GREY’S ANATOMY. 5x05.
« Je suis un rocher. Je suis une île. (Meredith lit le journal de sa mère, Derek dort à côté.) C’est le mantra de tous les chirurgiens que j’ai rencontrés. (Erica et Callie rentrent chez cette dernière.) On se croit indépendants. Solitaire. Francs-tireurs. Pour bosser, il nous faut juste une salle d’op, un scalpel, et un corps. »
Callie pose ses affaires et s’apprête à ouvrir une bouteille.
ERICA : Yang est de garde ce soir ?
CALLIE : (Versant du vin dans deux verres) Oui, tu n’as pas vu comme c’est propre ici ?
« Mais en vérité, aucun de nous ne peut se débrouiller seul. La chirurgie, comme la vie, est un travail d’équipe. »
Erica regarde Callie qui se tourne vers elle.
CALLIE : Tu sais, le fait de prendre son temps ? C’est une super idée.
ERICA : (Trinquant) Comme ça, il n’y a pas de stress.
CALLIE : Oui, on peut juste… rester comme ça sans tout ce…
ERICA : Toutes ces attentes.
CALLIE : (Posant son verre) Pourquoi se presser ?
ERICA : Exactement.
« En définitive, il faut se lever du banc et décider… (Erica et Callie se fixent) pour quelle équipe on joue. »
Elles se jettent dessus et s’embrassent passionnément en tombant sur le canapé.
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Derek est à table, mangeant son petit-déjeuner et lisant le journal.
MEREDITH : (Arrivant) Salut.
DEREK : Salut. (Elle prend une tranche de pain en passant.) L’une des joies de la cohabitation, c’est de prendre le petit déj’ ensemble.
MEREDITH : Pas possible ce matin, Bailey nous a appelés tôt.
DEREK : (Lui montrant le journal) Tu n’as pas le temps de regarder notre travail dans un grand magazine.
MEREDITH : Ils ont publié notre essai clinique ? (Derek acquiesce.) En couverture. « Une nouvelle méthode pour traiter les gliomes inopérables. La méthode Shepherd. »
DEREK : (Le sourire aux lèvres) Qu’en penses-tu ?
MEREDITH : C’est une grande photo de toi.
DEREK : Tu fais la tête.
MEREDITH : Je ne fais pas la tête. J’adore cette photo. Il faut que j’y aille.
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Richard regarde le journal où Derek est en couverture. Bailey est à côté. Ils sont devant le tableau des opérations du jour.
RICHARD : La méthode Shepherd. Il est temps que cet hôpital ait une bonne pub, pour une fois. (A Bailey) Vous avez trouvé un donneur ?
BAILEY : Oui, monsieur. La dernière pièce du puzzle a enfin été placée.
RICHARD : C’est le grand jour, Dr Bailey. Le jour où le Seattle Grace est de nouveau dans la danse. Shepherd en couverture d’un journal national, qui revendique la paternité d’une opération compliquée. Je ne vois pas Mercy West entreprendre un tel projet, et vous ?
BAILEY : J’attendrais, avant de fêter ça, de mener tout ça à bien.
RICHARD : C’est vrai. Il ne faut pas porter la poisse.
BAILEY : (Ecrivant une nouvelle opération sur le tableau) Prends ça, Mercy West.
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Mark est dans la salle de repos, lisant dans un lit.
CALLIE : (Ouvrant la porte) Je te cherchais partout.
Elle entre, et s’assoit en face de lui.
MARK : J’ai eu une palatoplastie, ce matin. Tu as vu la méthode Shepherd ?
CALLIE : Oui, très impressionnant. Ecoute, hier soir, Erica…
MARK : (Lisant toujours le journal) Ils retouchent les photos ? On ne voit pas un seul pore.
CALLIE : (Prenant le journal) Tu m’écoutes ? J’ai besoin de toi.
MARK : Je suis un peu claqué, (Soulevant la couverture) mais si tu veux faire tout le boulot…
CALLIE : Non. (Rabattant la couverture) Je veux parler. Hier soir, Erica et moi… on… On l’a fait. Plus ou moins.
MARK : Félicitations.
CALLIE : Non. Ce n’était pas bien du tout. J’ai craqué. Je… ne pouvais pas aller en bas. J’ai essayé, mais c’était bizarre et clinique, comme chez le gynéco. (Mark se lève) Je suis partie avant qu’elle se lève. Je ne pouvais pas l’affronter. Et si Erica et moi, on avait fait une erreur ? (Mark s’approche de la porte) Tu vas où ?
MARK : Je ne peux pas parler de ça.
CALLIE : Tu adores parler de ça. Deux filles ensemble, c’est chaud.
MARK : Deux filles qui aiment coucher ensemble, c’est chaud. Une fille qui dit que ça craignait, c’est déprimant et nul. Nul.
Il sort. Callie soupire.
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Les résidents (Izzie, Cristina, Meredith, et Alex) sont dans le vestiaire.
CRISTINA : Le chef veut qu’on donne un interne à George ?
ALEX : Sauf Grey. Elle a déjà perdu O’Malley. (S’apprêtant à noter) Largue ton poids mort.
CRISTINA : Ce sont tous des poids morts. Alors, il m’en faut quatre, pas trois.
Lexie rentre dans la pièce, des ballons plein les mains. Ils la regardent tous.
LEXIE : George fait de la paperasse. Il endosse son costume de médecin. (Se frayant un chemin jusqu’au casier de George) On devrait décorer son casier.
CRISTINA : (A Lexie) Donne-moi ce café.
MEREDITH : (Lisant le journal) Je ne veux pas des honneurs, mais l’essai clinique, c’était moi. J’ai dû le supplier de le faire.
Lexie colle des affiches « Félicitation George. »
IZZIE : A ta place, je voudrais les honneurs.
CRISTINA : Si tu entubes les temps plein, ils t’entubent. Ils ont tout pouvoir.
LEXIE : Tu pourrais entuber les internes. Enfin, sortir avec. Les résidents pourraient sortir avec les internes, on est inoffensifs. J’ai lu une étude, les internes se plaignent rarement d’acharnement sexuel car on se sent faibles et impuissants à l’hôpital.
Après un moment à tous se regarder, Izzie rit doucement.
ALEX : Les internes : l’autre viande blanche.
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Bailey marche dans les escaliers, suivi des résidents et de leurs internes.
IZZIE : On va où ?
BAILEY : Vous verrez ça quand on y sera.
CRISTINA : Je suis au service du Dr Sloan aujourd’hui.
BAILEY : Vous quittez tous votre service. Vous êtes tous avec moi.
GEORGE : (Arrivant) On va où ?
ENSEMBLE : Tu verras ça quand on y sera.
LEXIE : (A George) Tu as vu ton casier ? J’ai mis une bougie parfumée. Ton pyjama va sentir la cannelle.
CRISTINA : Dr Bailey, le Dr Sloan fait un avancement transpalatal.
MEREDITH : Hahn a dit que je pouvais venir pour son pontage aortique.
IZZIE : Il faut que j’aille à la consult’. Je suis le seul médecin de garde. (Bailey se retourne) Et j’ai de la paperasse…
BAILEY : Aujourd’hui, on ne parle pas du service où vous voulez être, ni de votre carrière. On parle de moi. Je travaille sur ce projet depuis longtemps, et comme c’est important pour moi, ça le sera pour vous. Et pour réussir ce projet, on doit travailler en équipe. Aujourd’hui, vous n’êtes pas 15 médecins séparés, mais une équipe de chirurgiens qui représentent cet hôpital. C’est clair pour tout le monde ?
Ils acquiescent et la suivent à nouveau.
MEREDITH : Pourquoi faut-il tant de médecins pour une opération ?
BAILEY : Parce qu’en fait, il y a 12 opérations. (Ils entrent dans la salle où sont les patients) Six greffes de rein dans six salles d’op, en même temps. Don de rein par appariement. Six personnes donnent un rein à de parfaits inconnus, six en reçoivent d’un parfait inconnu. Ça fait douze heureux.
MEREDITH : Un don de rein par appariement.
CRISTINA : Plus connu sous le nom de…
IZZIE : Opération Domino.
Ils se regardent tous en souriant.
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Bailey fait une présentation des patients. Certains se font prendre en photo.
BAILEY : Stan Mercer, 46 ans. Insuffisance rénale due à une forte tension artérielle. Sa femme voulait lui donner un rein, mais n’était pas compatible, donc elle le donnera à Mme Chen, qui est là (Elle la montre du doigt), compatible, et M. Mercer recevra un rein de ce jeune homme.
STAN MERCER : (Tendant la main au jeune homme) Ravi de vous rencontrer.
LE PERE DU JEUNE HOMME, KURT : PJ. Je t’en prie.
Stan et PJ se serrent la main.
BAILEY : Kurt Walling, 58 ans. Insuffisance rénale chronique due au diabète. Son fils PJ était incompatible, donc M. Walling recevra le rein de Mlle Herman.
KURT : (Lui tendant la main) Merci pour ce rein, Mlle Herman.
MLLE HERMAN : (Lui serrant) Appelez-moi Lindsay. On sera assez proches d’ici la fin de la journée.
BAILEY : Pourquoi avez-vous l’air idiots ?
ALEX : Il nous faudrait un résumé.
LEXIE : Mlle Herman donne son rein à M. Walling. Le rein de son fils va à M. Mercer. La femme de M. Mercer donne le sien à Mme Chen. La sœur de Chen en donne un à M. Patel. La femme de M. Patel donne son rein à Mme Loring, venue avec sa cousine, Mme Gomez, qui donne son rein à M. Cross, le flûtiste professionnel.
BAILEY : Si vous n’avez pas de mémoire photographique, c’est en salle de conférence.
Elle marche à nouveau, ils la suivent tous.
LEXIE : Pourquoi on fait les six greffes d’un coup ?
MEREDITH : Pour que personne ne se défile au dernier moment.
IZZIE : Pourquoi faire ça ? C’est génial de participer à ce projet.
ALEX : Greffer un organe, ça fait peur.
BAILEY : Cette opération est un grand château de cartes. Si on perd un donneur, on les perd tous. Non seulement vous donnerez des soins médicaux hors pair, mais vous serez gentils avec les patients. Il ne faut pas que ça capote avant l’opération. Des questions ?
CRISTINA : (Levant la main) Il paraît que quand on a fait le domino à Boston Gen, les internes ont gardé un rein mort dans un bocal, comme souvenir.
MEREDITH : Je veux un rein dans un bocal.
IZZIE : Je peux en avoir un ?
ALEX : Alors moi aussi, j’en veux un.
CRISTINA : C‘était moi, la première.
BAILEY : Personne n’aura de rein dans un bocal. Les reins morts ne sont pas des bibelots. Allez, dégagez.
Ils partent tous.
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Callie part dans une direction après avoir vu un patient. Erica arrive de l’autre côté. Elles se croisent.
ERICA : Salut, ça va ?
CALLIE : Bailey a piqué tous les internes en chirurgie, et il me reste les internes en Psy. Pas les plus malins.
ERICA : Tu es occupée. Je ferais court. Si tu n’es pas de garde, ce soir, on pourrait aller chez moi, commander à dîner, et louer un film.
CALLIE : Tu veux qu’on se revoie ce soir ?
ERICA : Je me suis bien marrée hier soir.
CALLIE : (Choquée) Marrée.
ERICA : Enfin, tu me diras quoi.
Elle s’en va. Callie fait semblant de sourire.
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Cristina est avec ses internes dans un couloir.
CRISTINA : Comme vous le savez, quelqu’un va avec O’Malley aujourd’hui.
LEXIE : Moi ! S’il faut un volontaire.
CRISTINA : Je décide qui va avec lui après avoir décidé qui, parmi vous, est le plus nul. Ne faîtes pas exprès d’être nul, je le saurai.
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George et ses nouveaux internes sont dans la chambre de Stan Mercer.
MME MERCER : Tu veux ton livre ou de la musique, pour te détendre ?
STAN : Je veux bien de l’eau.
MME MERCER : Tu ne veux pas des glaçons ? Tes chevilles ont l’air enflées.
STAN : (Aux médecins) Ma femme adore surveiller ma rétention hydrique.
GEORGE : (Faisant une prise de sang) Megan, tu veux bien venir fixer l’aiguille pour qu’on commence la dialyse.
MEGAN : (Aux autres internes, riant) On dirait un vrai docteur.
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Cristina et ses internes sont dans la chambre de Lindsay Herman.
LEXIE : Vous n’avez pas de proches dans le domino, Mlle Herman.
LINDSAY : Non.
LEXIE : Alors vous donnez votre rein à un parfait inconnu pour rien ?
LINDSAY : Ce n’est pas un problème. J’ai deux reins, et on peut vivre avec un seul.
LEXIE : Ce que vous faîtes est génial. L’UNOS manque toujours d’organes. Si tout le monde faisait ça…
CRISTINA : (Auscultant Lindsay) Tout serait parfait sur Terre. Elle a compris, Grey.
LINDSAY : J’en ai assez des : « C’est super. »
CRISTINA : Je comprends.
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Meredith attend l’ascenseur. Derek la rejoint.
DEREK : (Appuyant sur le bouton) J’ai dû passer la journée avec des journalistes. J’ai des crampes à force de sourire.
MEREDITH : J’ai déjà appuyé.
DEREK : C’est plus rapide quand c’est moi.
MEREDITH : C’est la méthode Shepherd.
DEREK : Très drôle.
MEREDITH : (Commençant à s’en aller) Je vais prendre les escaliers.
DEREK : Meredith, ça t’ennuie ?
MEREDITH : Pourquoi ça m’ennuierait ? Tu ne peux pas parler de méthode Shepherd-Grey car on se dirait que tu t’es fait aider.
Elle s’en va.
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Alex et Izzie s’occupent de Kurt Walling et de son fils PJ.
PJ : Je dois vraiment donner mon rein à ce vieux type ?
ALEX : (L’auscultant) M. Mercer n’a pas plus de 50 ans.
KURT : Mon fils en a 22. Pour lui, si on a plus de 40 ans, on est à l’article de la mort.
PJ : J’ai eu 23 ans en août.
KURT : C’est vrai. On pourrait fêter ça à l’hôpital. On achètera un gâteau glacé, tu adorais ça.
PJ : Quand j’avais sept ans. Je ne suis pas là pour ça. Je veux que ça se termine et me casser.
Alex et Izzie échangent un regard.
IZZIE : Vous êtes sous dialyse quatre fois par semaine ?
KURT : Autant m’enchaîner à la machine, à ce stade. Mes reins sont morts. Je suis en sursis. Alors j’ai de la chance d’avoir un fils prêt à faire ça pour moi.
PJ : Tu as de la chance d’avoir du fric. J’aurais mes 10 000 dollars quand, avant ou après l’opération ?
Alex et Izzie se regardent.
KURT : Cadeau de Noël.
ALEX : On est en octobre.
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Bailey est dans son bureau, triant des papiers. Alex et Izzie avancent vers elle.
BAILEY : Je vous vois hésiter.
IZZIE : Si un patient payait son fils pour un rein, que se passerait-il ?
BAILEY : Payait pour un rein ?
IZZIE : Supposons.
BAILEY : Comme vous avez volé un organe vous-même il y a peu de temps, vous devriez savoir que dans ce cas, votre patient serait exclu du projet. (Se levant et montrant le tableau) Ce qui signifie que cette personne, du fait que son mari n’aurait plus de rein, serait exclue. Ensuite, ceux-ci seraient exclus, puis ceux-là, et tout s’écroulerait, voilà ce qui se passerait. Si vous suggérez que c’est ce qui se passe ici, vous avez intérêt à être sûrs de vous.
Izzie commence à sortir.
ALEX : C’est seulement un cadeau pour Noël, en avance.
Il sort après Izzie.
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MME MERCER : Les filles de votre âge font les magasins. Vous êtes à l’hôpital pour donner un rein à un étranger.
LINDSAY : Je ne suis pas une sainte.
MME MERCER : Votre rein n’ira peut-être pas directement à mon mari, mais vous contribuez à lui sauver la vie aujourd’hui. Pour moi, vous êtes Mère Theresa.
STAN : Chérie, tu veux bien me chercher une serviette mouillée ?
MME MERCER : Bien sûr. (A Lindsay) Excusez-moi.
STAN : Merci.
Elle s’éloigne et passe derrière Cristina et Meredith qui parlent entre elles.
MEREDITH : Ma mère a inventé la méthode Grey toute seule.
CRISTINA : Tu devrais arrêter de lire son journal. Tu vas te sentir incompétente.
MEREDITH : Elle est morte et continue à me dépasser.
CRISTINA : (Pointant du doigt) Tu vois cet interne, là-bas ? Il est en bonne santé. Je pensais à ce que disait Lexopédia. Elle doit être sur une piste.
MEREDITH : Tu vas coucher avec un interne ?
CRISTINA : Juste parce que ça me démange. Ça fait longtemps.
A côté, Lindsay se lève d’un coup, criant sur Stan.
LINDSAY : Je ne peux pas faire ça. Tous ces gens qui me disent que je suis merveilleuse et généreuse. Je ne le supporte plus, surtout venant d’elle.
STAN : Parle moins fort.
LINDSAY : (Ne baissant pas le ton) Tu l’as vue me remercier de te sauver la vie ? Stan, c‘est dingue. Tu as promis de lui dire !
Meredith et Cristina arrive vers Stan qui grimace.
MEREDITH : M. Mercer, tout va bien ?
STAN : Je ne me sens pas très bien.
Il a du mal à respirer.
LINDSAY : Dis-le-lui ! Si les trois dernières années ont de l’importance, tu dois lui dire !
MME MERCER : (Arrivant derrière eux) Stan ?
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Stan est allongé sur un lit. Sa femme est à côté et lui parle. Erica et d’autres médecins s’occupent de lui en même temps.
MME MERCER : J’étais au courant pour les femmes. Je croyais que c’était sexuel. Mon Dieu, Stan. Elle donne un rein pour toi. Ce n’est pas sexuel, on parle de famille.
ERICA : (La coupant) Les enzymes cardiaques et l’ECG sont bons. (A Bailey) Il a eu une forte crise d’angoisse. Je peux le préparer pour l’opération.
MME MERCER : Je fais tout pour toi. J’ai consacré toute ma vie à te conduire aux dialyses, chez les médecins…
STAN : Je ne t’ai rien demandé. Je sais conduire et me verser à boire. Je suis malade, pas vieux.
MME MERCER : Ne t’en fais pas, Je ne ferai plus rien pour toi, notamment donner un rein.
Elle sort.
BAILEY : (A Meredith) Appelle l’UNOS, dis-leur qu’il nous faut un rein compatible avec Mme Mercer.
MEREDITH : Ça risque d’être long.
BAILEY : C’est tout ce qu’on a. Vas-y.
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Derek se plaint de Meredith à Mark qui est dans une recherche sur son ordinateur..
DEREK : Ce n’est qu’une interne de 2e année. J’ai fabriqué le virus.
MARK : Elle t’a aidé. Quand Mickael Jordan marque, on ne pense pas à qui l’a aidé.
DEREK : Je ne sais pas. Scottie Pippen.
MARK : Tu me comprends. Les femmes analysent tout.
DEREK : On est grincheux, aujourd’hui. C’est quoi, « traitements expérimentaux pour les palatoschisis » ? (S’approchant) Tu bosses sur ton essai clinique.
MARK : Je fais seulement des recherches.
DEREK : Rien que de me voir, ça te rappelle que tu n’as apporté aucune contribution à l’histoire médicale.
Il s’assoit en face de Mark.
MARK : Sors de là.
DEREK : Tu devrais lire mon article. Ça va enrichir ta vie, te rendre meilleur.
Derek se lève.
MARK : Je le garde pour les toilettes.
Derek sort en souriant.
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Cristina ausculte Lindsay Herman dans une salle.
LINDSAY : Ça a commencé au bureau. C’était léger, drôle. Et un jour, on se réveille, et on ne pense plus qu’à ce type plus vieux. On ferait tout pour lui, on donnerait même un rein.
CRISTINA : Pourquoi ?
LINDSAY : Moi aussi, je pourrais lui sauver la vie. C’est elle, sa femme, mais je lui sauve la vie aussi. Il finira par choisir… elle ou moi.
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Callie rentre dans le bureau de Mark, et s’assoit.
CALLIE : Apparemment, Erica a adoré le sexe sans sexe. Elle en voudrait plus.
MARK : Ça m’arrive sans arrêt. Elles s’éclatent, moi pas.
CALLIE : C’est un conseil ?
MARK : Je suis un chirurgien hors pair, plasticien et ORL. J’ai mieux à faire que de donner des conseils sexuels.
CALLIE : (Mangeant) Comme quoi ?
MARK : (Se levant) Sympa.
CALLIE : Non, Mark. J’ai besoin de ton aide !
Il sort, la laissant toute seule.
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Les internes attendent en ligne devant Alex, Cristina, et Izzie au réfectoire.
MEREDITH : (Bousculant des internes) Excusez-moi. (Elle s’assoit avec les résidents) Que se passe-t-il ?
IZZIE : On essaie de décider quel interne donner à George.
LEXIE : Ils décident ça devant nous, comme si on était du bétail.
CRISTINA : (Mangeant) Je crois que je vais garder Lexopédia. Elle retient beaucoup de choses. Et elle se lave, ce qu’on ne peut pas dire du… numéro Deux qui pue, là-bas.
IZZIE : Les fiches de Graciella sont nulles, mais elle sait poser une perf. Mais Claire a failli castrer un type avec un cathéter.
Cristina barre des noms sur sa liste.
LEXIE : On vous entend.
ALEX : Je larguerais bien Pierce.
IZZIE : Il est si nul que ça ?
ALEX : J’ai horreur du nom Pierce.
LEXIE : (Murmurant aux autres internes) On devrait se révolter. Ils nous respecteraient plus si on ne participait pas à notre humiliation.
INTERNE (N°2) : Révolte-toi d’abord et je te suis.
IZZIE : Des nouvelles de l’UNOS ?
MEREDITH : Ils n’ont pas encore trouvé quelqu’un de compatible.
IZZIE : J’espère qu’ils y arriveront. Mon patient a besoin d’un rein.
CRISTINA : Ils en ont tous besoin.
MEREDITH : Je ne donnerais pas de rein à Derek. Il s’en attribuerait le mérite. Il dirait qu’il l’a fait pousser lui-même.
IZZIE : Mon patient est malade depuis 15 ans. Vous imaginez une vie en sursis comme ça ? Et son fils est un merdeux.
L’interne (N° 2 de Cristina) pose son plateau sur une table.
CRISTINA : Je t’ai dit de poser ça ? (Il fait signe que non) Non, alors reprends-le. (Il le reprend) Faible. Pas de résistance.
ALEX : Oui, mais il obéit aux ordres.
Izzie rit.
CRISTINA : (S’apprêtant à écrire sur son papier) C’est vrai.
Lexie regarde N°2, désespérée de son attitude.
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Suite au refus de Mme Mercer à la dernière minute, tous les autres patients demandent des explications à Bailey.
LA FEMME DE M. PATEL : Mon mari va avoir un rein ?
LA SŒUR DE CHEN : Et ma sœur ? Si elle n’a pas de rein, je ne donne pas le mien à un inconnu.
BAILEY : Je ferais de mon mieux pour que tout le monde ait un rein. Je vous tiens au courant dès que j’en sais plus. (Les patients commencent à s’en aller. Richard se tient derrière) Monsieur, je contrôle la situation. Grey discute avec l’UNOS…
RICHARD : On va passer aux infos nationales. Tous les regards sur Seattle Grace. Trouvez une solution.
BAILEY : Oui, monsieur.
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Alex et Izzie apprennent aux patients la possibilité que les opérations n’aient pas lieux. PJ, le fils de Kurt, prend mal la nouvelle.
PJ : On m’a piqué comme un rat de laboratoire. Tout ça pour rien ?
KURT : On a pu passer du temps ensemble. Ce n’est pas rien.
PJ : Maintenant, tu veux passer du temps avec moi. Tu as vingt ans de retard, alors, oui, pour rien.
KURT : PJ.
PJ : J’aurais bien les 10.000 $ si l’opération n’a pas lieu ? Sinon, je me casse. J’ai des trucs à faire.
KURT : J’ai besoin de toi. Si tu pouvais patienter encore un peu.
Izzie sort, Alex la suit. PJ se rallonge, en remettant ses écouteurs de musique.
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Dans le couloir. Izzie se calme, pendant qu’Alex la regarde.
IZZIE : J’allais cogner sur ce gamin. Quel abruti égoïste ! Son père est vraiment malade, et le seul truc qui l’intéresse, c’est son fric.
ALEX : Cet homme a dû faire un truc grave pour mettre le gosse en colère.
IZZIE : Il aime peut-être son fils, mais ce débile est trop attardé émotionnellement pour le laisser faire.
ALEX : Bien. Je ne… J’essaie d’être… Je le suis. Mais c’est ça, ton problème. Tu commences à t’impliquer et tu te mets à t’attacher aux gens. Ton patient, c’est lui, le débile. Son fils ne lui donnera jamais ce qu’il veut. Il sera déçu. Plus vite, il le comprendra, et toi aussi…
IZZIE : Non. Continue. Sois égoïste. Je sais à quoi m’attendre. Tu peux être correct et nul une seconde plus tard, c’est connu. C’est quoi, cette fois-ci ? Choisis.
Il s’en va.
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George rejoint d’autres médecins, des dossiers dans les bras.
MEDECIN : O’Malley, comment ça va ?
George se pose à côté de Lexie, en posant ses papiers. Cristina est assis, elle aussi, le nez dans des paperasses.
LEXIE : Tu m’as manqué au déjeuner. C’était un cauchemar.
GEORGE : Je faisais mes dossiers. (Murmurant) Les internes ne me respectent pas.
LEXIE : Je te respecterais si j’étais ton interne.
CRISTINA : C’est parce que tu ne leur fais pas peur. Flingues-en un. Ce n’est pas compliqué. (Criant à l’adresse d’un de ses internes) Deux ! (Son interne s’approche) Qui va avoir le rein de Mlle Herman ?
INTERNE (N°2) : (Réfléchissant) Je vais voir.
CRISTINA : (A l’adresse de Lexie) Trois.
LEXIE : M. Walling.
INTERNE (N°2) : Exact. J’avais oublié.
CRISTINA : Tu avais oublié. Comme tes notes avant les visites ? Ou comme le drain que tu n’as pas retiré à mon occlusion de l’intestin grêle ? Ou comme les transcriptions que tu n’as pas signées si bien que tes dossiers… mes dossiers… sont incomplets ? Tu as oublié ? Tout ce que ton pois chiche de cerveau retient, c’est l’heure du déjeuner. Grey deviendra chirurgien et toi, tu creuseras des fossés le long de la route.
Il s’en va. Cristina fait signe à Georges en haussant les épaules, qu’il faut faire comme ça.
LEXIE : C’est brutal, mais efficace.
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Meredith croise Derek dans un couloir.
DEREK : Je ne veux pas de ça avec toi.
MEREDITH : De quoi ?
DEREK : De cette guerre silencieuse. Les éditeurs publieront une correction. La méthode Shepherd-Grey.
MEREDITH : Je ne veux pas des honneurs parce que ça t’énerve que je m’énerve. Mais parce que tu te dis que mon travail acharné le mérite.
DEREK : Tu ne le mérites pas. Tu es un bébé. Tu as le potentiel d’être un grand chirurgien, peut-être, mais tu n’en es qu’au début de ce que tu dois apprendre.
MEREDITH : C’était mon idée. (Son bipper sonne) Et j’ai horreur de cette photo.
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Meredith est partie rejoindre Bailey et Richard dans une salle.
VOIX DU MICRO : Une infirmière est demandée aux urgences.
MEREDITH : L’UNOS n’a personne.
BAILEY : (Soupirant, puis se reprenant) D’accord. On peut… On a essayé de gagner du temps, sans succès. Je peux parler à Mme Mercer…
RICHARD : Ce que vous ferez sera pris pour de la coercition. L’UNOS est très claire.
BAILEY : Mais, monsieur…
RICHARD : Pas question qu’on perde notre statut de centre de transplantation. Les patients rentrent chez eux. C’est terminé.
Il sort. Meredith et Bailey se regardent, abattues.
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Erica entre dans la salle des radios, des papiers dans les mains, rejoindre Callie.
ERICA : J’ai un pontage coronarien dans une heure. Tu veux un café ?
Erica pose sa main sur le dos de Callie. Cette dernière se dégage.
CALLIE : Je suis pas faite pour ça.
ERICA : Pour le café ?
CALLIE : Non, pour les caresses et le… sexe avec une fille. Je croyais pouvoir le faire, mais…
ERICA : Mais tu l’as fait. Je ne comprends pas. (Elles se regardent dans les yeux) Oh. Ça ne t’a pas plu.
Callie acquiesce. Erica s’en va, sans un mot, reprenant sa radio.
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Izzie et Alex sont dans la chambre de Kurt Walling et de son fils.
KURT : Je n’arrive pas à y croire. J’étais si proche.
IZZIE : Vous serez en tête de liste. Une autre greffe va arriver.
KURT : Ce n’est pas le rein qui m’inquiète.
IZZIE : Oh, votre fils.
KURT : On avait pas parlé depuis plus d’un an. J’ai mis des mois à le trouver. J’avais une chance de le faire revenir.
IZZIE : D’accord.
KURT : PJ peut être égoïste… grossier. Mais ça n’a pas été facile pour lui. (Les larmes aux yeux) Sa mère est morte. Je travaillais tard, le soir. J’ai fait beaucoup d’erreurs.
IZZIE : Il ne faut pas vous en vouloir. Certaines personnes sont brisées. Essayez de ne pas trop vous en faire et vous ne serez pas déçu.
Kurt acquiesce, la gorge serrée.
ALEX : (Lui tendant un dossier) Voici votre décharge.
Alex et Izzie évitent de se regarder.
KURT : (Le prenant, toujours mal) Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi. Je suis désolé. Tellement désolé.
IZZIE : (Posant sa main sur la sienne) Je comprends.
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Bailey tend sa décharge à Mme Mercer dans sa chambre.
BAILEY : Vous n’avez qu’à signer en bas et vous serez libre de partir.
Mme Mercer détache le stylo, s’apprêtant à signer.
MME MERCER : Vous devez penser que je suis horrible… de refuser de donner mon rein.
BAILEY : On ne pense rien, madame.
MME MERCER : Il m’a tout pris. Mon amour, ma fierté. Ma dignité. Je n’ai plus rien. Mais il n’a pas ce rein. Et imaginer lui donner cette dernière partie de moi. Vous devez vous dire que je suis horrible.
BAILEY : Je ne suis pas autorisée à penser quoi que ce soit. Il y a des règles qui m’empêchent d’avoir une opinion. De bonnes règles qui sont justifiées, car donner à quelqu’un un organe que Dieu a mis dans votre corps n’est pas une chose qu’on peut vous obliger à faire. C’est une grande décision. C’est une chose extraordinaire. Un cadeau qui doit être offert librement. Et si vous deviez le donner, ce que je vous ne demande pas, mais si c’était le cas, ce n’est pas seulement pour votre mari. Mais pour cinq autres personnes, que vous ne connaissez pas.
Bailey s’arrête de parler. Mme Mercer est en proie aux doutes, le stylo toujours dans les mains.
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L’opération a finalement lieu. Richard, le chef, parle à tous les médecins concernés par l’opération domino.
RICHARD : Nos six donneurs sont sous anesthésie et prêts. On les fera en premier, puis on fera les receveurs. Chaque paire aura une couleur pour ne pas les mélanger. Cette opération est épineuse, alors travaillez vite mais avec soin. Travaillez en équipe. Entrons dans l’histoire de la médecine. (Ils s’en vont tous. Richard se racle la gorge devant Bailey) On a une sacrée chance que cette femme ait changé d’avis.
BAILEY : En effet.
Elle s’éloigne. Richard sourit en coin.
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Dans différentes salles, on s’occupe de chaque patient (12 au total), receveurs et donneurs.
BAILEY : (Retirant un rein) En voilà un joli rein !
Chacun leur tour, les médecins retirent des reins.
RICHARD : Mettez de la glace et aspergez avec la solution de conservation. (Les patients sont déplacés pour que le transfert de reins se passe) Vous voulez commencer, Dr Yang ? (Cristina s’occupe du rein) Bien. Enlevez la pince.
CRISTINA : (Après. Un jet d’urine sort du corps) Whaw. Sacré geyser d’urine.
RICHARD : C’est qu’on a fait du bon boulot. On ne s’en lasse pas.
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Dans une autre salle. Meredith s’occupe de nettoyer un rein pour le mettre dans le corps du receveur.
BAILEY : On t’attend, Grey.
MEREDITH : J’apporte le rein.
Elle s’avance, le rein glisse de ses mains et tombe sur le sol.
BAILEY : Règle des cinq secondes ! (Tout le monde s’affaire pour rattraper la maladresse de Meredith) Maintenez-le. Il me faut de la glace. Et une autre attache.
MEREDITH : J’y vais.
BAILEY : Non. Tu ne touches plus à rien.
RICHARD : (Arrivant d’un coup) Quelqu’un a lâché le rein ?
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Callie rentre dans une des salles de garde. Mark y est allongé.
CALLIE : Je sais. Tu ne veux plus en parler.
MARK : (Se retournant pour ne plus la voir) Pour l’amour du ciel !
CALLIE : Ecoute-moi. J’aime faire les choses bien. Je n’échoue pas, je n’abandonne pas. J’aime faire les choses bien, et je veux faire celle-là bien aussi alors… J’ai besoin de toi. Pour que tu me montres.
MARK : (Soudain, intéressé. Se retournant) Que je te montre ?
CALLIE : Ce n’est pas parce que tu n’as pas publié que tu n’es pas un génie.
MARK : (Se levant) Bien. Retire ton pantalon.
Il enlève son haut.
CALLIE : C’est vrai ? Oh, merci ! (Se déshabillant aussi) Merci beaucoup.
MARK : Je vais te montrer la méthode Sloan. Elle devrait être dans un journal médical.
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Dans la salle d’opération où se trouvent Bailey, Richard, George et Meredith.
GEORGE : (Parlant du rein) Il devrait reprendre de la couleur.
RICHARD : Il prend le sein veineux. Vérifions encore l’arrière.
BAILEY : Je vois un peu de rose, peut-être. Allez. (Touchant le rein) Bien. Allez. Deviens rose. Deviens rose. Allez !
Le rein devient rose.
RICHARD : Oui, ça va. On a un rein vivant.
Richard et Meredith échangent un regard.
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Cristina, Izzie, et Alex négocient leurs internes. Meredith et Alex assistent à la scène.
CRISTINA : J’offre deux internes pour le prix d’un seul.
ALEX : J’échange Laura contre les deux.
IZZIE : Léo aime drainer le plus.
MEREDITH : J’ai lâché un organe. Par terre.
IZZIE : Ça arrive.
CRISTINA : Bon. Et ça : Quatre avec George. Je prends James. Karev, tu prends deux. Izzie prend Léo.
RICHARD : (Arrivant par derrière avec Bailey) Qu’est-ce que vous faîtes ?
IZZIE : On décide quels internes on allait donner à George.
BAILEY : Vous croyez que j’ai choisi mes internes et que je vous ai pris parce que vous êtes une équipe géniale ? (Parlant d’Alex) Toi, tu es paresseux. (Regardant Izzie) Toi, grincheuse. (Parlant de Meredith) Celle-là aux doigts huileux, là-bas, déprimante. Et toi, Yang, tu es agaçante. (Riant doucement) Choisir ses internes.
Elle s’arrête de rire en croisant le regard de Richard. Ce dernier s’avance vers les anciens internes de Bailey.
RICHARD : Donnez-moi ces cartes. (En prenant au hasard) O’Malley, tu as des internes.
George se précipite pour voir qui il a eu. Le bipper de Bailey sonne.
IZZIE : Que se passe-t-il ?
Bailey soupire en s’en allant.
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Dans la chambre de Kurt Walling, celui-ci fait une rechute. Bailey et d’autres médecins tentent de le stabiliser.
BAILEY : Libère les exsudats, Karev. Un gramme de magnésium. NFS et électrolytes. Stevens, demande un doppler et fais un bilan neurochirurgie complet.
IZZIE : Il fait une hémorragie ?
BAILEY : On ne peut pas savoir avant de tout vérifier.
KURT : Où est PJ ? Où est mon fils ?
Izzie et Alex se regardent.
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Dans la chambre de Lindsay Herman, l’amante de Stan Mercer.
LINDSAY : Stan ferait mieux d’être mort.
CRISTINA : (L’auscultant) Il va bien.
LINDSAY : Il ne m’a pas appelé. Il n’a pas demandé à me parler. Ça fait trois ans. J’ai donné un rein pour lui, et il n’a toujours pas choisi.
CRISTINA : Il n’a pas demandé de vos nouvelles. Je crois qu’il a fait son choix.
LINDSAY : Mais j’ai donné un rein pour lui. J’ai donné un rein. Mon dieu. (Se mettant à pleurer) Mon dieu ! Mon dieu !
Lexie la regarde avec peine.
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Alex rentre dans la chambre de PJ.
PJ : L’infirmière devait m’apporter à dîner il y a une heure.
ALEX : Votre père vient d’avoir une attaque.
PJ : Bon. Ça veut dire quoi ?
ALEX : Que quelque chose ne va pas. Il va peut-être mourir et il ne sait pas que vous vous en foutez. (Izzie rentre dans la pièce) Il n’en sait rien, mais si vous ne vous en foutez pas, il est mourant, et ce sera trop tard. (Criant) Il demande à vous voir, et vous arriverez trop tard, et vous vivrez avec ça toute votre vie ! Vous voulez vraiment vivre avec ça ?
IZZIE : Alex !
Il s’en va, Izzie et PJ se regardent.
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Lexie rentre dans les vestiaires des médecins. Elle voit George et ses nouveaux internes.
GEORGE : Demain, on se retrouve une heure avant les pré-visites.
INTERNE n°4 : Merde, ça fait quatre heures du matin.
GRACIELLA : Le Dr Stevens ne nous faisait pas venir avant les pré-visites.
PIERCE : O’Malley, relax.
Ils s’en vont. George sourit.
GEORGE : Ils devraient dire Dr O’Malley.
LEXIE : Ce sont tes internes ? Tu as demandé à m’avoir ?
GEORGE : Quoi ?
LEXIE : Je t’ai aidé à réviser. Et à décorer ton casier. Et tu ne le vois même pas. Tu ne vois rien. Je suis vraiment idiote… et tu es un pauvre type. Tu n’as même pas pensé à me demander ? Va te faire foutre, Dr O’Malley.
Elle s’en va, laissant George bouche bée.
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Richard et Bailey regardent le panneau de l’opération domino.
BAILEY : M. Cross, M. Patel, Mme Chen, Mme Loring, et M. Mercer, ils sont tous stables. Mais M. Walling, il fait un rejet et Dieu sait quoi encore.
RICHARD : La presse va couvrir ça. Soyez dispo pour des interviews et des photos. Habillez-vous bien.
BAILEY : Vous m’avez entendue ? M. Walling. Il a de graves complications. Electrolytes et hématocrite faibles.
RICHARD : Vous avez sauvé cinq autres vies. C’est un bon score. Pas parfait, mais bon.
Il s’en va. Bailey acquiesce doucement.
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Dans le couloir. Bailey emmène dans un fauteuil Mme Mercer.
MME MERCER : Je ne veux pas voir Stan.
BAILEY : Je ne vous emmène pas voir Stan.
Elles rentrent dans la chambre de Mme Chen, la femme à qui Mme Mercer a donné son rein. Beaucoup de personnes sont autour d’elle.
MME CHEN : Oh, c’est la femme qui m’a donné son rein.
Mme Mercer se fait applaudir, embrasser, et remercier par tous ces gens.
Bailey, le sourire aux lèvres, la laisse avec eux.
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Meredith surveille discrètement la femme qui a reçu le rein qu’elle avait fait tombé par terre, depuis le couloir.
RICHARD : (Arrivant près d’elle) Comment va-t-elle ?
MEREDITH : Je la suis de près, mais pour l’instant, elle est stable.
RICHARD : Suis-moi. (Il l’emmène devant la chambre de M. Walling) Cet homme est très malade. Peut-être mourant. Il a un rein en parfaite santé qu’on n’a pas fait tomber par terre. On ne peut aider ou blesser que dans certaines limites. Sois indulgente avec toi-même.
Il s’en va. Alex fait rentrer PJ dans la chambre.
IZZIE : Les visites sont terminées.
ALEX : Ça va.
PJ, en pleurs, s’approche de son père.
PJ : (Pleurant et lui prenant la main) Papa.
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Dans la chambre de Stan Mercer, George s’occupe de lui.
GEORGE : Vous produisez plus de 25cm3 d’urine par heure. Vous devriez être content.
STAN : Ma femme aurait été contente. Qui s’intéresse à mes urines maintenant ?
GEORGE : Les choses vont être différentes.
Stan lui sourit faiblement.
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Dans le hall, Derek rejoint Bailey en sortant de l’ascenseur.
DEREK : Dr Bailey, félicitations pour votre grande opération.
BAILEY : A vous aussi. C’est super de voir son nom écrit en gros.
DEREK : Ce serait mieux si Meredith n’était pas si… Elle se comporte de façon stupide. Elle devient émotive.
BAILEY : Elle s’est cassée le cul pour vous, et vous avez tout le mérite.
DEREK : J’aurais endossé toute la responsabilité si ça avait échoué.
BAILEY : Mais ça n’a pas été le cas.
DEREK : C’est simple : je suis titulaire, c’est une interne de 2ème année.
BAILEY : Avec qui vous vivez. Ce n’est pas simple, ça fait désordre. A votre place, je dirais : Merci. Vous serez étonne de l’effet que ça fait, surtout avec les femmes stupides et émotives.
Elle s’en va. Derek soupire.
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Au bar de Joe, Cristina et Meredith discutent.
MEREDITH : Derek a dit que j’étais un bébé…
CRISTINA : Quoi ?
MEREDITH : … et que j’avais beaucoup à apprendre.
CRISTINA : Peu importe.
MEREDITH : Pas « peu importe ». Il a raison. J’ai fait tomber un rein. Ne dis pas : « ça arrive « car c’est faux, mais je déteste quand il a raison.
CRISTINA : Non, il n’a pas raison. Arrête de te préoccuper de ce qu’il pense. Tu as l’air désespérée.
MEREDITH : Bon, à celle qui drague les internes.
CRISTINA : J’ai changé d’avis. Les internes sont faibles. Je ne veux pas de ça. (Buvant son verre) Burke était un homme. C’était un homme.
MEREDITH : Joe, il nous faut un autre verre.
Derek rentre à l’instant.
DEREK : Hey Joe, ça va ? (Déposant un paquet dans un sac devant Meredith) Excusez-moi.
MEREDITH : C’est pour moi ?
DEREK : Oui.
CRISTINA : (Se moquant) Je t’ai acheté des roses. Laisse-moi revenir à la maison. (Meredith sort un bocal du sac, avec un rein à l’intérieur.) Oh, non !
Meredith exalte.
DEREK : Oh, si !
JOE : (Dégoûté) Bon sang, qu’est-ce que c’est ?
CRISTINA : Un rein dans un bocal. Comment tu l’as eu ?
DEREK : C’est un avantage d’être un neurochirurgien en vogue.
MEREDITH : Merci.
Cristina prend le bocal dans ses mains.
DEREK : Je n’y serais pas arrivé sans toi. Pas une opération, pas un patient. Je n’aurais rien pu faire sans toi. Merci.
Ils s’embrassent.
JOE : Vous pouvez emporter ce truc avant que les gens flippent ?
DEREK&MEREDITH : D’accord.
Cristina continue de l’examiner.
MEREDITH : (A Cristina) Ça va aller ?
CRISTINA : Oui. Vas-y.
MEREDITH : Bonne nuit. Bonne nuit, Joe.
DEREK : Bonne nuit.
Cristina finit son verre, pendant que Meredith et Derek s’en vont.
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« Choisir une équipe dans la vraie vie, ce n’est pas du tout comme en salle de gym. (Callie rentre dans la salle de garde où se trouve Erica) Ça peut être terrifiant d’être choisi en premier. »
CALLIE : Retire ton pantalon.
ERICA : Pardon ?
CALLIE : Retire ton pantalon. (Enlevant son haut) On refait un essai.
Elles se sourient.
« Et être choisi en dernier… n’est pas le pire qui puisse arriver. »
Izzie rentre dans la chambre d’Alex qui range.
ALEX : Quoi ?
IZZIE : Je tiens à toi. Je tiens à toi, et je ne vais pas devenir folle, ni essayer de me suicider. Je ne vais pas arrêter de tenir à toi, même si tu continues à me repousser.
ALEX : Ferme-la et sors de ma chambre.
IZZIE : Non. (S’approchant de lui) Je tiens à toi… et je sais que tu tiens à moi aussi, il n’est pas trop tard.
ALEX : Sors de ma chambre.
IZZIE : Admets-le. Admets que tu tiens aussi à moi. Je le sais. Et je tiens à toi. Je tiens à toi. Je tiens à toi. Je tiens à toi. Je…
Il l’embrasse.
« On observe sur la touche en s’accrochant à notre isolement. »
Meredith, dans son lit avec Derek, éteint la lumière.
MEREDITH : (Parlant du rein dans le bocal) Ça brille.
DEREK : Oui.
MEREDITH : (Riant doucement) Quand ma mère était titulaire, elle ne lâchait pas de rein.
DEREK : Tu lis le journal de ta mère ?
MEREDITH : Je n’arrive pas à sa cheville, en chirurgie.
Derek embrasse son épaule, et s’endors contre elle.
« Car on sait que dès qu’on quitte le banc…
Cristina finit un autre verre au bar de Joe.
JOE : Tu t’en vas déjà ?
CRISTINA : Il n’y a plus de vrais hommes, Joe. (Se levant) A la prochaine.
OWEN : (A Joe) Hey. Un whisky et une bière. Plutôt juste une bière. Je commence à bosser demain.
Cristina se tourne vers lui, en le regardant.
« … quelqu’un arrive et change complètement la donne. »