rougissement, hein ? Un rien, comme une jeune écolière embarrassée. Écoutez, vous avez vu tous les deux, ce qui s'est passé avec le Dr. Shep... (Elle rougit encore plus et s'évente encore une fois.) quand le Dr. Shepherd était là. Qu'est-ce que vous en dites ?
ALEX: Eh bien je pense, qu'il vous plaît.
KELLY: C'est vrai, mais vous croyez que je veux que toutes les personnes présentes le comprennent ?
ALEX: Mais on ne le dira à personne.
KELLY: Ça n'a rien à voir avec vous. C'est pas la première fois que ça arrive. Chaque fois que je ressens un sentiment pour quelqu'un dans ma... vie. (Elle essaie de ne pas pleurer.) C'est l'horreur. Je peux pas être en colère. Ni me sentir heureuse. Je peux pas ressentir quoi que ce soit sans que tout le monde le sache. Je peux pas avoir de secret. Est-ce que vous vous imaginez vivre comme ça toute une vie ?
(Chambre d'Ellis Grey. On entend un énorme bruit de fracas.)
ELLIS (Hurlant.): Ne t'approche pas de moi, sale bonhomme insipide !
(Elle jette un oreiller sur George.)
GEORGE: Dr. Grey, calmez-vous.
ELLIS: Sors d'ici ! Sors de ma chambre ! Sors de ma maison !
GEORGE: Dr. Grey, je vous en prie, calmez-vous.
(Une infirmière arrive.)
INFIRMIÈRE: Qu'est-ce que je peux faire ?
GEORGE: Calmez-vous ! (À l'infirmière.) Apportez-moi un peu d'halopéridol.
(L'infirmière s'en va.)
ELLIS: Arrête de me lancer ce regard. Arrête ton numéro de petit chiot mélancolique. Je le connais par coeur Thatch, et j'en ai marre !
(Alex et Meredith arrivent dans le couloir et s'arrêtent juste à l'extérieur de la chambre. Alex jette un coup d'oeil. Meredith regarde partout sauf dans la direction de la chambre.)
ELLIS: J'ai pas envie de t'entendre parler de ta journée, de tes étudiants, de ta ridicule bourse de recherche. Mon... mon travail, c'est ce qui compte ! C'est ce qui paie cette maison. Ça paye ta... ça paye ton quotidien ! Ça paie celui de Meredith ! (Meredith écoute maintenant.) Ça paie ton si précieux style de vie. Alors va-t-en, laisse-moi tranquille, laisse-moi travailler ! (Alex paraît incrédule.) Meredith peut croire qu'elle a besoin de toi, mais je suis sûre que c'est faux.
GEORGE: Dr. Grey.
(L'infirmière arrive en courant.)
INFIRMIÈRE: Voilà l'halopéridol.
(Meredith s'enfuit dans une chambre et soupire, dos contre le mur. C'est la chambre de Kelly.)
KELLY: Est-ce que ça va ?
MEREDITH: C'est moi qui devrais vous poser cette question, normalement.
(George court dans les couloirs, à la recherche de quelqu'un. Richard l'interpelle de son bureau.)
RICHARD: O’Malley. (Richard sort pour lui parler. Il porte un chapeau de golfeur à présent.) Je crois savoir que vous vous chargez d'Ellis Grey.
GEORGE: Oui, j'essaie de faire de mon mieux.
RICHARD: Bien. Tenez-moi informer de son état et surtout prenez bien soin d'elle. C'est une vieille amie.
GEORGE: Ah oui, vraiment ? Parce que, en fait, j'aurais besoin d'aide. Est-ce que vous pouvez m'aider... pour l'examiner ?
RICHARD: Euh, je suis un peu occupé pour l'instant, désolé. Euh... je dois filer.
(Richard commence à partir.)
GEORGE: Bon, d'accord. En fait, il semble qu'elle me prenne pour son ex-mari, elle refuse que je la touche.
(Richard s'arrête, retire son chapeau et regarde George.)
RICHARD: C'est curieux, oui... vous ressemblez un peu à Thatcher.
GEORGE (Quelque peu humilié.): Je ressemble au père de Meredith ?
RICHARD: Euh... aller vite vous occuper d'elle, George.
(Richard s'en va.)
GEORGE: Mais... ? À son père... ? Je veux qu'on m'aide.
(Izzie marche dans la cage d'escalier. Alex la rejoint.)
ALEX: Hey.
IZZIE: Ah.
ALEX: Une seconde.
IZZIE: Quoi ?
(Ils s'arrêtent de marcher. Alex lève le bras et enlève un cil du visage d'Izzie.)
ALEX: T'as un cil. (Il le met dans le creux de sa main.) Fais un voeu et souffle dessus.
(Izzie sourit et ferme ses yeux. Quelqu'un d'autre arrive dans les escaliers. Alex est distrait.)
ALEX: Mademoiselle, il y a un mort qui commence à sentir, chambre 4125. (Izzie commence à partir.) Faites quelque chose avant qu'il pourrisse.
(Alex rattrape Izzie alors qu'ils arrivent à un étage de l'hôpital et commencent à marcher dans le couloir.)
IZZIE: Tu vois ? C'est de ça dont je voulais te parler, tout à l'heure. Pourquoi est-ce que tu as peur de montrer aux gens que tu es un être humain ?
(George arrive d'un autre couloir et les voit. Alex s'apprête à parler mais George lui coupe la parole.)
GEORGE: Tu te rappelles quand il a tapissé tout l'hôpital avec des photos de toi en petite tenue ?
IZZIE: Ouais... ouais, très bien. (Elle s'en va.)
ALEX: C'était avant de te connaître. (George va vers Alex.) Merci vieux, très sympa.
GEORGE: Il faut que tu viennes m'aider à examiner la mère de Meredith.
ALEX (D'un ton plein de sarcasme.): T'as fait de la médecine. C'est un examen classique.
GEORGE: Elle croit que je suis son ex-mari. Elle refuse que je la touche.
(Ellis Grey fouille dans le tiroir à côté de son lit. Alex et George entrent dans sa chambre.)
GEORGE: Dr. Grey ?
ELLIS: Oh, s'il te plaît Thatcher, je travaille. Je t'ai déjà dit que j'ai trop de choses à faire pour m'occuper de toi. Plus de dessins animés.
GEORGE: Elle veut dire d'interruptions.
ALEX: Oui, plus d'interruptions Thatcher, t'as entendu le docteur. (Alex se dirige vers Ellis.) Bonjour, je suis le Dr. Karev. (Il lui sert la main.) Ravi de vous rencontrer, Dr. Grey. J'ai toujours admiré votre travail.
ELLIS: Alors vous connaissez la célioscopie par la méthode Grey ?
ALEX: Oui, j'ai étudié le film de l'opération telle que vous l'avez conçue. (Il enlève son stéthoscope.) C'est remarquable.
(George observe la scène.)
ELLIS: Bien. Dans ce cas, nous perdons du temps. Allons nous préparer.
ALEX: Oh, Dr. Grey, je vais devoir vous faire un examen rapide avant votre intervention. (Ellis s'interroge.) C'est idiot, je sais. Ce sont les nouvelles règles de l'hôpital, les fichus bureaucrates.
ELLIS: (Elle enlève son gilet.) Faites vite alors.
(Alex commence à écouter son coeur avec son stéthoscope.)
ALEX: Tu devrais attendre dehors, Thatcher. Je vais m'occuper d'elle.
(George sort de la chambre.)
ALEX: Respirez à fond.
(Retour à l'unité des soins intensifs de néo-natalité . Addison veille sur le bébé prématuré qui agrippe son doigt. Izzie arrive dans la pièce avec le dossier médical du bébé.)
IZZIE: Elle vous serre fort le doigt.
ADDISON: Oui.
IZZIE: Je crois que... (Elle secoue la tête et donne le dossier à Addison.) c'est assez négatif.
ADDISON: Elle a une souche résistante au pneumocoque. Les antibiotiques ne donnent rien. Vous devriez vous faire assigner sur un autre cas, Dr. Stevens. Je doute qu'on l'opère aujourd'hui.
IZZIE: Alors vous croyez que le Dr. Shepherd avait raison ?
ADDISON: Son état est bien trop sérieux... C'est vrai qu'elle attrape bien.
(Bloc opératoire avec Burke qui opère M. Gaston. Cristina paraît épuisée et en sueur.)
BURKE: La tumeur a infiltré le péricarde.
(Burke en train d'opérer, regarde Cristina. Elle semble rêvasser.)
BURKE: Yang ? (La voix de Burke est lointaine et sourde du point de vue de Cristina. Son environnement semble flou.) Yang !
CRISTINA: Quoi, pardon ?
BURKE: Est-ce que mon intervention dérange tes rêves ?
CRISTINA: Oh, désolée.
(La caméra monte vers la galerie d'observation où les autres docteurs observent, parmi lesquels Bailey. Izzie arrive et s'assoit à côte d'elle. Izzie soupire.
BAILEY: Izzie, tu as un problème ?
IZZIE: Non.
BAILEY: Tu m'as apporté un café au lait ?
IZZIE: Non.
BAILEY: Alors, ne reste pas là.
IZZIE: En fait, il faudrait que vous me donniez un autre cas. La prématurée de Shepherd n'est pas un cas chirurgical.
BAILEY: Pas chirurgical ?
IZZIE: Non opérable.
BAILEY: C'est nul.
IZZIE: Ouais.
BAILEY: Tu étais au courant pour Ellis Grey ? Meredith te l'avait dit ?
IZZIE: Non. C'est curieux, on croit connaître une personne. Tout savoir d'elle, de sa vie. On partage sa maison, ou même on fait des voeux à cause d'un cil tombé... et on s'aperçoit qu'on ne se connaît pas. Aucun d'entre nous. On est qu'une bande d'internes, on bosse côte à côte, mais rien de plus.
(Retour au bloc opératoire. Cristina voit encore flou.)
BURKE: Il passe en arythmie quand j'appuie sur la tumeur. C'est un signe de quoi, Yang ?
CRISTINA: Euh... oh... c'est un signe de... c'est le signe que la... tumeur a infiltré le péricarde.
BURKE: Possibilités ?
CRISTINA: Je suis désolée, je...
BURKE: Travaille un peu plus Yang. Ça pourrait perforer la partie externe du myocarde.
DOCTEUR 3: Alors, cet homme a le coeur brisé ?
(Cristina chancèle et s'effondre sur le sol.)
BURKE: Cristina. Cristina.
(La caméra fait un retour sur la galerie où Izzie et Bailey ont bondi de leur chaise et voient Cristina étendue sur le sol, entourée par des médecins.)
BURKE: Vite, que quelqu'un l'aide !
(Les médecins remettent Cristina sur le dos. Izzie et Bailey partent de la galerie. Burke a stoppé sa chirurgie mais ne bouge pas d'où il se trouve. Des médecins entourent toujours Cristina.)
BURKE: Cristina ? Cristina ? Ne restez pas là ! Aidez-la. Faites venir un brancard !
(Izzie et Bailey mettent un masque sur leur visage et arrivent dans le bloc. Des médecins s'activent pour aller chercher un brancard.)
BURKE: Cristina !
IZZIE: Cristina !
BAILEY: On s'occupe d'elle, Dr. Burke.
(On met un masque respiratoire sur le visage de Cristina.)
BURKE: Parlez-moi. Dites-moi ce qui se passe. Qu'est-ce qu'on a ? Parle-moi Stevens.
IZZIE: J'en sais rien !
BURKE: Dépêchez-vous, dépêchez-vous !
BAILEY: Cristina ! Où tu as mal ? (Cristina ne répond pas mais est consciente.) Il faut la sortir d'ici. On a un patient sur la table. On la soulève.
(Ils soulèvent Cristina sur le brancard et la font sortir du bloc.)
BAILEY: Bien, bien, bien.
BURKE: Dr. Bailey, quand vous l'aurez stabilisée, je veux un rapport. (Elle ne répond pas.) Dr. Bailey ?!
BAILEY (Occupée.): Bien sûr, Dr. Burke !
(Ils sortent Cristina et la transportent dans le couloir.)
BAILEY: Son pouls est rapide. Mettez-la sous scope. Je veux connaître sa tension. Et on lui passe tout de suite 1 litre de Ringer Lactate à fond. (Cristina essaye de parler.) Izzie, fonce aux urgences, dis-leur qu'on arrive.
(Cristina essaye encore de parler. Izzie lui enlève son masque.)
IZZIE (Chuchotant.): Quoi ?
CRISTINA (Haletante.): Je suis enceinte de sept semaines, Izzie. Izzie, je suis enceinte.
(Izzie et Bailey s'arrêtent et se regardent. Ils transportent le brancard jusque dans l'ascenseur. Izzie reste à l'extérieur, choquée.)
BAILEY (À un autre médecin avec le brancard.): Euh, d'accord, bon. On va plutôt aller en pré-op tout de suite.(À Izzie.) Trouve Addison Shepherd et surtout, sois discrète.
(Les portes de l'ascenseur se referment.)
(Addison et Richard marchent dans le couloir ouvert qui mène au bureau de Richard. Ce dernier porte un nouveau chapeau, un chapeau gris façon “gangster” des années 20.)
ADDISON: Je pars dans la matinée.
RICHARD: Non.
ADDISON: Je vous demande pardon ?
RICHARD: Non, je refuse votre démission, Addison.
ADDISON: Ce n'est pas une démission, Richard. C'est une information. Je ne travaille pas officiellement pour vous.
(Ils entrent dans le bureau de Richard.)
ADDISON: Je suis venue ici pour un cas particulier. Je peux très bien suivre les progrès des jumeaux depuis New York.
RICHARD: Et pour la fillette prématurée ?
ADDISON: Je ne vais plus m'occuper d'elle, vous le savez. Il m'a appelé Satan, Richard.
RICHARD: Vous n'allez pas abandonner la bataille.
ADDISON: Il n'y a pas de bataille. Il a gagné. (Richard range son chapeau.) Je pars dans la matinée.
(Addison s'apprête à partir. George frappe à la porte et entre dans le bureau de Richard.)
RICHARD: Qu'est-ce qu'il y a, O'Malley ?
GEORGE: C'est le Dr. Grey, monsieur. Ellis Grey.
(Izzie marche dans le couloir, en cherchant Addison. La caméra monte au niveau au-dessus pour voir Richard et George qui marchent. Addison les suit. Richard a changé de nouveau de chapeau.)
GEORGE: Le scanner confirme la diverticulite, mais une masse hépatique a été repérée.
RICHARD: Oh mon Dieu.
GEORGE: Ellis Grey a un cancer, en plus de son Alzheimer. Ça va être dur à supporter pour cette pauvre Meredith.
(Ils commencent à descendre les escaliers.)
RICHARD: On ne saura si c'est un cancer qu'après la biopsie, O'Malley.
GEORGE: Oui c'est vrai. Désolé.
(Izzie arrive en bas des escaliers. Ils s'arrêtent.)
IZZIE: Excusez-moi, Dr. Shepherd. On a besoin de vous vite. (Addison regarde brièvement Richard.) C'est Cristina, une de nos internes... Elle... (Elle ne veut visiblement pas dire ça devant George.) elle a eu un malaise.
GEORGE: Cristina a eu un malaise ?!
ADDISON: Et pourquoi moi ?
(Izzie soupire mais ne dit rien. Addison et Richard finissent par comprendre que Cristina doit être enceinte. George, qui comprend également, les regarde.)
GEORGE: Elle est enceinte ?!
IZZIE: La ferme, George ! (À Addison.) Je vous en prie, venez.
(Addison suit Izzie.)
ADDISON: Ça ne change rien du tout, Richard. Je m'en irai dans la matinée.
GEORGE: C'est une très mauvaise journée.
(Bloc opératoire où Derek pratique la sympathectomie sur Kelly. Alex et Meredith sont là aussi.)
DEREK: Très bien Dr. Karev, si on doit l'empêcher de rougir, on doit aller chercher la chaîne ganglionnaire sympathique, qui se trouve où ?
(Richard entre dans le bloc avec George qui se tient à la porte.)
RICHARD: Il est temps de m'autoriser à opérer, Shepherd.
DEREK: Quoi ?
RICHARD: Je sais que vous m'avez entendu.
DEREK: Chef, je suis un peu occupé. On en reparlera plus tard.
(Richard pénètre dans le bloc tenant un masque sur la bouche. La porte du bloc se referme. George attend à l'extérieur.)
RICHARD: Je veux un accord verbal tout de suite, et on remplira les papiers après.
DEREK: Je ne peux pas faire ça.
RICHARD: Je suis votre chef de chirurgie. Ce n'est pas une requête.
DEREK: Avec tout le respect que je vous dois, dans cette situation, je ne suis pas votre subordonné, je suis votre médecin. Une semaine après une opération du cerveau, vous n'êtes pas prêt à recommencer à opérer.
RICHARD: C'est une procédure simple. Une biopsie à l'aiguille. Un interne pourrait le faire.
DEREK: Alors laissez un interne s'en charger. Où est le problème ?
(Meredith regarde la conversation et réalise de quoi il s'agit.)
MEREDITH: C'est pour ma mère, c'est bien ça ? Vous pensez qu'elle a un cancer ?
RICHARD: George a besoin de votre signature.
(Meredith regarde Derek puis quitte le bloc.)
DEREK: Richard, je sais que c'est votre amie, mais je ne vous autoriserai pas à opérer.
(Meredith est sortie du bloc pour signer les formulaires requis pour pratiquer la biopsie sur sa mère.)
MEREDITH: À combien est sa bilirubine ?
GEORGE: Elle n'est qu'à 4. (Meredith hoche la tête.) C'est pas génial mais c'est pas dramatique.
(George lui tend les formulaires et un stylo pour les signer.)
MEREDITH: C'est pour ça que j'ai pas vu la jaunisse.
GEORGE (Paraît mal à l'aise.): Personne ne l'aurait vue. Il va falloir attendre et voir venir.
MEREDITH: Il y a un truc que tu me dis pas.
GEORGE: C'est Cristina.
(Addison pratique une échographie sur Cristina qui est maintenant couchée sur un lit d'hôpital. Bailey est debout derrière le lit, caressant ses cheveux.)
ADDISON: Vous avez prévenu le père ?
(Cristina ne dit rien, seules quelques respirations bizarres se font entendre.)
BAILEY: Cristina ? Cristina ? Cristina ? Cristina ? Est-ce qu'on peut prévenir quelqu'un ? (Cristina continue de haleter légèrement.) On est en train de la perdre.
ADDISON (Pointant son doigt sur l'écran montrant l'utérus de Cristina.): Non, regardez ça ! C'est une grossesse extra-utérine. La trompe a éclaté. Elle fait une hémorragie.
(Burke sort juste du bloc opératoire. Il est stoppé par Richard juste devant le tableau des chirurgies programmées.)
RICHARD: Oh génial, vous avez fini. Je veux que vous fassiez une biopsie à l'aiguille.
BURKE: Euh... il faut d'abord que j'aille... enfin je dois aller voir quelqu'un, j'ai une interne qui s'est effondrée au beau milieu d'une intervention, alors si ça peut attendre...
RICHARD (Inflexible.): Non, je veux que vous fassiez cette biopsie tout de suite.
BURKE: Chef, là ce n'est pas le bon...
RICHARD: Écoutez, je ne suis pas d'humeur à discuter. Vous comprenez ? Vous allez le faire parce que je vous le demande.
(Un interne sort du bloc et vient écrire une nouvelle chirurgie programmée sur le tableau.)
RICHARD: Parce que j'ai besoin que vous y alliez. (Burke le regarde.) C'est Ellis Grey.
(Richard s'en va. Burke finit par suivre, et rate la chirurgie en urgence sur Cristina que marque l'interne sur le tableau.)
(Addison opère Cristina suite à sa grossesse extra-utérine. Bailey est toujours là, veillant sur elle. Izzie observe Addison.)
IZZIE: Ça va aller pour elle, hein ?
ADDISON: À quel point tenait-elle à cette grossesse ?
IZZIE: J'en sais rien. C'est une personne très discrète.
ADDISON: Elle a perdu beaucoup de sang mais je vais la tirer de là. (Elle continue d'opérer.) Dr. Bailey, vous devez bien avoir une intervention ou deux à pratiquer ?
BAILEY: Je suis très bien ici.
(Derek lave ses mains après sa chirurgie. Meredith et Alex entrent dans la pièce pour se laver les mains à leur tour.)
MEREDITH (À Alex.): Tu vas pouvoir faire le suivi ? Je vais aller voir Cristina.
ALEX: Ouais. Qu'est-ce qu'elle a ?
(Derek arrête Meredith et attrape ses mains d'un air rassurant. Meredith recule, l'air contrarié. Derek lève ses mains en signe de défense.)
DEREK: Ça va aller ?
MEREDITH (Sèchement.): Non !
DEREK: Désolé.
MEREDITH: Ne sois pas désolé. J'en ai marre que tu sois toujours désolé.
DEREK: Docteur...(Coupé par Meredith.)
MEREDITH: Alors arrête !
DEREK: Docteur Grey …
MEREDITH (Énervée.): Docteur Grey ? Sincèrement ? Est-ce que ça t'embête qu'Alex découvre ce qu'il y a entre nous ? Est-ce que ça importe à tes yeux ? Tu crois vraiment que ça le choque ?!
(Meredith se tourne vers Alex. Il essaie de ne pas paraître perplexe.)
MEREDITH (Bruyamment.): Est-ce que ça te choque je sois assez bête pour m'envoyer en l'air avec un titulaire marié ?
ALEX: Non.
(Meredith pointe son regard sur Derek.)
DEREK: Meredith, ça va.
MEREDITH (Fort et contrariée.): Non, ça ne va pas ! Tu as une femme qui est très difficile à détester. (Ils ont fini de se laver les mains mais Alex reste pour écouter, derrière Derek.) Qui est d'une grande gentillesse, qui est terriblement intelligente, et qui en ce moment-même est en train de sauver la vie de mon amie.
DEREK: (Doucement.): Meredith, est-ce que tu voudrais... (Meredith lui coupe la parole.)
MEREDITH: Non ! Je ne suis plus ta petite amie, alors ne me parle plus de cette façon ! Et tu sais quoi, ne me parle plus du tout !
(Meredith s'en va de la pièce.)
ALEX: Dur, rudement bien envoyé.
(Derek fait un léger signe de la tête et s'en va à son tour.)
(Meredith arrive en courant dans le bloc opératoire où est Cristina. Elle s'apprête à entrer dans le bloc. Bailey la voit et vient vers elle pour l'arrêter à la porte.)
BAILEY: Tu veux quelque chose ?
MEREDITH: Je veux entrer.
BAILEY: Non, hors de question.
MEREDITH: Je suis son amie.
BAILEY: Justement. Elle est sur la table d'opération, elle est nue et vulnérable. Elle est sédatée et elle est sûrement terrorisée et désespérée. Pour l'instant, ce n'est plus un médecin, ce n'est plus ton amie. C'est une patiente et elle a droit à toute l'intimité que je suis en mesure de lui donner. Tu n'entreras pas.
(Addison et Izzie regardent.)
MEREDITH (Soupire.): On a fait du jogging ce matin. Je lui ai fait faire du jogging, est-ce que ça peut être la raison ?
BAILEY: Non, non. Ça n'a rien à voir. Rien ne pouvait provoquer ça.
MEREDITH: Vous devez me laisser entrer.
BAILEY (En plaisantant.): Essaie, si tu veux, mais dans ce cas, je te casserai la figure. Je suis petite, mais toi tu es plutôt légère, j'y arriverai.
MEREDITH: Je vous déteste. À cet instant précis, je vous déteste.
BAILEY: Tant pis, je m'en remettrai.
(Burke pratique la biopsie à l'aiguille sur Ellis Grey, dans sa chambre. George est là, il observe.)
BURKE: Rassurez-vous Dr. Grey, nous allons vous endormir un moment, mais je vous promets que vous serez prête à retourner en chirurgie très vite.
ELLIS: Richard. Dieu merci, vous êtes là. Vous êtes un bien bel homme. Mon cher mari m'a rendu complètement folle.
(Richard regarde à l'extérieur à travers la fenêtre de la chambre.)
(Derek regarde Seattle à travers la grande baie vitre dans le couloir de l'hôpital. Ensuite, retour sur Meredith qui est assise seule dans la galerie d'observation d'un bloc, l'air bouleversé.)
(Derek veille sur le bébé prématuré. Addison arrive.)
ADDISON: Regarde ça. Sa tension est stabilisée.
DEREK: Son état s'est amélioré depuis ce matin. (Prenant son dossier médical, il va s'asseoir dans le fauteuil à bascule.) Et il y a aucune raison pour que son état se soit amélioré depuis ce matin.
ADDISON: Elle est vraiment magnifique, non ?
DEREK: Bon, écoute. Si elle passe la nuit et qu'elle récupère un peu de forces, on l'opèrera.
(Addison sourit. Derek lui sourit en retour.)
ADDISON: Tu sais, je crois qu'on devrait réussir à régler, disons, notre différend de trois façons.
(Elle se dirige vers Derek.)
ADDISON: Première solution. Je pourrais m'excuser et toi, tu pourrais me pardonner, et tu reviendrais à la maison, et tous les deux, on pourrait reprendre notre vie comme des adultes. Ou, deuxième solution. Je pourrais m'excuser, et tu pourrais me pardonner, revenir à la maison, mais tu pourrais remettre mon erreur sur le tapis à chacune de nos disputes.
DEREK: Tu veux essayer de me faire rire ?
(Addison se penche sur Derek.)
ADDISON: Satan a le sens de l'humour.
DEREK: Et la troisième solution.
ADDISON: Je n'ai aucune idée pour cette troisième solution.
(Addison se penche et embrasse Derek. Il l'embrasse en retour. Addison s'éloigne.)
ADDISON: Je sais seulement que je t'aime toujours.
(Burke et George marchent dans le couloir près du tableau des chirurgies programmées.)
BURKE: Dis-leur que le chef a dit de faire vite sur cette biopsie et dis-leur que c'est Ellis Grey.
GEORGE: D'accord.
(George s'en va et Burke remarque le tableau, s'arrête et le regarde fixement. George revient.)
GEORGE: Oh Dr. Burke, vous voulez le grade de la différenciation histologique ou une coloration particulière ?
BURKE: Qu'ils fassent tous les examens, George.
GEORGE: D'accord.
(Il continue de regarder fixement le tableau. La caméra se concentre sur: “C.YANG/LAPAROTOMIE EXPLORATOIRE/GROSSESSE EXTRA-UTERINE/SALPINGO-OOPHORITE”. Burke est sous le choc.)
(Cristina est allongée dans son lit d'hôpital. Bailey est assise à côté d'elle et la surveille. Il y a un silence pendant un instant.)
CRISTINA: Qu'est-ce qui s'est passé ?
DR. BAILEY: Tu as fait une grossesse extra-utérine. Ta trompe gauche a éclatée. (Elle soupire.) Le Dr. Shepherd... a fait tout ce qu'elle a pu, mais les dégâts étaient bien trop importants. Elle n'a pas pu sauver la trompe.
(Cristina ne dit rien, et ferme les yeux.)
(Chambre de Kelly. Meredith l'examine. Alex parcourt son dossier. Kelly se réveille.)
KELLY: Hé.
MEREDITH: Ça va ?
KELLY: C'est terminé ?
MEREDITH: Mmm hmm. L'intervention s'est très bien passée. On fait une surveillance post-opératoire, le Dr. Shepherd va venir vous voir dans un petit moment.
(Kelly ne rougit pas.)
KELLY: Vous pouvez redire ça.
ALEX: Quoi ?
KELLY: Dire son nom. Dr Shepherd. (Elle ne rougit toujours pas.) Oh mon dieu, regardez mon visage. Dr. Shepherd. Dr. Shepherd.
MEREDITH: Je crois que ça valait le coup. (Kelly rigole et sourit joyeusement.)
(Alex et Meredith partent de la chambre.)
ALEX: Moi je trouve que c'est de la folie de subir une intervention aussi risquée, uniquement pour que les gens ignorent ce qu'on ressent.
MEREDITH: Ah oui, tu crois ça ?
ALEX: Non, en fait non. (Alex marche un peu devant mais s'arrête et se retourne vers Meredith.) Tu peux parler, tu sais, enfin si t'en as besoin.
MEREDITH: Non, je vais bien.
ALEX: T'as répété ces mots tellement de fois aujourd'hui que c'est un peu comme s'ils n'avaient plus de sens. Mais tu peux tout me dire sans soucis. Même si je répète tout ce que tu diras, personne me croira. De toute façon, ils m'aiment pas ici.
MEREDITH (Souriant.): Izzie t'aime bien. (Alex se détourne en essayant de ne pas sourire.) Oh, mais tu rougis.
ALEX: La ferme. (Revient vers Meredith.) En tout cas, moi y'a un truc. C'est que j'arrive pas à comprendre comment tu tiens. C'est vrai, si on me disait que ma mère a un cancer, je m'effondrerais tout de suite.
MEREDITH: Ce que je pense va te choquer.
ALEX: Tu as eu une pensée choquante ? (Secoue la tête.) J'aurais jamais cru que tu aurais des horreurs en tête.
MEREDITH: Ce qui me ferait peur, c'est qu'elle n'ait pas cancer.
ALEX: Ouais. Un cancer du foie rapide. Plutôt douloureux, mais rapide. Mais y'a la morphine. On ne donne pas de morphine pour l'Alzheimer.
MEREDITH: Non, y'a rien. (Soupire.) Quel genre de personne peut souhaiter que sa mère ait un cancer ?
(Alex ne répond pas.)
(Retour sur Richard dans la chambre d'Ellis Grey. Elle est en train de dormir.)
RICHARD (Soupire.): C'est dur. Je sais que c'est dur d'être celui qui s'en va. Mais bon sang, c'est pas non plus facile d'être celui qui reste.
(Meredith et George au bureau des infirmières, attendent les résultats de la biopsie de la mère de Meredith. Izzie arrive et s'assoit à côté de George.)
IZZIE: Meredith, tu as eu les résultats de la biopsie de ta mère ?
GEORGE: Pas encore.
MEREDITH: Comment va Cristina ?
IZZIE (Soupire.): Oh, elle va avoir mal un jour ou deux, mais elle va s'en sortir.
MEREDITH: Je suis heureuse que tu aies été là.
IZZIE: C'est vrai ?
MEREDITH: Oui, c'est vrai.
IZZIE: Tu vois, (Rigolant à moitié.) en fait, très souvent j'ai l'impression que toi et Cristina, vous allez de votre côté, et moi je suis là.
MEREDITH: Parle-moi d'Alex.
IZZIE: Oui, je sais. Je sais que vous le détestez, mais tant pis.
(George gémit.)
MEREDITH: Ouais c'est vrai, mais en fait, je voulais te dire que je voulais bien te croire, quand t'expliques qu'il est différent quand on le connaît.
(Izzie sourit.)
TECHNICIEN DE LABORATOIRE: Et voilà. (Un laborantin arrive et tend les résultats de la biopsie à Meredith.) Ellis Grey.
(Elle lit les résultats alors que George et Izzie l'observent. Elle se lève et donne les résultats à George.)
MEREDITH: Va lui dire.
(Elle commence à partir.)
IZZIE: Meredith, ça va ?
MEREDITH: Non. Ça va pas, non.
(Retour sur Ellis Grey, allongé dans son lit. George entre.)
GEORGE: Dr. Grey ?
(Elle ouvre les yeux, surprise.)
ELLIS: Oh, je t'en prie, Thatcher, la journée a été longue. Je suis fatiguée, va-t'en !
(Elle ferme les yeux.)
GEORGE: Non ! (Elle les rouvre de nouveau.)
ELLIS: Quoi ?
GEORGE: Non. (Il vérifie qu'il n'y ait personne à côté qui écoute.) Je suis Thatcher Grey, et je suis ton mari. Je sais que tu ne m'aimes pas beaucoup mais... laisse-moi te dire que je ne t'aime pas toujours, moi non plus. (Ellis semble surprise.) Je déteste la façon dont tu me parles. Et je déteste surtout la façon dont tu parles à Meredith. Elle mérite mieux de ta part.
ELLIS: Je suis désolée.
GEORGE: Tu es désolée ?
ELLIS: Quel est le problème, Thatch' ?
GEORGE: La masse dans ton foie... (Elle lui coupe la parole.)
ELLIS: C'est algèbre ? Je veux dire, c'est algèb... c'est pas... c'est pas vrai. (Soupire.) C'est malin ?
GEORGE: Non. C'est bénin.
[EXTÉRIEUR DU SEATTLE GRACE.]
(Derek sort de l'hôpital. Il voit Meredith assise sur un banc. Elle pleure mais il ne peut voir que son dos.)
DEREK: Meredith ?
MEREDITH (Légèrement.): Oh.
DEREK: Meredith.
MEREDITH (En sanglotant.): Non. Je t'en prie, pas ça. Dis rien. Rien.
DEREK: D'accord.
(Il reste encore là. Elle se lève et fait le tour du banc, s'arrêtant devant lui. Il semble inquiet.)
MEREDITH: Je suis... je suis fatiguée. Ma mère est fatigante. Ce qui est arrivé à Cristina. Et toi. Te détester, c'est ce qui me fatigue le plus.
(Elle saisit le visage de Derek et l'embrasse brièvement.)
MEREDITH: C'est trop dur, je peux plus.
(Elle retourne dans l'hôpital. Derek est stupéfait.)
[INTÉRIEUR DU SEATTLE GRACE.] MVO: Personne n'aime perdre le contrôle de soi. Mais quand on est chirurgien, il n'y a rien de pire.
(Retour dans la chambre d'Ellis Grey. Elle a fait de la place pour George “Thatcher” dans son lit. George regarde fixement. Elle tapote le lit. Il finit par s'asseoir dans son lit et s'allonge à côté d'elle.)
MVO: C'est un signe de faiblesse. Le signe qu'on n'est pas à la hauteur de sa tâche.
(Retour sur Alex et Izzie, debout dans un couloir de l'hôpital, à côté d'une porte.)
IZZIE: Comment quelqu'un peut être aussi odieux et aussi charmant à la fois ? Explique-moi.
ALEX: C'est tout un art.
IZZIE: Hmm.
(Ils sourient. Izzie s'en va.)
MVO: Et pourtant, il y a des moments où ce contrôle vous échappe.
(Retour sur Ellis et George. Elle l'embrasse sur la joue.)
MVO: Quand le monde s'arrête de tourner, et que vous réalisez que votre joli petit bistouri ne vous sauvera pas.
(Meredith entre dans la chambre de Cristina. Il n'y a qu'elle.)
(Burke parle à M. Gaston dans sa chambre d'hôpital.)
BURKE: En ouvrant, on ne devait seulement enlever la tumeur. Au lieu de ça, ça a été plus compliqué. La tumeur avait infiltrée le péricarde en perforant une partie du myocarde.
M. GASTON: Ouais. C'est très médical ce discours.
BURKE (Cherchant ses mots.): Ça veut dire... (Il s'éclaircit la voix et retire ses lunettes.) Ça veut dire que... que vous avez le coeur brisé, au sens littéral. (Il sourit ironiquement.) Mais maintenant, je... (Il rit à moitié.) mais maintenant, vous allez vite guérir.
(Il sort de la chambre. Il ferme les yeux, essayant de ne pas pleurer.)
MVO: Peu importe à quel point vous luttez. Vous tombez. Et c'est terrifiant.
(Burke s'arrête devant la chambre de Cristina. Elle dort. Meredith, Alex, George et Izzie sont là.)
MVO: Si ce n'est qu'il y a un bon côté à cette chute libre. C'est une chance que vous donnez à vos amis de vous rattraper.
(Burke s'en va.)